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Commentaire de Moristovari

sur Socrate, Jésus et Bouddha : proches de nous ?


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Moristovari Moristovari 14 octobre 2009 20:30

Les témoignages préservés sur Socrate donnent cette impression. Mais entre l’homme et l’oeuvre, et plus encore entre l’homme et le témoignage qu’on en donne, se dresse un écart.

Lire l’oeuvre de Nietzsche donne l’impression d’un homme fort, sûr de lui, à l’égo démesuré. Lire sa correspondance détruit cette construction intellectuelle, ce Nietzsche théorique, et nous permet d’approcher le vrai caractère de l’homme.

Pour découvrir le caractère de Socrate, il fallait un philologue hypercritique. Tel fut Nietzsche. Aussi, quand au caractère de Socrate, j’approuve sa version plus que d’autres.

On connaît l’expression : c’est les vainqueurs qui écrivent l’Histoire. Socrate, comme tous les personnages historiques, est devenu une image d’épinal manichéenne. Votre vision de Socrate correspond à celle enseignée, elle est mignonne et encombré de références contemporaines.

Poser une question n’est pas un acte naturel, c’est toujours le fruit d’un mal-être qui cherche à disparaître - de là l’apparent optimisme de la raison. Socrate fit du questionnement son mode de vie, ce qui fut un précédent dans l’histoire - la naissance de la pensée rationnelle, occidentale.

Pour ses contemporains, Socrate fut un monstre, un péril pour le miracle grec, cet équilibre entre sagesse et instincts. Son caractère contagieux rompait et luttait contre toute tradition. Aux dieux, il préférait l’humain. A la vie, il préférait les idées - il mourut pour elles, fou qu’il fut, premier de cette sorte ! Merci Brassens d’avoir rappelé que la tête ne sert pas à marcher.

Socrate, le premier individualiste, le premier idéaliste, le premier nihiliste. Loué soit son nom, sans doute.


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