Rétribuer les élèves, sous quelle que forme que ce soit, est une aberration sans nom. Je n’ai pas connu l’époque où avoir la possibilité d’aller à l’école était perçu comme un privilège, cela dit avoir accès à certaines connaissances n’aurait jamais du cesser de paraître comme tel. Il y a donc bien des responsables, ce n’est pas arrivé seul, comme un effet de mode. Bien sûr on peut pointer du doigt l’éducation nationale et les gouvernements successifs, car ils sont en partie responsables, mais il y a aussi trop souvent le manque de suivi parental.
J’ai tout de même connu une chose : à mon époque les instituteurs pouvaient mettre une paire de gifles à un élève irrespectueux sans risquer de se retrouver avec un procès sur le dos. J’avoue en avoir gardé un souvenir plutôt détestable, mais avec le recul il faut bien admettre que ça faisait réfléchir et qu’on était sans doute plus assidu pendant les cours. Et puis ça ne m’a pas tué.
Aujourd’hui on entend de plus en plus de cas de professeurs agressés par des élèves. A trop couver et gâter nos chères petites têtes blondes on en fait des individus impertinents, à qui tout est du, quand ils ne dérivent pas vers la violence (je connais quelques cas proches plutôt inquiétants). Alors avant d’accuser de tous les maux l’éducation nationale, il faut aussi regarder ce qui se passe dans les familles. Une éducation parentale inexistante !
Bien sûr je ne met pas tout le monde dans le même panier, il existe encore, et heureusement, des parents pour qui l’éducation a du sens, des gens responsables et capables d’élever correctement leurs enfants. Toute personne qui a eu des enfants le dira : il n’y a pas de recette miracle en matière d’éducation, mais il y a tout de même des valeurs de base qu’il convient d’enseigner : le respect, la tolérance, le sens du partage, etc... Alors si parfois ça doit passer par une fessée (ou une gifle, selon l’âge de l’enfant), il ne faut pas hésiter à y recourir, sans toutefois verser dans l’excès. Le recours à la correction physique ne doit pas non plus devenir une habitude, les choses peuvent aussi parfois se régler autrement (une privation de sortie ou autre). Je ne connais d’ailleurs pas de parents sains d’esprit à qui le fait d’avoir donné une gifle à leurs enfants ait fait plaisir, à moins de tomber sur un dingue.
Tout ça pour dire qu’il y a des moyens plus efficaces d’apprendre les bonnes manières qu’une quelconque rétribution. Mais que voulez-vous, nous sommes dans une société de consommation, et les enfants sont plus que jamais invités à être acteurs de l’économie. Bien triste enseignement qui fait passer la valeur de l’argent avant les valeurs morales...