C’est un peu bizarre de parler du chômage et de son traitement sur un plan purement philosophique en oscillant entre la charité et le nationalisme.
Il me semble que l’économie politique et le progrès technique sont plutôt les facteurs déterminants. Le progrès technique augmente la productivité des travailleurs ce qui diminue leur nombre. On est bien obligé d’y faire face. Dans ce contexte l’idée de passer au 35 heures n’était pas idiote sauf qu’elle ne pouvait s’appliquer que dans un périmètre relativement clos et par branches, ce qui est contraire au dogme égalitariste du PS.
L’économie politique a fait le choix depuis 1974 de mettre les travailleurs du monde entier en concurrence déloyale. Le chemin inverse est tout à fait possible. Il suffit de protéger nos marchés avec des barrières douanières (les US viennent de taxer à 30% les pneus chinois sans qu’on crie au scandale). Pour faire simple, 10 millions de travailleurs en plus en Chine c’est 10 millions de travailleurs en moins en Europe. Avec un déficit commercial de 50 milliards chaque année, qu’on arrête de nous dire que sans le commerce mondial on serait foutu. C’est exactement l’inverse que montrent les chiffres. Parler de cela c’est bousculer un dogme, le plus féroce tabou de l’UMPS.
Aujourd’hui le traitement du chômage se fait à coup de dettes et le mur sera bientôt atteint. Il faut au contraire disséminer l’industrie sur le territoire dans des petites unités qui sont taillées pour le marché national. C’est toute une politique industrielle qu’il faut ré-inventer. Sans vouloir me répéter on doit aussi pouvoir gagner sa vie en France en y fabriquant des balais et des casseroles. Il n’est pas question de vouloir inonder le marché mondial de balais mais déjà d’achalander notre marché national créerait toute une série d’emplois et permettrait de balayer devant notre porte.