Au delà des spécificités de l’entreprise FT qui connait actuellement des évènements tragiques, mon propos, à travers cette interview d’une retraitée de FT était d’attirer l’attention sur un style de management à la française qui est aux mains de castes comme celle des polytechniciens et des énarques, une caste égocentrique, machiste, cynique qui détourne le bien commun à son propre avantage.
Jeter l’opprobre comme certains le font sur les cadres moyens en contact avec le public et qui sont odieux, c’est se tromper de cible. Comme les contremaitres dans les usines qui se comportent comme des garde chiourmes, les petits cadres sont des chiens de garde de l’intérêt supérieur de leurs supérieurs. Ils outrepassent les consignes pour se faire bien voir du grand chef qui éventuellement garantira leur promotion.
Beaucoup de subalternes et d’opprimés ont le syndrome de stockholm, ils épousent la cause de leurs oppresseurs, ce que La Boë tie appelle « la servitude volontaire ».
Idem pour les pauvres gogos qui ont voté Sarko : ils pensent qu’en choisissant un type cousu d’or et de relations, ils en bénéficieront alors que l’expérience montre que les riches et puissants ne partagent jamais richesses et pouvoir.
Mais le rêve ; l’espoir et les illusions sont un moteur puissant pour les faibles.
Beaucoup d’analystes ont écrit sur le système de caste à la française, sur l’Ena et les grandes écoles. Les suicides à FT illustrent tout simplement ces analyses de gouvernance à la hussarde.
Nous vivons dans une monarchie républicaine avec un empereur président, sa cour et ses financiers. Ce à quoi il faut ajouter les médias qui sont tous aux mains des copains du monarque (Lagardère, Bolloré, Dassault, Bouygues, Minc, etc.) et se vautrent dans l’hagiographie et répercutent ses mensonges pour détourner le peuple des réalités quotidiennes et douloureuses.
Pendant que le peuple trime et tire le diable par la queue, s’angoisse et se suicide, les riches n’ont jamais été aussi riches et ils s’empiffrent joyeusement sous la protection de leur monarque.
A ce propos, la promotion honteuse de Jean Sarkozy résulte de l’illusion de ses électeurs et des maires électeurs concernés qui s’imaginent qu’en adoubant le fils du monarque ils auront plus d’autorisation de construire et détruire, plus de budgets publics et de facilités à conduire leurs basses oeuvres.