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Commentaire de Moristovari

sur La politique est décédée. Place à la philosophie !


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Moristovari Moristovari 13 octobre 2009 14:17

Bel esprit de synthèse qui n’oublie pas la profondeur. Mais le sujet est d’autant plus juste qu’il est critiquable.

On - les philosophes - a déjà déclaré la fin de l’Histoire, des idéaux, des idéologies, du sujet, la mort de l’art, de dieu, de l’homme, peut-on aussi déclarer la fin de la politique ? C’est évidemment absurde si l’on prend le mot politique dans son sens général d’organisation sociale. Dans un sens minoré de politique démocratique, l’opinion peut s’avérer crédible.

Peut.

L’idée d’une société régit par des philosophes - vu ici comme les plus compétents sur l’Hommme, ses besoins et ses buts - c’est un rêve aussi vieux que la république de Platon. Je ne partage pas ce rêve utopiste, à la fois trop optimiste et trop raisonnable.

Aussi, dans le célèbre et court débat de 1971 opposant Chomsky et Foucault, la position de la prudence philosophique me semble préférable à celle de l’utopisme raisonné.

Dès la naissance de la tragédie (3ème et 4ème paragraphes) et de façon de plus en plus virulente, Nietzsche combattit l’optimisme des savants, cet optimisme en quête d’idéaux, de raison incapable d’admettre que cette tâche est non seulement impossible mais nuisible à la vie.

La vie, parfois confondue dans l’être, c’est le grand problème de nombreux philosophes. Deleuze, dans un de ses cours, pose la question : pourquoi Spinoza à-t-il intitulé son œuvre maîtresse l’éthique et non l’ontologie ? Pourquoi ?

La raison a rendu l’Homme malade et dans sa quête raisonnable de liberté, l’Homme a lui-même construit sa cage. Quand l’Homme prendra-t-il conscience de ce que l’informe chaque jour ses sens : c-a-d que la vérité est moins importante que la vie, que l’une ne doit pas nuire à l’autre ?

La vie est absurde et souffrance. La vraie liberté passe par cette acceptation. Les philosophies asiatiques l’ont compris mais ne l’ont pas digérées. Cette digestion, tel est la tâche de l’homme qui souhaite assassiner Socrate.


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