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Commentaire de crazycaze

sur Qu'y a-t-il de choquant dans l'élection de Jean Sarkozy à la tête de l'EPAD ?


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crazycaze 19 octobre 2009 22:14

Puisque vous avez voulu faire l’avocat du diable, je vais donc jouer le rôle de procureur de « ni dieu, ni maître, ni état »...

1) Il n’a eu ces postes, même soumis à l’élection, qu’à la faveur de son nom et de ses appuis. Il ne s’agit pas d’un jeune quidam de 21 ans qui ne doit son élection qu’à son implication précoce dans le fonctionnement d’une municipalité ou dans le tissu associatif... De plus, que savons nous de son implication active en tant que conseiller général ?? Id en tant que Président du groupe UMP ?... Quelle part active, quel pouvoir décisionnel, combien de collaborateurs, degré de liberté dans les directives, prise en charge et connaissance des dossiers (techniques, pas politiques).... etc ?? Nous ne savons que les fonctions qu’il occupe, pas la façon dont il remplit les tâches qui leur incombent. 

Ensuite, pour le système universitaire, j’en connais beaucoup qui ont réussi en bossant dans des boulots autrement plus pénibles et plus difficilement conciliables avec les études... Si vous en doutez, dites moi donc par quelle prodigieuse puissance de travail peuvent s’expliquer les cumuls de mandats de ces élus (sans compter les sièges de divers conseils d’administrations et autres à-côtés rénumérateurs) ???

2) Non, ce n’est pas un argument mauvais ou médiocre, et ce n’est pas l’absence de diplômes qui est forcément un obstacle mais l’absence d’expérience. N’importe quel patron préfère embaucher un type dépourvu de diplôme mais qui sait faire le boulot qu’on lui demande à un gars diplômé mais qui n’a jamais réellement bossé en entreprise. Le premier, on le paye moins avec une certitude qu’il va répondre aux attentes. 

Il ne s’agit pas de stigmatiser les jeunes, il s’agit de comprendre que le symbôle de l’éducation nationale est finalement bâti sur un mythe, celui de croire que la réussite scolaire préfigure la réussite socio-professionnelle, qu’elle est une garantie d’ascension sociale. 

Quand des jeunes issus des couches populaires réussissent à force de travail dans leurs études et se retrouvent dans la même situation ou pire que ceux qui ont quitté le système scolaire très précocément (quelles qu’en soient les raisons), ils ont de quoi à avoir la haine, et encore plus quand ils en voient d’autres sans compétences se voir attribuer des postes en or parce qu’ils ont le diplôme de « fils de ».

Personnellement, j’ai plutôt réussi mes études, j’ai fait pleins de petits boulots, pendant et après mes études, j’ai un CV plutôt flatteur, mais faute de réseaux je n’ai pu le faire fructifier, eh bien c’est un boulet pour trouver un job alimentaire. J’ai dans mes amis d’autres qui n’ont pas le bac et qui ont des exprériences de petits boulots,et qui trouvent toujours du boulot. Même si j’ai fait pas mal d’interim, compte tenu de mon CV, on me dit que « j’ai mieux à faire » ou plus honnêtement « vous comprenez bien que par rapport au travail, on préfèrera embaucher quelqu’un qui n’a pas votre parcours, etc. ». 

Et si on a le chômage le plus élevé des jeunes le plus élevé en Europe (ça reste à voir), une des raisons est la non reconnaissance par le privé de la qualité des diplômes décernés par l’université. Et probablement d’une tendance népotique atavique des français. Car l’enfile, le piston, c’est quand même bien ancré dans le monde du travail français, qu’il s’agisse du public ou du privé. Qui pourrait dire le contraire ???

Malheureusement, c’est pas les jeunes sans diplômes qui galèrent en France, ce sont les jeunes et les plus vieux essentiellement, et une bonne partie des entre-deux. Au final, qu’ils soient vieux ou jeunes, les seuls qui ne galèrent pas trop, ce sont les « fils de » !! Comme quoi...


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