Le projet soutenu par Hirsch peut effectivement être moralement interprêté comme une rétribution de l’élève. Sur cette interprétation lumineuse, un soudain consensus : à droite, l’école d’aujourd’hui en rajoute sur l’enfant roi, « l’apprenant au coeur du système », tellement choyé qu’on va même jusqu’à le rémunérer simplement pour qu’il fasse acte de présence.
A gauche, on y verra l’introduction de l’argent dans le domaine du Savoir, pur et jusqu’ici non « merchandisable », le Veau d’Or dans le temple sacré.
Si l’on abandonne le terrain de la Morale et que l’on aborde le sujet avec une froideur plus économique, la dimension de cette réformette sarkozienne prend un tout autre sens..
On verra ainsi qu’ il s’agit tout simplement d’une indexation d’un budget scolaire sur la participation des élèves, budget jusqu’ici versé sans réserve pour les projets collectifs et traditionnels voyages de fin d’année..
Etant donné que l’expérience semble jusqu’ici réservée aux voies de garage de l’enseignement technique, qui concentre élèves issus des classes sociales les plus défavorisées, orientations subies et, bien entendu, records d’absentéisme des chérubins.. il y a peu de chance que cela soit un facteur de motivation pour les classes les plus difficiles.. qui se retrouveront à la fin de l’année avec un budget ramené à 5 euros..
En bref, encore une économie de plus réalisée sur le dos des élèves les plus en difficulté, que l’on pourra ensuite qualifier de « racailles » dès lors qu’ils profiteront de leurs temps libre pour participer au renouvellement du parc automobile national..
Une économie d’un côté, une argumentation de plus pour la démagogie sécuritaire... Tout bénéfice pour l’équipe d’ouverture au pouvoir !
gAZi bORAt