bonjour gazi,
a vous lire je me rend compte que la dimension « mélodramatique » d’un texte est subjective, et de mon coté j’ai plutôt eut l’impression de faire une comparaison explicite et réaliste entre deux situations douloureuses et l’envie « que cela arrive a d’autres » qu’elles engendrent, envie proportionnée a hauteur de l’incompréhension des « autres ».
je vous rappel qu’on peut être chômeur, pauvre, sans papier, et honnête homme qui ne tabasse ni se femme ni ses enfants ni ses voisins, etc... Aussi le recours à l’argument du chômage et de la pauvreté ( argument qui s’inscrit lui aussi dans une tradition ancienne d’explication des hiérarchies sociales, noblesse oblige...)
servie en guise d’unique explication « fourre tout » est non seulement une façon de rejeter la faute vers « personne et l’impuissance collective a combattre le chômage », Bref, c’est l’argument du politiquement correct, celui qui en faisant les mauvais diagnostiques sur fond de bien pensance construit l’enfer des bonnes intentions..
mais aussi l’argument de ceux qui ne veulent voir a quel point un certain nombre de réflexes identitaires et culturelles induisent un rapport de force dont la dimension malsaine et criminelle est liée a l’inégalité d’appartenance a l’identité Française et a l’inégalité de capacité a se projeter dans l’avenir via cette identité.
Le premier effets de la précarité et de l’insécurité ( même identitaire) c’est d’avoir l’esprit tellement contraint de regarder au jour le jour qu’on est temporairement ou durablement plus capable de se projeter mentalement dans l’avenir. C’est d’ailleurs assez vrai a l’échelle d’un pays, regardons quelles visions d’avenirs sont proposés aux français en ce moment...
Mais pour chaque génération sacrifiée sous des politiciens déniant la réalité, la quête d’une issue par la citoyenneté plutôt que la criminalité motive de moins en moins, soucis d’efficacité pragmatique oblige...
Au delà de ça, il n’y a pas que « l’occident » qui se voit comme une citadelle assiégée, en banlieue on se vit comme encerclé par un système d’ennemi qui abusent de toutes nos faiblesses, et l’ennemi intérieur s’appelle une balance. C’est le prolongement logique d’une adolescence a avoir peur de se faire chopper, que de regarder le monde extérieur comme l’ennemi et avoir besoin de sécurisé et d’étendre son territoire.
Mais au demeurant je vous l’accorde volontiers, c’est une tradition ancienne en France que de ne pas regarder la réalité social en face et d’avoir peur des pauvres.
amicalement, barbouse.