L’histoire de votre ami est le protoype même, avec toutes les variantes que l’on peut imaginer, des vies brisées et gachées non pas par ce qu’il n’y a pas de travail ou si peu mais surtout parce que leur vie n’a été envisagée et construite depuis l’enfance que dans la perspective utilitaire d’occuper un emploi, de servir, d’être utile à quelque chose. C’est une bonne chose que je ne renie pas mais c’est loin d’être le but ultime d’une vie humaine.
Ayant connu moi aussi les affres de l’exclusion et les espoirs souvent déçus d’un retour à une activité ou même à une formation, une simple occupation, j’ai fini par me rendre à l’évidence que tout le contexte social était orienté de telle sorte que les dits oisifs involontaires étaient culpabilisés, quand ils ne se culpabilisaient pas eux-mêmes en s’infligeant des maux comme la dépression, le découragement, le laisser aller et d’autres bien plus grâves.
Pourtant, à bien y réfléchir ces personnes n’y sont pour rien et ne sont coupables que de ne pas avoir une ambition et un sens de la compétitivité à toute épreuves. Ils sont coupables de ne pas réussir à marcher sur les pied d’autrui, de vouloir rester humains et compatissants, valeurs passées de mode et inappropriées pour des personnes que l’on a poussées à devenir les membres d’un réservoir de main d’oeuvre toujours prête et disponible.
La première chose qui leur serait utile c’est d’avoir les idées claires quand au fonctionnement du système, savoir qu’on les a programmé pour éprouver une certaine satisfaction à servir en tant qu’employés et a éprouver de grandes souffrances et de la culpabilité, voire à s’autodétruire lorsque il sera décidé qu’ils ne sont plus d’aucune utilité, de manière à ne pas représenter des charges trop pesantes pour le système. Le déconditionnement est la partie la plus difficile mais une fois acquise les choses s’éclaircissent et on reprend goût à la vie, on sourit juste de savoir que dans l’instant on est en vie et en bonne santé et qu’il ne tient qu’à nous d’aller vers les autres pour échanger et participer à la vie sociale.
La seconde chose qu’ils devraitent savoir c’est qu’il faut travailler pour vivre et non vivre pour travailler. Il est matériellemnt impossible de passer le plus clair de son temps à gagner un salaire (qui nous laissera un reste à vivre des plus ridicules) chaque mois et de profiter de la vie pendant qu’elle est là. On peut toujours dire que l’on travaille pour ses enfants ou pour ses vieux jours ou trouver milles autres excuses à l’esclavage moderne. Pour sortir du cercle vicieux de la servitude volontaire il faut commencer à réfléchir à d’autres moyens de pourvoir à sa subsistance, sans attendre l’intervention de qui que ce soit, état, institutions, organismes et autres entités qui veillent avant tout à se rendre indispensables, à assurer leur existence propre, comme les parasites qui se nourrissent de leur hôtes leur vie durant et finissent par réaliser une symbiose parfaite.
La troisième chose primordiale est d’abandonner l’individualisme dans lequel nous avons été façonnés sans même nous en rendre compte. L’humain est un animal social et il est connu depuis toujours que le rejet d’un membre pas sa communauté équivaut à une véritable comdamnation à mort. En tant qu’individualistes nous sommes tous des comdamnés à mort en attente dans les couloirs de la survie, à la poursuite de mirages et d’illusions nous tombons littéralement comme des mouches si nous perdons notre emploi, si nos compagnes nous quittent, si nous ne pouvons plus voir nos enfants, si nos « amis » se détournent de nous. Les seules personnes dont nous connaissons tout sont ces stars du petit écran avec lesquelles vous ne partagerez jamais un repas ou une discussion tandis que vos voisins ces illustres inconnus pourraient mourir à deux pas de chez vous, vous ne le sauriez que parce que les pompiers et les secouristes n’ont pas vocation à faire des interventions discrètes.
05/10 10:18 - barbouse
@ lucien, nous sommes d’accord, et je pousserai bien la réflexion plus loin mais je ne (...)
05/10 00:39 - Jean-paul
05/10 00:15 - Lucien Denfer
Salut barbouse, Quand j’évoque le rejet de l’individualisme, je vise certains (...)
04/10 23:52 - anwe
Bonjour les Vivants, Je n’y arrive pas. Les titre, les honneurs, les envies de (...)
04/10 23:24 - Jean-paul
Les miserables de Victor Hugo .............................2009 les miserables de Barbouse (...)
04/10 21:46 - ASINUS
yep , Barbouse a rencontré un visage , un visage que nous refusons desormais d identifier. yep (...)
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