Khadafi est un dirigeant aux méthodes et aux idées souvent contestables. Certes. Et en tant que tel, je suis d’accord sur le fait que les opinions publiques ne doivent pas rester les bras ballants devant ce qu’elles considèrent comme étant des faits graves perpétrés sous sa direction.
Et si l’on veut être juste, cela devrait même être le cas vis-à-vis de tous les dirigeants quel qu’ils soient, dès lors qu’ils agissent contre leurs peuples. ou contre d’autres peuples.
Mais ne révéler, sciemment, qu’une partie de la vérité, c’est se compromettre à son tour. C’est faire preuve d’une malhonnêteté intellectuelle caractérisée.
Dans les dictatures, les dirigeants justifient souvent l’absence de démocratie par le fait que leur peuple ne sait pas ce qui est bon pour lui. Ils expliquent donc la nécessité pour ces dirigeants, de prendre les décisions qui s’imposent et qu’ils imposent. Ils prétendent ainsi agir un peu comme des parents qui voudraient protéger leurs enfants irresponsables... dans leur intérêt. Sauf que les peuples ne sont pas aussi immatures qu’on ne veut bien nous le faire croire et certainement pas aussi irresponsable que les enfants.
Le devoir d’un journaliste est d’informer, de livrer une information
le plus objectivement possible. Après, il faut faire confiance aux lecteurs qui se forgeront
leur propre opinion à la lecture de ces informations et d’autres.
Alors, lorsque les médias ne nous disent pas toute la vérité, la déforme ou la travestissent, et que par conséquent ils nous manipulent, je considère qu’ils n’ont pas plus de respect pour nous que ces dictateurs n’en ont pour leurs peuples.