Compliqué, pour Dame Ségolène.
Pour l’instant, elle a raison de se tenir en dehors de la pétaudière PS, la pauvre Martine ne sait plus comment s’en dépétrer, elle a pris la place pour empêcher l’équipe de l’autre de s’emparer de l’appareil, mais voilà : elle se retrouve quasiment seule aux commandes d’un engin fou qui n’a plus de freins et menace à tous moments d’aller dans le décor.
Ségolène prend moins de risques en restant sur le trottoir et laisser passer le défilé morbide des éléphants et des quadras se bousculer, en route vers leur cimetière.
D’autant qu’il est de plus en plus évident qu’à droite, la belle union de façade est si sérieusement compromise que la question n’est pas de savoir si ça va se disloquer mais quand cela va-t-il se disloquer. Les paris sont ouverts.
Et pour Mme Royal, tout le problème sera d’entretenir un contact soutenu avec l’électorat (il ne saurait être question des militants PS dans son cas, ce serait suicidaire) afin de durer pendant les deux années qui restent à écluser avant la campagne.
Et cela est loin d’être gagné, les désordres droitiers étant particulièrement à même de faire surgir non seulement des pointures respectables, mais surtout d’incessants coups de théâtre face auxquels tenir la vedette de l’actualité sera un vrai tour de force.
Elle en est sans doute capable, et elle a déjà surpris par un talent certain à recentrer les débats autour d’elle, mais en 2012, ce ne sera plus du tout la même chose car autant sur les plans international que national, la donne ne sera plus la même et les règles du jeu risquent fort d’avoir changé du tout au tout.
Si sa manœuvre merdoie, elle s’en remettra parce que de toutes façons elle n’aura pas fait un vilain parcours et nous passerons à autre chose.
Jospin a connu bien pire, notre pays aussi.