L’article est relativement « inutile » SAUF pour ceux qui ont la naïveté de croire à l’impartialité et à l’absence de manœuvres alambiquées et complètement concertées par l’appareil dans cette campagne. Il a le mérite de soulever un point important - si ces manœuvres ont été appliquées au sein du PS, qu’en sera-t-il au niveau de l’état si Ségolène Royal est élue un jour ? Malheureusement, je crains que la réponse ne se trouve dans la question...
Ségolène Royal s’est donc fait le chantre de la transparence politique en proposant que même le conseil des ministres puisse être télévisé. En attendant la réalisation de cette promesse, je propose qu’elle nous gratifie d’une totale transparence quant à sa campagne d’investiture, car comme l’ont remarqué de nombreux militants, l’abondance de matériaux publicitaires particulièrement luxueux publiés par les royalistes, laisse supposer des sources financières dont la provenance est pour l’instant totalement mystérieuse. C’est pourquoi je ne suis pas le seul à demander que Ségolène Royal mette à la disposition sur le site Désir d’Avenir ou autre site de son choix les informations suivantes :
1. La liste et les copies complètes et totalement exhaustives de toutes les plaquettes, brochures, matériaux imprimés divers utilisés pendant la campagne d’investiture en indiquant leurs coûts respectifs, les entreprises ayant réalisé ces travaux, la provenance exacte et vérifiable des fonds ayant servi à régler ces frais.
2. La liste complète, totale et exhaustive, de tous les déplacements effectués dans le cadre de cette campagne et des frais y afférents en indiquant pour chacun la provenance exacte et vérifiable des fonds ayant servi à régler ces frais.
3. La liste complète, totale et exhaustive, de tous les autres frais annexes à cette campagne comme la création et la maintenance des sites Internet la favorisant (et non pas du seul site Désir d’Avenir puisque la presse s’est fait l’écho d’une stratégie Internet largement plus élaborée que la seule existence de ce site), les frais de traitements des informations Internet (ordinateurs, salaires des personnels en charge, etc.), les frais liés aux entreprises de conseils en communication, de média training, etc. La liste des frais de représentation et autres. Enfin, la provenance exacte et vérifiable des fonds ayant servi à régler ces frais.
4. Toutes données financières ayant un lien avec cette campagne ainsi que la provenance exacte et vérifiable des fonds ayant servi à régler ces frais annexes.
5. Que ces données remontent à la toute première déclaration d’intention de se porter candidate à l’investiture et que l’analyse financière ne se limite pas aux seuls derniers mois.
Enfin, qu’elle accepte que cet audit complet soit certifié par un expert comptable dont les opinions politiques sont connues pour être clairement à l’opposé des siennes ce qui assurerait l’impossibilité qu’il puisse être acheté. Si elle n’a rien à se reprocher, elle n’a rien à craindre. De plus, un expert comptable a des obligations en matière de certification - y compris celle de signaler des éventuelles infractions au Procureur - qui le rendent insoupçonnable.
Lorsque qu’un contradicteur politique demandait à Georges Marchais ce genre de détails dans sa grande époque, il répondait invariablement, « faites en autant et je consentirais à le faire » - bien évidemment, tout le monde se taisait puisque la provenance des fonds était largement aussi opaque chez le contradicteur. L’argument ne serait pas valide ici, puisque Ségolène a promis de changer les mœurs de la politique... peu importe que les autres candidats acceptent ou pas de se soumettre à un tel contrôle, elle se doit de le faire au nom du principe de transparence et de changement, point barre.
Pour conclure, cet exercice de démocratie participative et de transparence répondrait de manière imparable à cet article et aux mauvais esprits qui voient dans l’avènement Royal un mauvais complot. Les chiffres et les liens financiers, eux, ne mentent jamais.