Je pense d’abord que pour faire de la politique, il faut vouloir imposer ses propres idées et réfuter celles des autres. Ce qui est tout de le contraire de la démocratie. Il faut aimer le pouvoir et tout ce qu’il procure, l’argent, le désir absolu de contrôle. On n’étudie pas suffisamment la philosophie en FRANCE, on lit rarement MONTESQUIEU, SPINOZA, LOCKE, MACHIAVEL. Le pouvoir suprême est grisant. C’est encore mieux que la célébrité des artistes, la célébrité politique vous place au-dessus de tout. Vous savez tout de tous, si vous le voulez et vous êtes à l’abri de tout. C’est le jeu de la barbichette avec celui qui vous a précédé. C’est aussi, dans le cas de SARKOZY, la revanche, la revanche du père qui l’a abandonné. La mère qui l’a tant choyé lui en tant que petit dernier et les femmes qui doivent, toujours, ressembler à la mère. Belles comme des figurines de mannequins dans les vitrines des magasins, mais des mères aussi. Ces hommes-là, épris de pouvoir, se placent au-dessus de tout, des lois, des hommes, protégés comme ils sont par leurs gardes du corps, de leur cour à leurs pieds éperdus et de tous leurs désirs rendus possibles ; de fait, ils se sentent un peu, là-haut, comme Dieu.