Allez puisque on est dedans
Vous avez dit Osé ?
Moi Je répond Euh profond...
Le Sonnet du Trou du Cul
Paul verlaine
Obscur et froncé comme un oeillet violet
Il respire, humblement tapi parmi la mousse
Humide encor d’amour qui suit la pente douce
Des fesses blanches jusqu’au bord de son ourlet.
Des filaments pareils à des larmes de lait
Ont pleuré, sous l’autan cruel qui les repousse,
À travers de petits caillots de marne rousse,
Pour s’en aller où la pente les appelait.
Ma bouche s’accoupla souvent à sa ventouse ;
Mon âme, du coït matériel jalouse,
En fit son larmier fauve et son nid de sanglots.
C’est l’olive pâmée, et la flûte caline ;
C’est le tube où descend la céleste praline :
Chanaan féminin dans les moiteurs éclos !
Ce texte a probablement été composé conjointement par Paul Verlaine et
Rimbaud lors de l’une des réunions du « Cercle zutique ». Il figure
dans l’« Album » et date sans doute de l’hiver 1871-1872, période
durant laquelle les contributions de Rimbaud à cette collection de
textes souvent parodiques et scatologiques semblent avoir été les plus
fréquentes....Il devait avoir 17 ans...