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Commentaire de René Job

sur Le virage socialiste


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René Job 17 novembre 2006 16:40

Pour compléter le discours d’Argoul :

Ségolène et Sarkozy sont des phénomènes normaux.

Pour quelles raisons :

- Fin de la société Industrielle donc fin de l’encadrement syndical des « masses » ;

- Fin de la guerre froide : une idéologie en a vaincu une autre : libéralisme versus communisme. Je rappelle que le mot « capitalisme » est le mot communiste pour désigner le libéralisme classique ;

- Fin de la guerre froide donc retour aux modèles historiques et notamment « nationalistes » et « religieux » ;

- Fin de l’instruction civique à l’école : absence de connaissances sérieuses sur les institutions et leur histoire ;

- Généralisation des études du second degré générale/technologique/Professionnelle mais rejet des enseignements abstraits type « philosophie » ;

- Emergence de la société de consommation : le pouvoir d’achat tient lieu de prisme de réflexion. Notamment la capacité à jouir du monde par l’intermédiaire des produits marchands ou non. Donc l’individualisme et le libéralisme triomphent dans la vie quotidienne ;

- Emergence d’une société de l’information : on baigne dans des flots de messages invitant à encore plus consommer ;

- la vie des associations politiques est une vie électoraliste et partisane : recul du débat et de la conscience politique : seul l’accès au pouvoir compte. Les moyens utilisés sont sans importances. Corollaire de l’obligation de résultat (productivisme).

- Apparition de nouvelles formes d’engagements : les ONG par exemple.

- Volonté quasi-explicite des dirigeants de gauche à ne pas appliquer une politique de gauche. Phénomène « européen ». en Amérique Latine la gauche prend un chemin pacifique et solidaire. La cohésion sociale d’abord, l’enrichissement personnel illimité après. Et çà marche (évidemment). Historiquement les sociétés les plus puissantes sont des sociétés de classes moyennes ou les riches et les pauvres sont très peu nombreux. On maximise ainsi la mobilisation des énergies. « Energie » qu’on ne sait d’ailleurs souvent pas gérée. C’est çà qui est à l’origine des échecs sociétaux.

- dernier point la « volonté des gens de gauche » à ne pas appliquer une politique de gauche découle de l’ambiance culturelle nationale (et européenne). Dans toutes les écoles, on apprend la Théorie économique du libéralisme classique depuis des décennies. Le monétarisme version plus récente a été récité tel un catéchisme. Et les totalitarismes des gauches mondiales a détruit tout contre-modèle efficace. On réfléchit à partir de réseaux conceptuels précis. Ces gens ont été formatés de telle sorte que leur niveau de créativité est quasi-nul. Le résultat « normal » étant une conversion intérieure au libéralisme. Tout cela n’est que le résultat d’un conditionnement social opéré dans nos propres écoles. Qu’apprend on à l’Ecole : à gagner sa vie : à transformer son savoir en argent le plus rapidement possible. Les valeurs sont secondaires. C’est un luxe ou un loisir. Nos personnalités politiques de gauche ont fait « carrière », c’est tout. Aucun n’est « employé » ou bien « ouvrier » ou « artisan » ou « commerçant » ou « entrepreneur » : aucun ne vit dans l’insécurité. Les idées de gauche : une coquetterie qui donne bonne conscience. Le « peuple » vote ou Le Pen ou Sarkozy ou dégouté de l’ensemble s’abstient.

A affiner et à raffiner.

Les visions de Ségolène et de Nicolas sont des visions syncrétiques où tout se mêle contradictoirement (et sophistiquement) sur fond de libéralisme. C’est çà leur dénominateur commun.

Et de modèle économique, la gauche n’en a pas. il n’y a en ce moment aucun choix....sauf pour moi ( smiley). Et les grands discours ne sont pas électoralement « vendeurs ».

Argoul à l’envie d’écrire tant mieux. De plus, il est structuré.


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