J’ai évidemment été voter NON hier matin à l’un des “bureaux de vote” en plein air de ma ville.
Et je n’étais pas le seul à vouloir voter dans ma sous-préfecture de 13 000 habitants.
Il y avait quatre “bureaux de vote”, un devant le bureau de..poste,
un devant la Mairie et deux sur le marché hebdomadaire. IL FALLAIT
FAIRE LA QUEUE à chacun d’entre eux pour pouvoir participer !
Et pourquoi j’ai voté NON au projet du Gouvernement ??
Parce que notamment je ne voudrais pas que la France devienne friande également de la dernière “histoire belge” :
La Poste belge invente le facteur “low cost”
Trois
heures de travail par jour et un salaire brut de 25 euros : c’est la
proposition du patron de la Poste belge, Johnny Thijs, à tous ceux qui
voudraient devenir “facteurs de quartier”. Une nouvelle
fonction, censée limiter le coût de la distribution du courrier avant
l’ouverture totale à la concurrence des services postaux, en 2011. Un
salaire de misère ? M. Thijs s’énerve quand on lui pose cette question.
Il objecte que le tarif horaire des nouveaux facteurs pourra être porté
à 10 euros avec les primes et que ce montant est supérieur au minimum
légal en vigueur. De plus, souligne-t-il, c’est cela ou le risque de
faillite et la fin du service universel, qui garantit à tous les Belges
la livraison de leur courrier, du lundi au vendredi.
Selon la direction de La Poste, qui recherche 8 000 personnes, des
jeunes, des retraités et des femmes au foyer pourraient être intéressés
par un travail consistant à livrer des envois de moins de 75 grammes
dans la zone où ils habitent. Le public est sceptique, les syndicats
hostiles, les facteurs d’autant plus énervés qu’on demandera à certains
d’entre eux de préparer les tournées de ceux qui ont été baptisés les “low cost”, les postiers à faible coût. Des arrêts de travail ont lieu en Wallonie et à Bruxelles.
Des spécialistes
estiment que le projet est tenable, à condition qu’un salaire aussi
faible puisse être combiné avec une retraite ou une indemnité de
chômage. A condition aussi que les facteurs soient formés et
accompagnés pour qu’ils ne s’éclipsent pas “au premier vent ou à la première averse”, selon la formule de Jan Denys, de la société d’intérim Randstad.
Face à M. Thijs, un
patron inflexible qui rationalise, réorganise, ferme des bureaux et a
déjà fait disparaître - sans licencier - 8 000 emplois en cinq ans, le
gouvernement observait un silence prudent. Désormais, les pouvoirs
publics sont appelés à la rescousse par des syndicats qui craignent que
le dirigeant de La Poste fasse passer son plan en force, comme la loi
l’y autorise. Ils ont peur que, dans un premier temps, les postiers les
plus âgés soient forcés d’accepter ce sous-statut et qu’à terme le
métier de facteur disparaisse.
Pas de quoi
impressionner M. Thijs : il objecte que sa société connaît déjà un
déficit chronique et risque d’être emporté par le vent de la
libéralisation. “Il se soucie de l’avenir de l’entreprise, nous nous soucions de l’avenir du personnel”, résume un syndicaliste flamand. Dialogue de sourds.
Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, correspondant)
Article paru dans l’édition du Monde datée 02.10.09.
En plus, je voudrais rajouter un petit
“détail”…passé, comme par hasard, inaperçu de la “grande” presse mais
que “Le Canard Enchaîné” du 23 septembre dernier n’a pas omis de
signaler en première page.
La Commission Européenne vient de rappeler que
la concurrence qu’elle prône dans le service postal ne nécessitait pas,
à ses yeux, la modification du statut juridique de “La Poste”
française !
Merci à la Commission, merci au “Canard” et merci à tous les menteurs de l’UMP !