« une baisse de rendement au travail » !!!
Mon dernier long stage était dans une prestigieuse filiale de la Caisse des Dépôts et Consignations.
Le ramadan ne diminua en rien de mon rendement ni n’y changea de mes habitudes à part une seule.
A l’heure du repas, tandis que mes collègues de bureau (une
vingtaine) se rendaient à la cantine je restais penché sur mon travail.
Quand je pressentais que leur retour était éminent, je descendais les
rejoindre à la cantine pour récupérer des fruits et un yaourt de ma
ration subventionnée par l’entreprise (comme c’en est le cas du repas
de tout salarié), je les rangeais et remontait en compagnie de mes
camarades de travail (entre collègues on était tous copains copains).
Quand l’heure de la rupture arrivait à terme je mangeais mon petit
trésor ramené de la cantine sans que cela n’eut dérangé quiconque.
Des fois, d’ailleurs même si ma ration était vraiment menue, il
m’arrivait de partager de mon petit trésor avec une collègue ou un
collègue (ne pas partager est mal vu dans ma culture).
Quand je ne regardais pas l’heure et m’oubliais dans le travail, mon
chef de service (dont mon bureau était limitrophe) ou un autre ou une
autre collègue n’hésitaient pas à m’interpeller pour me demander si je
n’avais pas éventuellement dépassé l’heure de rompre mon jeûne.
Durant ledit ramadan j’étais même
descendu faire une petite course avec mes collègues dans le cadre d’une
œuvre caritative organisée par la société : « chaque tour effectué par
le salarié la boîte versait une somme d’argent pour le compte
d’associations humanitaires ». J’avais rivalisé avec un collègue pour
faire le maximum de tours.
Le ramadan en entreprise est très très chouette. Les non musulmans y
ont l’occasion de réaliser que le jeûne n’influe pas négativement sur
les aptitudes et les rendement du jeûneur.
Mon ramadan en entreprise était vraiment partagé dans le respect. Dehors et durant le ramadan tous mes collègues m’appréciaient énormément. Le ramadan ne changea rien à cette appréciation et à ce respect, mais au contraire, il les fit grandir.