@titi
Je suis entièrement d’accord avec votre analyse. La classe moyenne sera effectivement celle qui contribuera le plus à cet effort écologique. Néanmoins, il me paraît délicat de demander aux plus pauvres, ce à quoi vous me répondrez avec raison qu’il suffit de demander aux plus riches et je serais tout à fait d’accord avec cette proposition. Il me semble d’ailleurs qu’il aurait été plus judicieux de commencer par là.
Toutefois, une fois les plus riches taxés comme il se doit, il reste toujours à encourager l’essor d’une société plus sobre en énergie fossile et la taxe carbone est un moyen efficace qui donne une indication prix aux classes moyennes. En ce qui concerne les plus pauvres, ils ne devraient pas être profondément touchés car grâce au système de redistribution, ils recouvreront l’argent qui leur aura été prélevé. On pourra m’opposer les imperfections du dispositif proposé, je répondrai que tout dispositif (en particulier, les taxes) est imparfait. De plus, attendons de connaître les modalités finales de celui-ci pour le juger dans son intégralité et pouvoir critiquer ces défauts. Le principe et les grandes lignes sont posés, maintenant vient le temps du débat républicain au sein du parlement pouvant apporter son lot de modifications. Pour l’instant, saluons simplement la naissance d’un impôt que nous pouvons moduler (plus ou moins selon nos moyens) grâce à un comportement vertueux.
En ce qui concerne les possibles exonérations des paysans, des pêcheurs et des routiers, le problème est plus complexe que ce que vous présentez. Effectivement, ils ont un pouvoir de pression dont ils savent faire usage dans les temps difficiles. Effectivement, ils ont de grande chance de voir leurs mouvements récompensés. Mais pourquoi ?
Tout simplement car nous les prenons en otage tout au long de l’année ! Nous les consommateurs, nous demandons des prix toujours plus bas pour notre pouvoir d’achat, mais malheureusement, les plus faibles dans cette chaîne de la distribution, ce sont les producteurs, les fermiers, les pêcheurs et les routiers. Ils se sentent exploités (peut-être à raison) et le font savoir quand trop c’est trop.
Cependant, leur céder complétement ne sera pas leur rendre service. Je m’explique, ils vont affronter une augmentation du coût de leur activité avec cette taxe, mais qu’en sera-t-il quand les prix des énergies fossiles monteront dans des proportions beaucoup plus importantes ? La réponse est simple, ils viendront demander de l’aide, et l’État devra leur donner car il n’aura pas le choix. On ne peut pas condamner ces professions car elles sont vitales pour le pays. Le risque est alors de manquer de ressources et de ne pas pouvoir faire face. Dans cette hypothèse, la secousse sociale sera autrement plus complexe à gérer que cette petite taxe carbone qui augmentera de manière planifiée pour anticiper ce choc. C’est un moyen d’amortir la future flambée des cours des énergies fossiles. De plus, cette taxe est récupérée par l’État qui même si tout n’est pas parfait (loin de là), nous redonne l’argent qu’il collecte en infrastructures publiques et en services publiques dont chacun peut jouir chaque jour. La taxe carbone est un impôt juste (pollueur-payeur) qui arrive seulement un peu trop tôt car d’autres dispositifs auraient été les bienvenues pour l’accompagner :
- une tranche d’imposition supplémentaire sur les hauts revenus (participation des plus riches)
- réglementations plus sévères pour les industriels afin de fournir aux gens des alternatives d’équipements (je vise particulièrement le secteur automobile dans ce propos)
Les deux précédentes propositions ne sont aussi efficaces qu’une taxation pour lutter contre notre dépendance aux ressources fossiles. Mais elles auraient permise une plus grande adhésion à ce projet. De plus la première solution vient combattre les inégalités, ce qui est louable.
Mais, restons confiant, car même sans réglementation, ce signal prix envoyé au consommateur aura des répercussions sur l’offre. Les industriels essayeront de répondre à la demande en équipements propres de ses clients et viendront d’eux-mêmes à ce qu’une réglementation aurait fait.
Seules les deux ou trois premières années, sans véritables alternatives auraient été difficiles à des niveaux de taxation plus important. Heureusement, le niveau est faible. Maintenant la progressivité, point clé de la taxe carbone (oublié pour le moment ?), doit donner le temps aux industriels de proposer des solutions viables aux consommateurs.
En ce qui concerne l’imposition les plus riches...
http://www.salairemaximum.net/
18/09 11:52 - jourdan
Ce serait plus efficace de créer une taxe carbone aux frontières de l’Europe sur les (...)
18/09 11:46 - jourdan
OK les chevaux pétent en trottant, mais si vous ne voulez pas faire payer le méthane, alors (...)
18/09 10:27 - c.d.g.
@ l auteur, Je suis impressionne que quelqu un du canada s interesse a ce sujet. J ignorai que (...)
18/09 04:15 - Thierry LEITZ
Beaucoup de bruit pour rien. La hausse passée (juillet 2008, le GO à 1,50€) et (...)
17/09 23:14 - Croa
Elle ne sera totalement redistribuée que collectivement. Chacun aura la même part. Voir la (...)
17/09 22:49 - Croa
Cet article, bien dans le ton, est fallacieux mais quelques citations suffisent à en apprécier (...)
Agoravox utilise les technologies du logiciel libre : SPIP, Apache, Ubuntu, PHP, MySQL, CKEditor.
Site hébergé par la Fondation Agoravox
A propos / Contact / Mentions légales / Cookies et données personnelles / Charte de modération