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Commentaire de Eric de Trévarez

sur Absence de limite et échec de l'Ecole


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Eric de Trévarez 23 octobre 2009 23:58

Le problème que je soulève concerne les enfants roi, ceux qui n’ont fait aucun apprentissage du « NON » à la maison. Ces enfants sont de plus en plus nombreux.

D’autre part ce que vous avancez à propos des friandises et autres sucreries rejoint mon propos. « Prendre des repas équilibrés à heure fixe, est une limite et un encadrement de la faim et de la gourmandise. »

Le jeu présente l’inconvénient de zaper sur toute autorité normative réelle. Il maintient dans le monde de l’imaginaire qui est aussi celui de la marchandise...

Ma thèse principale souligne que toutes ces pédagogies ne sont pas le fruit de la réflexion et de la recherche mais le résultat du consumérisme. L’enfant roi est le produit le plus achevé de la société de consommation ! Ce qui est effrayant, c’est de constater que les aspects cachés ( ou non mis en évidence) de toutes ces théories vont toujours dans le même sens, celui de la consommation.

Le problème des pédagogies ludiques, provient du fait que les enfants ne font pas, non plus, l’apprentissage de la limite, (car une des caractéristiques du jeu, est le flou des limites, en particulier celle du réel...) et finissent par croire que la vie est un jeu. Ce n’est pas le grand bazar de la consommation ( les jouets) qui les en disuadera. L’enfant qui ne se « dépasse » pas et qui ne dépassera pas le couple « désir/satisfaction » ( que flatte d’ailleurs le jeu...), parce que non éduqué (conduit hors de...), fera un excellent consommateur, peu enclin à la réflexion et parfaitement compulsif. Il est par compte un élève impossible puisqu’il ne reconnait aucune limite, en particulier celle du travail. Lui faire croire aussi que le travail est un jeu...

Le message social souligne cette direction : il est culpabilisant. Il est de bon ton de dire qu’un enfant ne doit avoir de contraintes pour se développer, de dire qu’un enfant peut apprendre la vie seul. Tout message inverse est de suite interprété comme celui d’un tortionnaire ou d’un réactionnaire dans une opinion publique où l’héritage de 68 fait long feu : pas de contrainte, pas d’autorité, plus de liberté.
 Même l’Education Nationale doit prendre garde à ne pas traumatiser l’enfant en lui donnant de « trop mauvaises notes ».
Les parents actuels sont les dignes héritiers d’un siècle dont on nous dit qu’il a détruit toutes les grandes utopies. Cette destruction s’est accompagnée d’une mise en place de tabous à de nombreux endroits, de conclusions historiques simplistes, de peurs que les adultes colportent sans trop savoir si elles sont les leurs ou si elles ne sont que légendes.
Ces peurs, les adultes les projettent sur leurs enfants, de la manière la plus basique qui soit :
-en les considérant à la fois comme leurs égaux, voire comme leurs maîtres, mais aussi comme des objets de consommation ;
-en se débattant avec leurs caprices afin de leur construire un cocon totalement décalé des contraintes du monde réel.
Les parents des enfants rois ont un côté immature qui leurs fait rendre un culte à l’enfant qui les martyrise. Ils ont, la plupart du temps, « oublié » leur passé d’enfant, passé dans lequel ils avaient, eux, des limites. Ils sont bloqués dans la logique des preuves matérielles d’amour pour l’enfant, enfant qui a priori ne demande pas de cadeaux ou d’abdications pour aimer ses parents. Ils sont restés dans une approche très intellectuelle du monde, depuis le vouloir d’enfant jusqu’à son absence d’éducation et de limites.


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