Comme l’a écrit Jacques Derrida, que « l’accusation [de révisionnisme] est désormais à la disposition du premier venu qui n’entendrait rien à [la] nécessité critique » (Spectres de Marx, p. 172, n. 1) et les premiers venus sont légion ...
On a discuté, ces dernières années, du bien-fondé d’un parallèle entre nazisme et stalinisme : « si je crois qu’il ne faut pas céder à la symétrisation ce n’est donc pas pour signifier que le goulag serait moins « grave » que la Shoah », écrivait Jacques Derrida. La réflexion critique compare « ce qui est comparable, à savoir la destruction massive de dizaines de millions d’êtres humains » et reconnaît que les deux régimes totalitaires sont fondés sur « une fausse conception de l’homme, génératrice, dans leurs applications historiques, de crimes de masse qui n’ont pas été seulement de l’ordre de l’idée. » (Jean-François Mattéi, La Barbarie intérieure. Essai sur l’immonde moderne, PUF, 1999).
Mattéi considèrait que la dissimulation de la barbarie stalinienne (« Petit père des peuples », libération humaniste) est plus grave logiquement et intellectuellement (communication personnelle en 2000). L’examen des seuls aspects épistémologiques (rapport à la connaissance oubjective) des deux idéologies renforce en tout cas la thèse de la légitimité du parallèle ; le nazisme opposait science aryenne et science juive, le stalinisme opposait science bourgeoise et science prolétarienne.
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