@JP Allard :
Si vous me lisez, mon propos n’est pas de juger de l’attitude de la majorité de la population française pendant l’Occupation et de distribuer des bons points (du reste, je n’ai pas vécu cette période), mais de parler d’historiographie comparée. Du reste, le documentaire dont il s’agit ne traitait pas uniquement de l’occupation allemande ou de la résistance en France, mais de la Seconde Guerre Mondiale.
Moi, je parle du monde communiste - car il s’agissait d’un monde - et du PCF qui ont suivi, comme un seul homme, les instructions de Moscou à cette époque et qui a défendu une histoire partielle, partiale et mythifiée pendant les décennies qui ont suivi la fin de la guerre.
Sans jamais évoquer l’aide de l’URSS au redressement militaire de l’Allemagne dans les années 20, en éludant le Pacte Germano-Soviétique, puis l’intervention du NKVD en Pologne dès 1939 (Katyn), la responsabilité de Staline dans l’effondrement initial de l’Allemagne, les pertes énormes de l’Armée Rouge, le sort des prisonniers russes libérés (et envoyés directement au Goulag). Je ne parle même pas du saccage de la Prusse-Orientale, des milliers de femmes allemandes violées et des millions d’Allemands morts sur les routes gelées de cette province en essayant de fuir l’avance de l’Armée Rouge et de bien d’autres épisodes lamentables et coûteux en vies humaines.
L’intérêt principal de ce documentaire, c’est qu’il en parle. Comme il évoque aussi le sort des Américains d’origine japonaise aux Etats-Unis, du caractère raciste de la Guerre du Pacifique, des exécutions sommaires et du mauvais traitement des prisonniers (japonais, russes, allemands, britanniques, américains), des bombardements terroristes (sur Coventry, Londres, Hambourg, Dresde, Tokyo, Hiroshima et Nagasaki).
En ce sens, ce n’est pas un de ces documentaires d’histoire-bataille comme on en a déjà tant vus par le passé, mais d’un travail qui replace l’Homme au centre des événements historiques. Pour moi, Apocalypse procède de la même démarche historique que, par exemple, certains films contemporains (comme Schindler’s List, Saving Private Ryan ou The Pianist) où l’on voit des bonshommes dans des situations qui les dépassent complètement, plus ou moins là par hasard, se bagarrer pour sauver leur peau et faire des choses parfois nobles et parfois ignobles.
Et je me demande alors : qu’est ce que j’aurais fait à leur place ?