Taxe carbone : une usine à gaz ?
Toujours plus fort… l’invention d’une fiscalité écologique, « la taxe carbone » encore appelée (doux euphémisme) « contribution climat-énergie ». Rappel des faits : le 20 août 2009, le Premier ministre français François Fillon annonce avec fierté une mesure fiscale censée permettre de faire « d’énormes économies d’énergies » et donc, de lutter efficacement contre les émissions de carbone.

Encore une fausse bonne idée donc… qui prévoit de faire payer aux riches, mais aussi aux plus pauvres (qui n’ont d’autre solution que d’utiliser leur auto pour aller travailler ou de se chauffer au fioul) un impôt supplémentaire sur leur consommation d’énergie. On parle bien d’énergie sans distinction puisqu’il est fortement question d’intégrer aussi l’électricité (à 80% d’origine nucléaire en France) dans le champ de la contribution. Mais tous les politiques ne s’entendent pas sur ce point.
Si l’on considère que les familles françaises assumeront à elles seules plus de la moitié du montant de la fiscalité écologique, les entreprises 40% et les administrations moins de 10%, on peut s’interroger sur l’équité d’une telle mesure. Certes, l’Etat dans sa grande générosité devrait compenser cet « effort significatif » (pour citer M. Fillon) par une réduction de l’impôt sur le revenu et la redistribution de « chèques verts » aux ménages non imposables. Mais depuis quand oblige-t-on les pauvres à avancer de l’argent qu’ils n’ont pas à l’Etat ?!
Cette fois encore, posons-nous cette incontournable question : à qui profite le crime ? Pourquoi créer une nouvelle taxe maintenant ? Est-ce une conséquence du Pacte écologique signé par tous les grands partis candidats à l’élection présidentielle de 2007 ? Une preuve de la bonne volonté d’un gouvernement soucieux de respecter les engagements de la loi Grenelle Environnement ? Ou bien, n’est-ce pas plutôt une astuce de plus (l’introduction du péage sur les autoroutes et l’ancienne vignette automobile ayant déjà fait leurs preuves…) pour trouver de nouveaux financements à un système capitaliste en ruine ? On peut s’interroger sur le fait qu’aucune force politique n’ait trouvé de consensus autour d’une taxation possible des transferts financiers, ainsi que l’avait proposé le prix Nobel d’économie, l’économiste américain James Tobin , alors que cette ruine du système capitaliste a été causée par ceux-là mêmes qui continent de s’enrichir en toute liberté alors que le petit peuple, lui, ne cesse de s’appauvrir.
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