A Monsieur Laïd Douane.
Vous dites : A qui vous vous adressiez ? Si c’est à certains d’entre eux, vous êtes perdant d’avance. Si c’est à nous, Nous savons faire la différence. La vie de Mohamed est un livre qui commence par une introduction et qui se termine par une conclusion. Elle a un sens.
Ma réponse : Je respecte votre point de vue mais le mien est différent. Mahomet est un personnage qui appartient à l’Histoire et pas seulement à un monde particulier. Si pour ma part, j’ai été amené à étudier cette histoire, c’est pour la simple raison qu’elle se situait entre le judaïsme et le christianisme de la Gaule et certainement pas pour faire concurrence aux historiens musulmans ou non-musulmans.
Deux motivations m’ont conduit à faire paraître des articles sur agoravox. La première est une certaine indignation après l’attentat sur les tours de New-York par une organisation terroriste qui aurait dû être condamnée beaucoup plus unanimement et plus fermement par le monde musulman et par les autorités musulmanes de France. (L’intervention en Irak est, bien évidemment, une erreur, mais je suis bien obligé de constater que les soldats américains qui, en Irak, « tuent l’innocent qui n’a jamais commis de meurtre » sont condamnés par leur gouvernement et par leur opinion publique tandis que dans la population sunnite et chiite, c’est la vieille loi de l’oeil pour oeil, dent pour dent qui prévaut). L’article du Nouvel Observateur, parce qu’il est dans l’actualité, me donne l’opportunité d’attirer l’attention sur l’essentiel de mes travaux (l’histoire de la Gaule).
Ma deuxième motivation est que dans la situation actuelle de notre société, des liens et même des mariages, se font entre jeunes d’origines diverses et se feront de plus en plus. Nous, les Anciens dont je fais partie, avons le devoir de laisser aux enfants de demain une histoire la plus exacte possible sans jeter l’anathème que cela soit sur l’un(exemple Napoléon Ier) ou que cela soit sur un autre (exemple : Mahomet). Voilà pourquoi je pense et que je dis que, parce que des nouveaux liens s’établissent dans notre descendance, cette histoire de Mahomet nous appartient, à nous aussi.
Le Mahomet de la constitution de Médine - c’est celui que je préfère - n’a rien à voir avec ceux qui commettent, ou qui veulent commettre aujourd’hui des attentats au nom de l’islam.
E. Mourey