En effet, peu de révolutions sans les bourgeois ! Mais aucune révolution sans idéal, sans structure sociale de remplacement de l’existant, sans moyen d’emmener le peuple avec soi... La Révolution Française ou la Révolution Russe ont eu lieu car les bourgeois qui les ont provoquées (ça n’était pas le cas de tous) savaient ce qu’ils voulaient construire, et que cela convenait au peuple.
Aujourd’hui, même si certains « bourgeois » souhaitent aussi la révolution, personne n’est capable de décliner un idéal et une structure sociale complète qui peut emporter l’adhésion de la majorité (les idées des philosophes des Lumières/ les droits de l’Homme et du citoyen ; le marxisme-léninisme). Les raisons en sont multiples, à commencer par ce qui a été rappelé par quelques intervenants : on ne sait pas ce qu’on a à gagner et trop à perdre - une version à peine modernisée de notre pain et nos jeux (d’ailleurs, les seules grandes révolutions à Rome furent des révolutions de palais...) ! Dans le tissu d’intérêts petits ou grands qui caractérise notre société, difficile de trouver un fil conducteur auquel tout le monde peut adhérer.
Ce manque d’une idée fondatrice, déclinée, acceptée et partagée rend en effet une révolution impossible !