Ses attaques contre les enseignants, son silence sur l’emprise croissante du secteur privé sur le domaine public... montrent que Royal roule pour l’oligarchie. La soutien médiatique dont elle a bénéficié le confirme. Quant au PS, les votants à ce scrutin représentent moins de trois pour mille de la population française.
De toute façon, quel choix avaient les militants entre réac Royal, l’ami des patrons DSK et le trilatéral Fabius ? Ils incarnent tous la même politique. S’ils restent au PS, c’est qu’ils sont eux-mêmes pour le système.
Et que penser de la manière dont Mme. Royal a été élue alors que Hollande est resté aux commandes du PS ? Hier soir, il y avait cette note sur le blog de De ço...
http://360.yahoo.com/quicalt
Parti Socialiste, Royal, Hollande, « primaires » présidentielles et apparence d’impartialité
Quel que soit le programme affiché par un parti politique à la veille des élections présidentielles, on sait bien qu’après ces élections les promesses n’engagent que ceux qui avaient bien voulu y croire. A fortiori, pour ce que des images médiatiques ont pu laisser entendre. Sans doute, la pratique réelle des politiques est beaucoup plus importante pour juger de ce qu’on peut vraiment en attendre. Par exemple, on ne peut pas valablement espérer d’un parti au gouvernement un comportement plus strict dans le domaine institutionnel que celui dont il a fait preuve dans son fonctionnement organisationnel interne. De ce point de vue, on ne peut que s’inquiéter du maintien de François Hollande dans la fonction de premier secrétaire du Parti Socialiste pendant la campagne interne pour l’investiture présidentielle, où Ségolène Royal a été candidate.
D’après Wikipédia, Ségolène Royal est la compagne de François Hollande, avec qui elle a eu quatre enfants. Il existe donc d’incontestables intérêts qui lient ces deux dirigeants politiques. Toujours d’après Wikipédia, leur patrimoine commun est « géré dans une Société Cvile Immobilière « de la Sapinière » créée en 1990 au capital de 914 694 euros (6 millions de francs) ».
Cette situation est parfaitement comparable à celle que prévoit le Code de Procédure Civile, dans son article 341. Un magistrat peut être récusé, notamment, « s’il existe un lien de subordination entre le juge ou son conjoint et l’une des parties ou son conjoint ». Ce qui paraît logique. Mais, si un tel critère est bien connu dans les procédures judiciaires, il devrait a fortiori prévaloir dans des opérations politiques au niveau d’une « pré-campagne » présidentielle, où les enjeux sont beaucoup plus importants que dans la grande majorité des affaires de justice et, par conséquent, les risques de confusion d’intérêts devraient faire l’objet de précautions encore plus sévères.
En l’occurrence, l’impartialité de la direction du Parti Socialiste a été à plusieurs reprises mise en cause par des candidats potentiels ou réels à l’investiture présidentielle de ce parti. Une solution parfaitement viable aurait été que François Hollande abandonne provisoirement, jusqu’à la fin des « primaires », la fonction de premier secrétaire, avec, au besoin, quelques mesures complémentaires de façon à garantir, au moins, l’apparence d’impartialité de l’exécutif de l’organisation. A la place, François Hollande a continué à contrôler l’appareil et le site du Parti Socialiste renvoie de manière très visible à un entretien de ce dirigeant paru le 6 novembre dans Libération.
N’étant pas membre du Parti Socialiste, je me suis abstenu d’aborder cette thématique avant le premier tour des « primaires » du PS. Ce dont il s’agissait, pour moi, c’était de voir si le PS était capable de se poser lui-même cette question et de la régler de manière conséquente et vraiment éthique. Il me semble que le constat qui s’impose est décevant.
Peut-on raisonnablement espérer qu’un parti fonctionnant de la sorte procède, s’il l’emporte en 2007, à une réforme positive des institutions du pays ? On peut sérieusement en douter, d’autant plus que la question de l’apparence d’impartialité de toutes les instances de l’Etat et des autres pouvoirs publics est très certainement essentielle et constitue l’un des défis pour toute transformation ou évolution progressiste sur le plan institutionnel. Un problème qui ne concerne pas seulement le Parti Socialiste ou l’UMP, d’ailleurs, mais qui résulte d’un mode de fonctionnement collectif de l’actuelle « classe politique » française et des « élites » qui gèrent le pays.
En tout cas, ce qui paraît clair, c’est qu’avec des dirigeants issus des « fournées d’élites » des trois dernières décennies, ce n’est pas le changement qui nous attend mais l’aggravation de ce qu’on subit déjà et dont, en principe, on ne veut plus. Une réalité qui peut ne pas plaire à de nombreux croyants des idoles politiques à la mode, mais qui malheureusement m’apparaît incontournable.