PJ-BR, il est naturel que des bureaux se construisent à Levallois, cette commune est située dans le coeur économique de l’agglomération parisienne. Un coeur qui consiste à l’Ouest de Paris intra-Muros et au centre du département des Hauts-de-Seine... c’est là que se retrouve le plus grand bassin d’emplois de toute la région (les depts 75 et 92 représentent à eux deux 50% des emplois salariés en IDF).
Protester contre le manque de construction de logements à Levallois, c’est un peu comme de protester contre le manque de logements dans la City de Londres. Certes je grossis le trait, mais l’idée est là. L’idée de construire davantage de logements à Levallois est totalement légitime d’un point de vue moral, mais elle ne suit absolument pas la logique naturelle de l’urbanisme. Des grands centres de bureaux ont tendance à émerger spontanément pour la bonne et simple raison qu’une telle concentration offre des externalités aux yeux des entreprises qui s’y installent.
Alors attention, je suis d’accord avec l’idée qu’il faut construire des HLM dans chaque commune pour assurer la mixité sociale, mais il ne faut pas nier, par simple idéologie, la réalité urbaine des zones en question. Après tout, pourquoi Neuilly-sur-Seine aurait à construire plus de logements sociaux que le 16em ou le 8em arrondissements ? Le quota de logements sociaux n’a aucune raison de ne pas s’appliquer aux arrondissements de Paris, qui sont des municipalités aussi gouvernées par des maires.
Encore une fois, dans l’idée, je ne suis pas contre, mais certaines questions se posent malgré tout. Par exemple, comment serait attribués ces logements sociaux situées dans le 8em sur l’avenue des Champs-Elysées ? on va tirer au sort comme pour le loto ? J’ai peur que de telles aubaines amènent certains aux pires malversations pour en être les heureux élus.
Néanmoins, l’idée est bonne, il faut en effet plus de mixité social, j’en suis parfaitement convaincu. Mais je pense qu’une meilleure mixité sociale ne pourra véritablement être obtenue qu’à partir du moment où Paris sera une véritable ville ouverte, qui, au lieu de se cloisonner sur ces 87 km2, s’ouvrirait à sa banlieue. Il faut favoriser les échanges au niveau de l’agglomération parisienne. Le problème vient du fait que chaque commune veut se protéger de sa voisine, ce qui a comme conséquence d’isoler complètement les quartiers difficiles. L’agglomération parisienne est divisées par des myriades de frontières purement artificielle : frontières entre zones des cités et zones pavillonaires, frontières municipales, frontières départementales, dichotomie entre Paris Intra-Muros et la banlieue. Plus de respiration est nécessaire, voire même vitale dans l’agglomération parisienne. Et pour cela, il faut peut-être une solution radicale mais sans doute la seule qui marcherait réellement : agrandir les frontières de Paris, créer un Grand Paris où les communes de banlieues auraient le même statut que les arrondissements parisien, et dans lequel un même maire unique serait élu par tous.