@ Franck 2010
Voici ce que Polanski en disait lui-même :
« Si j’avais assassiné quelqu’un, ça n’intéresserait pas
tellement la presse. Mais il s’agit de copuler, voyez-vous,
et avec de très jeunes filles. Les juges rêvent de copuler
avec de très jeunes filles. Les jurys rêvent de copuler avec
de très jeunes filles. Tout le monde rêve de copuler avec de
très jeunes filles ».
Quelle vision de l’homme ! Du désir. De la sexualité ! On est là, d’un point de vue intellectuel, artistique et sociétal, aux environs de l’âge des premiers hominidés (ceux dont le cerveau avoisinait les 600 grammes).
Il faut arrêter avec l’hypocrisie !
Droguer et violer une fille de 13 ans quand on en a soi-même plus de 40, c’est un crime qui doit être jugé et puni. C’est tout. Mais c’est essentiel. Ainsi que l’évoque Anne Cuneo dans l’article qu’elle a publié au sujet de l’affaire Polanski, l’imprescriptibilité des crimes sexuels est une victoire (là où elle existe).
Ce qui me sidère en l’occurrence, c’est l’idée qu’on puisse excuser le comportement d’un homme qui n’a jamais cessé de justifier son acte, de le relativiser, de l’expliquer, d’acheter le silence de sa victime, de fuir la justice, etc. Bref, d’un homme qui n’a jamais, selon toute apparence, compris la gravité de ce qu’il a commis. C’est un comportement très fréquent chez les agresseurs sexuels : c’est la faute de la fille, c’est la faute de la société, c’est la faute des autres, c’est la faute des moralisateurs, c’est la faute de tout le monde sauf d’eux-mêmes. Leur faute n’existe pas à leurs yeux. Et l’odieux est atteint quand il y a inversion de la charge, quand ils se présentent en victime.
Cette façon de déformer la vérité, de la retourner et de salir une seconde fois ses victimes en achetant à bon compte un vêtement d’honorabilité, cela porte un nom : la perversion.
« Une erreur, peut-être. Un crime, non. Une faute, même pas. »