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Accueil du site > Actualités > Société > Absence de limite et échec de l’Ecole

Absence de limite et échec de l’Ecole

Le travail est une limite à l’amusement ou au loisir.
Le silence est une limite à la parole.
Se coucher ou aller au lit, est une limite à la veille.
Rester assis, est une limite au mouvement et à la marche.
La politesse est une limite, ou un encadrement de la liberté, de la parole et du geste.
Prendre des repas équilibrés à heure fixe, est une limite et un encadrement de la faim et de la gourmandise.
Le jeu est une limite au travail et au sérieux, comme le travail et le sérieux sont une limite au jeu.
On pourrait multiplier les exemples...

Il y a une quarantaine d’année s’est mis en place un principe libertaire « Il est interdit d’interdire » qui s’est imposé comme une évidence et qui a influencé toute la société et fait surtout sauter le dernier verrou de la consommation. Avec les enfants, on ne marchait pas vers plus de république, mais vers la monarchie de l’Enfant Roi !

La tendance s’est très vite fait sentir à l’école... L’école se transformait en lieu de vie et en ère de jeu, où on réussissait pour la première fois dans l’histoire, à marier jeu, apprentissage et compétences. On peut se demander, sans trop ironiser, comment les générations qui nous ont précédés, n’y avaient pas pensé...Il existait toujours une "approche pédagogique" plus ludique que la précédente. On rivalisait dans la forme, souvent d’ailleurs au détriment du fond, en inventions de tous genres qui plaisaient tant aux inspections ! Les inspecteurs voulaient des classes très"vivantes", quel que soit le prix...

Depuis certaines classes sont devenues tellement "vivantes" que l’on y "meure"... Maintenant, au stade où nous sommes , pédagogie ludique ou pas, les élèves vous font sentir ou vous disent carrément que vous les emmerdez ! Il est certain que dans la course à "l’intéressant et au vivant", les cours ou les activités, quelles que soient les pédagogies mises en oeuvre, ne présenteront jamais l’intérêt des contenus des MP3 et des consoles de jeux. Le piège était là, dans l’enthousiasme des lendemains meilleurs, on n’a pas su l’éviter. On en est maintenant à proposer une forme de rémunération pour maintenir l’élève dans la classe. Il faudra probablement prévoir une prime pour qu’il reste assis !

Vouloir des classes "vivantes" et des "pédagogies "ludiques", revenait, en fait, à jouer sur toutes les limites du cadre de l’élève, en les brouillant et en les estompant puis en les gommant jusqu’à les faire disparaître. La véritable innovation, tapie et déguisée, était là. Les enfants perdaient en même temps tout repérage normatif. Sans nous en rendre compte, nous étions en train de creuser les avenues des problèmes actuels, tout en encourageant les parents à faire de même à la maison.

"En une génération, nous avons vu émerger dans les consultations, des parents qui ne s’autorisent plus à dire “Non” à leurs enfants, non pas un “Non” qui seulement interdit, mais un “Non” qui, du fait d’interdire, autorise et ouvre à du possible. En revanche, ils se voient de plus en plus mis à mal du fait de ne pouvoir être des pourvoyeurs pour leurs enfants. Le tableau est sans aucune trace d’antécédent dans l’Histoire, et suffisamment représentatif aujourd’hui pour être épinglé." (Jean Pierre Lebrun)

Les conséquences de ce phénomène qui s’est généralisé, sont une catastrophe pour l’école où ces enfants, qui commencent à remplir nos classes, n’acceptent plus la moindre limite à leur comportement et ne reconnaissent plus, au-dessus d’eux, l’autorité nécessaire à la vie en groupe et à l’organisation de l’apprentissage. Dans la classe, ils contestent tout, font des réflexions à propos de tout, et ne possèdent aucun des rituels de base de la politesse la plus élémentaire. Il est impossible de les faire taire pour passer à une écoute active. Ils sont incapables de la moindre empathie, c’est le règne de l’égo ! A certains moments, ils s’avachissent sur la table et s’endorment en pleine classe. Malheur à vous si vous les réveillez ! Ils font ce qu’ils veulent et n’acceptent aucune contrainte ! Il suffit d’avoir quelques enfants de ce profil dans une classe, pour que toute la classe se gangrène ! Les nerfs du professeur sont alors soumis à rude épreuve, car les provocations de ses enfants sont permanentes. Les provocations dégénèrent souvent en agression verbale, en insultes !

Le risque de dérapage est devenu objectif, c’est à dire très probable, et ce d’autant plus que le professeur sera tenté de maintenir un niveau de travail. Il ne sera plus possible de traiter ces dérapages comme des cas de responsabilité individuelle, comme ce fut le cas pour tous les événements de ce type qui ont fait l’actualité. Les enfants qui ne connaissent plus la limite du "non", sont inaptes à la vie en groupe et ne sont plus raisonnablement scolarisables, du moins pas avec le cadre structurel actuel. Passer outre, revient à exposer le professeur et le reste de la communauté scolaire à un risque qui ne relèvera plus de la responsabilité du professeur, mais de la responsabilité collective !

Le problème actuel résulte de la constatation que ces "enfants sans limite", sont maintenant de plus en plus nombreux. Il est nécessaire de prendre en compte ce paramètre qui devient prépondérant. Cet état de fait transforme la probabilité de dérapage en risque suffisamment objectif pour que l’on modifie le traitement de la responsabilité. C’est dans cet esprit que le droit aborde l’accident du travail.

Voila où nous aurons mené les choix que nous avons fait depuis une quarantaine d’années. Les parents et les "pontes de l’éducation"portent une responsabilité certaine. Les règlements intérieurs des établissements scolaires ne permettent plus de contenir les enfants rois de l’Ecole républicaine qui commencent à régner avec absolutisme sur les établissements. Le discours actuel, qui évacue systématiquement cette piste, montre aussi les limites (...) du politique, au cœur des démocraties, où dénoncer une erreur, devenue majoritaire, peut remettre en cause l’élection où le mandat... Il faudra attendre que le phénomène devienne insupportable, pour que les premières critiques officielles apparaissent.

En attendant les remèdes proposés pour soigner les malades auront le même effet que de la pommade sur une jambe de bois. Beaucoup d’enseignants continueront, eux, à avoir la gueule de bois, en espérant que la cirrhose ne les emporte.
 
Eric de Trévarez 
 

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40 réactions à cet article    


  • Raymond SAMUEL paconform 23 octobre 2009 11:08

    Bonjour,
    Il y a une quarantaine d’années s’est mis en place un principe libertaire : « il est interdit de s’interdire » ; mai 68, le féminisme ultra et le consumérisme se sont ligués pour sacrifier les enfants : les vieux à la maison de retraite et les enfants à l’école (après la crèche, la maternelle, le centre aéré etc...).
    Il faut réintégrer les enfants dans la société des adultes, sous la protection des parents, notamment instruire les enfants par petits groupes, hors des groupes scolaires ségrégationnistes.
    Le traitement que ces adultes infligent depuis une quarantaine d’années aux enfants est inhumain. 
    Le mal-être et la mauvaise santé psychique (et physique) des enfants, leur manque de motivation, leur ressentiment envers les adultes c’est notre oeuvre à nous les adultes ; les enfants naissent (à de rares exceptions près) en bonne santé psychique, parfaitement motivés et sans aucune mauvaise intention.
    Qu’avons-nous fait d’eux ?


    • Eric de Trévarez 23 octobre 2009 22:22

      Si l’on reprend l’histoire du XXème siècle, certaines théories font état du fait que la pathologie infantile de « l’enfant roi » apparaît, dans notre société, il y a environ 15 ans, soit quelques années après que la contraception soit entrée dans les mœurs sociales comme une habitude légale.
      S’il n’est pas dans notre propos de remettre en cause la contraception, ni sa légalisation, nous allons cependant tenter d’analyser les conséquences d’une telle maîtrise intellectuelle de la procréation, nouveauté dans l’histoire humaine, cela afin d’éviter d’entretenir certains tabous de la société.
      La conséquence de la légalisation de la contraception, au niveau psychologique et au niveau de l’inconscient collectif, est le fait que l’enfant est devenu un bien de consommation comme un autre. L’enfant dans notre monde est voulu et non pas désiré. Il est devenu, le plus souvent, le fruit d’une réflexion intellectuelle, et non plus d’un mouvement du cœur, d’une envie. On choisit le moment où l’enfant peut arriver dans le couple, en fonction de critères très intellectuels.
      Cette modification est très profonde dans la psychologie des parents. Pour ce qui est de la psychologie de l’enfant, la place qui lui est réservée au sein du couple et au sein de l’histoire de ses parents qu’il n’a pas choisis, est aussi fondamentalement différente. On peut désormais vouloir faire un enfant comme on veut une voiture. On entend partout que l’on a besoin d’un enfant - comme on aurait besoin d’un ordinateur pour écrire son blog en lignes.
      Cette volonté peut aller parfois si loin que le recours à la procréation assistée médicalement se généralise, même hors des problématiques de stérilité physiologiques. La science se met à envisager des utérus artificiels, dont le but est que tout un chacun puisse « avoir un enfant ». On entend des revendications de « droit à l’enfant », qui ne sont pas sans rappeler les revendications de « droit au logement ».
      L’enfant, devenu un « droit », ne devant venir qu’au moment choisi par les parents, se transforme progressivement, dans l’inconscient collectif, en un « objet ». Il perd de sa réalité psychologique, de son individualité.
      Certaines données du passé semblent aussi avoir été oubliées, du fait que l’enfant soit devenu cet objet de consommation. En effet, il est nécessaire de se souvenir que dans le passé, les enfants n’étaient pas forcément vus comme bons. Un enfant mauvais né dans un couple de personnes gentilles peut, dans une certaine mesure, bouleverser en profondeur l’équilibre du couple voire de la famille. L’enfant, de par sa nature propre, peut être la source d’une modification profonde des rapports familiaux, ce qui n’est pas le cas avec les animaux domestiques auxquels, inconsciemment, il est comparé dans la logique matérialiste actuelle.


    • Tristan Valmour 23 octobre 2009 12:04

      Bonjour.

       

      1. Il n’y a absolument aucune relation entre l’emploi du jeu à des tâches pédagogiques et le comportement des élèves que vous décrivez. Au contraire, le jeu est un excellent outil pour apprendre, et il est à conseiller quel que soit le public auquel on s’adresse. Mais encore une fois, il faut que l’enseignant manie bien le jeu, ce qui demande du temps. Les enseignants ne sont pas formés à l’emploi du jeu dans les tâches éducatives. Pour réviser votre réflexion, je vous invite à commencer par lire les deux ouvrages suivants, accessibles à tous : Modèles de jeux de formation : Les jeux-cadres de Thiagi. Bruno Hourst et S.Thiagarajan. Editions d’Organisation, (2007) + Former sans ennuyer : Concevoir et réaliser des projets de formation et d’enseignement. Bruno Hourst. Editions d’Organisation, (2007). D’ailleurs, tous les ouvrages de Bruno sont excellents. Pour aller plus loin, on peut lire les travaux de Dunn & Dunn.

       

      2. L’attitude que vous décrivez a plusieurs origines. J’en ai expliquées quelques-unes dans certains de mes billets. J’y ajoute ici une cause neurobiologique : l’excès de consommation de sucre raffiné (et encore plus de l’aspartame = 70% d’effet de plus que le sucre raffiné) qui provoque un apport rapide et massif d’insuline, ce qui développe l’agressivité, l’irritabilité, la fatigue et obère la mémoire de travail : Conners (1989) et d’autres après lui. Donc, exit les boissons et barres sucrées. En revanche, il faut consommer plus de pâtes, légumes crus et pai, (…) qui entraînent une augmentation du taux de sérotonine.  Les élèves ont une très mauvaise alimentation (besoin de sérotonine et dopamine). De même, les élèves sont toujours en action (apprendre, regarder la télé, écouter la musique, jouer aux jeux vidéo…) : pour résumer et être clair pour tous : le cerveau se trouve confronté à une surcharge d’informations qu’il ne peut pas gérer, ce qui développe un comportement similaire à l’hyperactivité. Les enfants doivent SE REPOSER, ne rien faire, aller à la campagne pour regarder les arbres et les fleurs. Beaucoup d’élèves sont aussi confrontés à l’insécurité affective (parents qui divorcent ou se disputent, peur de l’abandon), voire physique, ce qui entraîne le développement du « fight or flee » du cerveau reptilien. Les enfants ont besoin de sécurité.

       

      3. Besoin de plus d’exercice physique. David Einsenberg, professeur à l’hôpital Dongzhimen de Pékin a mis en évidence le besoin d’harmonie entre le corps, le cerveau et la nature. Bref, on doit vivre au rythme des saisons, s’oxygéner, faire du sport. Pas rester toute la journée devant l’ordinateur ou au téléphone (…).

       

      Bon, plus le temps, alors j’arrête là (alors qu’il y aurait matière à continuer). Juste dire que tout cela est très compliqué, les causes sont multiples. Pour résumer : nous vivons dans une société qui ne respecte pas l’Homme. D’où ces comportements déviants, ces maladies, etc.

       

       


      • Raymond SAMUEL paconform 23 octobre 2009 15:59

        Bonjour,

        Complètement d’accord avec vous, Tristan Valmour.
        Quelle tristesse de voir que ces observations de simple bon sens ne sont pas familières à tous ceux qui s’occupent d’enfants, c’est à dire à presque tout le monde, y compris à nos soi-disant dirigeants.
        On mesure l’indigence dont souffre si gravement l’éducation, l’indifférence de l’immense majorité des adultes pour les enfants et les dégâts infligés à l’espèce humaine à travers l’éducation.
        Merci à vous pour les enfants. Pourriez-vous faire beaucoup plus de « billets » ?


      • DIMEZELL 23 octobre 2009 19:08

        Il y aurait beaucoup à dire sur ce sujet.
        La première chose qui me vient à l’esprit, c’est la suivante : il est vrai que nous connaissons de vrais problèmes comportementaux dans les écoles de la part d’enfants dont certains ignorent même qu’ils sont des élèves. Cela semble progresser avec le temps.
        Le problème c’est que RIEN , rigoureusement rien n’est fait pour prendre en compte ce problème. Les nouveautés très nombreuses que certains nomment des réformes ne sont qu’un catalogue de savoirs passéistes et d’obligations faites aux écoles : Soyez des enseignants soldats et faites ce que l’on vous dit de faire ! Pas de temps de réflexion, pas de temps de discussion, des ordres, pas de formation au travail collectif, pas de formation sur ce problème qui bouffe la vie des enseignants, des écoles et des enfants en souffrance.
        Le pire, c’est justement que certains croient que le problème vient de mai 68 et du reste alors on impose les bonnes vieilles méthodes et des programmes dignes du dix neuvième siècle , on aimerait bien revenir aux bonnes vieilles blouses et à l’estrade. Ridicule et terriblement inefficace car c’est la société actuelle qui est en train de tout détruire. Comme le dit Tristan Valmour, nous vivons dans une société qui ne respecte pas l’Homme.


      • Eric de Trévarez 23 octobre 2009 23:58

        Le problème que je soulève concerne les enfants roi, ceux qui n’ont fait aucun apprentissage du « NON » à la maison. Ces enfants sont de plus en plus nombreux.

        D’autre part ce que vous avancez à propos des friandises et autres sucreries rejoint mon propos. « Prendre des repas équilibrés à heure fixe, est une limite et un encadrement de la faim et de la gourmandise. »

        Le jeu présente l’inconvénient de zaper sur toute autorité normative réelle. Il maintient dans le monde de l’imaginaire qui est aussi celui de la marchandise...

        Ma thèse principale souligne que toutes ces pédagogies ne sont pas le fruit de la réflexion et de la recherche mais le résultat du consumérisme. L’enfant roi est le produit le plus achevé de la société de consommation ! Ce qui est effrayant, c’est de constater que les aspects cachés ( ou non mis en évidence) de toutes ces théories vont toujours dans le même sens, celui de la consommation.

        Le problème des pédagogies ludiques, provient du fait que les enfants ne font pas, non plus, l’apprentissage de la limite, (car une des caractéristiques du jeu, est le flou des limites, en particulier celle du réel...) et finissent par croire que la vie est un jeu. Ce n’est pas le grand bazar de la consommation ( les jouets) qui les en disuadera. L’enfant qui ne se « dépasse » pas et qui ne dépassera pas le couple « désir/satisfaction » ( que flatte d’ailleurs le jeu...), parce que non éduqué (conduit hors de...), fera un excellent consommateur, peu enclin à la réflexion et parfaitement compulsif. Il est par compte un élève impossible puisqu’il ne reconnait aucune limite, en particulier celle du travail. Lui faire croire aussi que le travail est un jeu...

        Le message social souligne cette direction : il est culpabilisant. Il est de bon ton de dire qu’un enfant ne doit avoir de contraintes pour se développer, de dire qu’un enfant peut apprendre la vie seul. Tout message inverse est de suite interprété comme celui d’un tortionnaire ou d’un réactionnaire dans une opinion publique où l’héritage de 68 fait long feu : pas de contrainte, pas d’autorité, plus de liberté.
         Même l’Education Nationale doit prendre garde à ne pas traumatiser l’enfant en lui donnant de « trop mauvaises notes ».
        Les parents actuels sont les dignes héritiers d’un siècle dont on nous dit qu’il a détruit toutes les grandes utopies. Cette destruction s’est accompagnée d’une mise en place de tabous à de nombreux endroits, de conclusions historiques simplistes, de peurs que les adultes colportent sans trop savoir si elles sont les leurs ou si elles ne sont que légendes.
        Ces peurs, les adultes les projettent sur leurs enfants, de la manière la plus basique qui soit :
        -en les considérant à la fois comme leurs égaux, voire comme leurs maîtres, mais aussi comme des objets de consommation ;
        -en se débattant avec leurs caprices afin de leur construire un cocon totalement décalé des contraintes du monde réel.
        Les parents des enfants rois ont un côté immature qui leurs fait rendre un culte à l’enfant qui les martyrise. Ils ont, la plupart du temps, « oublié » leur passé d’enfant, passé dans lequel ils avaient, eux, des limites. Ils sont bloqués dans la logique des preuves matérielles d’amour pour l’enfant, enfant qui a priori ne demande pas de cadeaux ou d’abdications pour aimer ses parents. Ils sont restés dans une approche très intellectuelle du monde, depuis le vouloir d’enfant jusqu’à son absence d’éducation et de limites.


      • ninou ninou 24 octobre 2009 11:38

        Petit ajout personnel au 2. de Valmour (s’il m’y autorise)
        A propos des problèmes d’écoute « active ». Les enfants de maintenant sont dans un bain constant de bruit. Télévision, auto radio, magasins, centre-ville... On leur « parle » tout le temps. Ils ont pris l’habitude, pour leur survie psychique (c’est sûr et certain !), de ne plus entendre. Cette habitude se voit en classe par l’impossibilité pour le maître de passer par l’oral collectif. Cela ne concerne pas toutes les classes. Certaines cuvées seulement. (Et l’autorité du maître n’est pas en cause, puisque d’une année sur l’autre on peut ou on ne peut pas faire de l’oral en classe, selon le nombre d’élèves dont le comportement a été formaté par le fond sonore omniprésent).

         Petite scène d’illustration dans une classe particulièrement représentative :
        Le maître énonce le sujet de réflexion, la problématique, la question...

        Tout se passe comme si l’élève lambda se disait : le maître ne s’adresse pas à moi personnellement, c’est un message d’ordre général, je peux donc appliquer le modèle « télévision fond sonore » : je n’écoute pas (voire même : je peux en profiter pour discuter avec mon voisin, qui réagit comme moi). Un rappel du maître le reconnecte une minute sur ce qui se passe en classe (ah oui, c’est vrai, j’ai oublié d’écouter) puis il replonge dans son univers parallèle. Soudain,un autre élève qui, lui, participe (ou se trouve interrogé par le maître) va émettre un mot qui va réveiller l’attention du télé-formaté et ce dernier va « participer au débat » en alignant deux ou trois lieux communs ou « expériences personnelles » sans lien avec l’intervention précédente. Perte de temps et d’attention pour ceux qui s’accrochent malgré la tentation de papillonner. Aucun intérêt pour le débat en cours.
        Le fond sonore de la classe commence à monter car lorsqu’un troisième s’exprime à son tour.. cela veut sans doute dire qu’on a le droit de parler, se dit un autre qui n’écoute pas plus... Surtout que j’ai un bon mot à faire sur « maths et dessin »...

        Soit le maître continue pour les douze qui suivent, tout en distribuant à tour de bras punitions pour les gêneurs, ou en alignant les chuts tous les trois mots (cela peut rendre fou !), ou en expédiant les irréductibles, qui dans le couloir, qui chez le collègue d’à côté, qui chez le directeur....

        Soit le maître décide d’arrêter le massacre (moins de la moitié de la classe suit ce qui se passe) et il renonce à sa séance orale. On pose la question par écrit. Il n’y aura pas de discussion, de partage, de confrontation, d’argumentation....

        Évidemment, le maître n’est pas suicidaire, il renonce ! Ce qui veut dire, accessoirement, que l’élève qui ne sait pas écouter, ne pourra pas non plus l’apprendre en classe !!

        Qu’on ne s’y méprenne pas. Ces élèves ne sont pas chahuteurs. Ils savent travailler sérieusement et silencieusement tant qu’ils doivent gratter du papier. Dès que cela passe par l’oral, ils ne maîtrisent plus leur comportement.
        Ils n’arrivent pas à écouter : leur subconscient leur a appris, pour ne pas tourner dingue, à ne surtout pas le faire !!!

        Notre société parle pour ne rien dire. Les enfants s’en sont rendu compte ! Le maître qui parle dans la classe, c’est un bruit de fond comme un autre.

        Il rame, le maître, pour avoir une ou deux minutes d’attention aux moments clés. Mais une solution existe sans doute : instaurer un jingle pub avant toute passation de consigne de travail à l’oral !


      • morice morice 24 octobre 2009 11:46

        Le problème que je soulève concerne les enfants roi, ceux qui n’ont fait aucun apprentissage du « NON » à la maison. Ces enfants sont de plus en plus nombreux. 


        Ça n’a donc rien à voir avec l’école, ou vous vous répandez partout à la fustiger  : moquant ses « projets pédagogiques » par exemple ces derniers temps : non , vous vous moquez bien du monde ! Derrière vos « analyses » fumeuses, il y a bien une idéologie. Celle du retour en arrière. Réac, c’est bien le mot qui vous caractérise le mieux : vous ne comprenez rien aux aspirations de la jeunesse et confondez tout. Par simplicité, par fainéantise de l’esprit en fait. C’est plus difficile d’imaginer un avenir que d’écrie mille fois comme vous pouvez le faire que c’était mieux avant mai 68 : car c’est à l’évidence votre bête noire. Vous êtes comme Guaino : nostalgique de quelque chose de flou, qui ne peut en rien expliquer le monde contemporain. Tous vos textes en sont imprégnés. D« une idéologie fort douteuse. Celle qui prône des »mecs« et non des homos, celle qui revient sur la contrainte nécessaire, celle qui fustige le plaisir. Car de tous vos textes il ressort une idée phare : selon vous ce n’est pas bien d’apprendre dans le plaisir. Or vous vous trompez lourdement : on ne retient que ce qui nous a fait plaisir : une éducation de contrainte ne fabrique que des robots sans libre arbitre. Mais ça me semble normal chez vous, tant derrière votre mitraillage perpétuel des idées de mai 68 se cache la notion d’ordre obligatoire au bonheur des peuples selon vous. Vous appliquez à l’éducation les principes d’Huttington. Vous vous répandez en »choc des éducations". Ce en quoi vous avez largement tort. Votre propos est avant tout celui d’un nostalgique. Et c’est bien en quoi il est DANGEREUX.

      • morice morice 24 octobre 2009 11:48

        Ils n’arrivent pas à écouter : leur subconscient leur a appris, pour ne pas tourner dingue, à ne surtout pas le faire !!!


        le problème n’est donc pas l’ECOLE, or l’auteur ici passe son temps à la dézinguer.

      • Jiache 23 octobre 2009 14:49

        Je pense qu’il faut faire attention aux amalgames : le rôle de l’école est l’éducation, le rôle du parent c’est d’élever son(ses) enfant(s). La différence est énorme.
        Comme je l’ai posté plusieurs fois sur agoravox, je m’y tiens et je le redis.

        Une console de jeu, une télé, un ordinateur n’a rien à faire dans une chambre d’enfant, ce qui n’empêche pas l’utilisation de ces accessoires. Je pense que ces loisirs doivent être encadrés de limites, ces limites se sont aux parents de les poser, pas à l’école. Que l’on se comprenne bien, je n’ai rien contre les jeux vidéos mais ils doivent être pratiqués en compagnie des parents simplement pour pouvoir en discuter avec les enfants. Idem pour la TV et l’ordinateur.

        D’autre part, quand une sanction est donnée par un enseignant et même si cet enseignant a tort, les parents n’ont pas à contester cette sanction devant les enfants : l’autorité d’un adulte ne devrait jamais être contestée devant un enfant, quitte à ce que cet adulte reconnaisse ensuite s’être trompé.

        Enfin, ne cherchons pas à être parfait devant nos enfant, c’est générateur de stress. Un adulte a le droit de se tromper et l’enfant doit le savoir. Exemple :
        « Je t’ai puni à tort, je me suis trompé, ça arrive, je ne suis pas parfait et c’est comme ça ! »

        Si tout ceci était respecté par les parents, je pense qu’il y aurait déjà beaucoup moins de problèmes de discipline à l’école.


        • Kookaburra Kookaburra 23 octobre 2009 18:30

          « le rôle de l’école est l’éducation, le rôle du parent c’est d’élever son(ses) enfant(s). La différence est énorme. »
           
          J’aurais dit « instruction » plutôt que « éducation ». Je suis largement en accord avec vous mais je dirais que les rôles de l’école et du foyer sont parallels et complémentaires. Du moins à mon époque et dans mon expérience personnelle les profs consideraient qu’ils avez un rôle éducatif en plus du rôle évident d’instruire, et les parents contribuaient aussi à l’éducation en plus de leur rôle évident d’éduquer.


        • Pascalou 23 octobre 2009 16:30

          « Il est interdit d’interdire » était une boutade de potache, une antinomie volontaire qui se voulait plaisante. Certains, parmi lesquels le trop fameux Philippe Meirieu, en prenant la formule au premier degré, se sont rendus coupables de naïveté (pour rester poli…).


          • Kookaburra Kookaburra 23 octobre 2009 18:34

            et les parents contribuaient aussi à l’instruction en plus de leur rôle évident d’éduquer.
            (Excusez mon erreur de frappe)


            • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 24 octobre 2009 06:58

              L’article démarrait bien avec la question des limites, mais il finit en eau de boudin avec le stéréotype du ludique fauteur de trouble àpartir duquel on peut justifier les orientations réactionnaires et absolument inefficaces que nous voyons refleurir actuellement.

              S’il y a une chose àdire du jeu en contexte social, c’est qu’il a des règles ET QU’IL EST DONC STRUCTURANT !

              Tout àfait d’accord avec Tristan Valmour pour affirmer l’importance des facteurs psychophysiologiques dont l’impact sociétal est en effet énorme. Nous sommes en effet une société de drogués (le sucre étant sans doute n°1 dans la liste des drogues légales aux effets dévastateurs ; avez-vous noté que des médecins, oui, des médecins, osent parler de « véritable contagion du diabète » alors qu’il n’existe pas de vecteur de contagion biologique pour cette maladie, seule l’imitation et l’influence sociale nous portent àdes habitudes alimentaires insensées).

              Ceci étant, pour revenir àla question des limites, qui est cardinale, le problème est que les acteurs du champ éducatif ne sont pas formés àleur mise en place.

              Oui, les règlements d’école, de classe, de cour, sont tous plus ou moins déficients, mais làn’est pas le vrai problème. Il est surtout dans le fait que lesdits règlements ne sont pas instaurés dans le seul cadre éducatif qui vaille : celui de la démocratie.

              L’ancien régime, nous y sommes encore dans le cadre scolaire ! L’enfant (par étymologie, celui qui n’a pas la parole) subit un arbitraire total de la part des adultes qui se mettent eux-même en situation de toute-puissance complètement illégitime. L’enfant n’est donc pas respecté en tant que sujet et, dès lors, il se rebelle, c’est inévitable. Alors que la socialisation démocratique (on pourrait parler aussi de pédagogie institutionnelle) qui amène chacun àadhérer et às’engager vis-à-vis de règles et de sanctions qu’il a contribué àdéfinir permet de se dégager COMPLETEMENT des rapports de force et des conflits incessants qui gangrènent l’école actuelle.

              Il va de soi que, parlant d’éducation, ceci vaut aussi bien pour les familles que pour les établissements scolaires et autres.

              Voilà, désolé d’avoir exprimé tout cela très vite et donc, peut-être, un peu brutalement.


              • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 24 octobre 2009 07:00

                Si quelqu’un peut me dire d’où vient le bug des accents, je lui en serais très reconnaissant smiley


                • Leila Leila 24 octobre 2009 09:49

                  Beaucoup de parents, absorbés par les difficultés quotidiennes, n’ont ni le temps ni les moyens d’apprendre à leurs enfants à accepter des limites. L’Ecole ne peut pas le faire à leur place.


                  • Eric de Trévarez 24 octobre 2009 14:14

                    Merci pour votre contribution.

                    En effet le premier apprentissage du NON doit se faire très tôt à la maison. Traditionnellement la psychanalyse énonce que cet apprentissage est du role du Père.
                    La Mère incarne le OUI de par l’allaitement et la fonction nourricière.
                    Le Père sera la première limite « extérieure » rencontrée par l’enfant, ne serait-ce que dans l’amour que le bébé voue de façon exclusive à sa Mère : il se heurte dans cette exclusivité à son Père.

                    D’autre part pour la raison nouricière et fusionnelle que j’ai énoncée précédemment, (et qui est probablement un archétype), le traitement du NON sera différent suivant qu’il sera prononcé par la Mère ou par le Père.

                    Il en reste par la suite quelque chose, puisque d’une façon générale, l’Homme et la Femme ne traitent pas le NON de la même façon. Probablement que les caractéristiques sexuelles influencent effectivement le traitement du NON. je pense qu’il y aurait des pistes de recherche, à fouiller.

                    Il faut savoir que le NON sera le premier apprentissage de la LOI.

                    C’est probablement cet aspect du problème qui est en train de faire péter les plombs à un des commentateurs...
                    La civilisation est entrée dans l’Histoire par le NON.
                    Ceci est plus ou moins visible dans toutes les civilisations, cependant dans le judéo christianisme s’est particulièrement remarquable.
                    Tout commence avec les dix commendements. Le Décalogue est une série de Non. Chaque NON n’est pas un “Non” qui seulement interdit, mais un “Non” qui, du fait d’interdire, autorise et ouvre à du possible.

                    Je n’ai pas inventé cette interprétation, elle est généralement admise.


                  • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 24 octobre 2009 09:59

                    Qui va le faire alors ? La police ? La justice ? S’il n’y a pas éducation, alors il y a violence. C’est aux parents et àl’école d’éduquer, il y a pas photo. A la société de se donner les moyens de l’éducation dont ses enfants ont besoin


                    • morice morice 24 octobre 2009 10:19

                      Il y a une quarantaine d’année s’est mis en place un principe libertaire « Il est interdit d’interdire » qui s’est imposé comme une évidence et qui a influencé toute la société et fait surtout sauter le dernier verrou de la consommation. 


                      Arrêtez donc ce vieux plan anti-mai 68 !!! c’est un vieux cirque, alimenté par des gens aux idées plutôt arrêtées, sinon réactionnaires tels que Mathieu Grimpret, notre célèbre évangéliste ici sur Agoravox, auteur d’un ouvrage qui reprend votre thème qui ne tient pas debout deux minutes. Un réac, dans toute sa splendeur religieuse . Leila vous fait remarquer fort justement que ça n’a rien à voir, qu’il s’agit d’un manque de temps à consacrer aux jeunes pour les « conduire » dans la vie et elle a raison, et vous TORT. C’est du pur Sarkozysme que cette thèse bancale, écrite des centaines de fois par Henri Guaino, qui déteste Mai 68 de façon psychanalytique, à voir le nombre d’âneries qu’il a pu dire sur la question !

                      Les ENFANTS NE SONT PAS RESPONSABLES d’un système qui les a laissés en PLAN à tout découvrir par eux-mêmes sans explication et les enseignants ne sont pas à blâmer, car ils n’ont pas non plus à pallier aux insuffisances parentales actuelles ! 

                      Votre texte est donc une platitude de plus qui ne résout rien : le problème est celui du travail des deux parents, et du temps laissé à s’occuper vraiment des enfants : mai 68 n’a rien à faire dans ce délire de réac !

                      • DIMEZELL 24 octobre 2009 10:35

                        Le problème de l’éducation : elle est forcément partagée.
                        Dire qu’elle est du seul côté des parents c’est se voiler la face.
                        Dire également que l’enseignement est du seul ressort de l’école, c’est ajouter un voile de plus.
                        Si les écoles ( au sens large ) ne s’emparent pas du domaine éducatif, elles laissent forcément de côté des élèves de plus en plus nombreux dont les repères sont parfois complètement inexistants, et les professeurs de constater tous les jours, dans les cours de récréation ou dans les salles des professeurs que tel élève leur pourrit la vie !
                         Mais qui est réellement en soufrance la plupart du temps ?
                        Evidemment, s’en emparer c’est aller à contre courant des orientations actuelles qui ne connaissent que le passé, la quantité et les ordres. Mais sans cela, je crains fortement un désarroi et une violence très accrus dans très peu de temps. Quel lieu, en dehors des écoles demeure encore un lieu de rencontre et de construction sociale ?
                        J’entends bien chaque jour le désarroi des enseignants qui n’ont ni la formation, ni toujours la force et la capacité de faire front. Mais le seul chemin c’est de se donner les moyens de lutter, d’aider tous ces mômes perdus, c’est un chemin difficile pour lequel on ne donne presque aucun moyen. A nous de détourner ceux qui existent ! L’aide individualisée dans le primaire peut - elle se concevoir sans discussion régulière avec les parents, sans partage des objectifs qui doivent être aussi ceux de la maison. On devrait éviter d’éduquer ?
                        Côté enseignement, c’est également beaucoup plus efficace à long terme de se donner les moyens de dialoguer, de faire ensemble avec les parents, peu à peu, avec des contrats de courte durée, de faire comprendre.....et de partager quand c’est possible des travaux simple à la maison que de faire seul en classe. C’est encore aller à contre courant puisqu’il n’y a plus de temps, puisque les programmes sont plus lourds avec moins de temps. Mais sans cela on est dans l’illusion du ’ faire’ et dans l’incapacité de réussir.
                        La reflexion devient urgente !


                        • Raymond SAMUEL paconform 24 octobre 2009 11:03

                          LES LIMITES ! ! LES LIMITES ! !
                          Encore un mot alibi, comme LA SOCIALISATION qui sert beaucoup (depuis assez longtemps) pour justifier la « garde » des bébés et petits enfants. La socialisation ne se fait pas entre enfants du même âge mais dans la vie familiale et sociale normale et surtout sous la protection absolue des parents. « Un bébé ça n’existe pas », disait, parait-il, WINICOOT ; en effet, un bébé, et aussi un jeune enfant et même, dans une certaine mesure, par la suite et à l’adolescence, un enfant ne peut pas exister seul, sans la présence SECURISANTE de ses parents « dans » lesquels il est intégré.
                          LEILA nous rappelle que les parents n’existent plus que très peu ; l’enfant vit maintenant dans l’insécurité en permanence : insécurité chez lui et insécurité à l’école, il n’a pas de recours, c’est un drame profond pour beaucoup, ils en sortent saccagés à vie.
                          Cet ancien enfant saccagé, c’est vous c’est moi c’est lui c’est elle ; il y en a plein autour de vous, plus ou moins acceptés, plus ou moins visibles, souffrant et faisant souffrir, c’est tout notre monde qui est psychiquement (et physiquement) malade.
                          Ne refusons plus de faire un diagnostic sincère :
                          il faut boycoter le système économique (qui a instauré la vie chère et le consumérisme sans lesquels il ne peut pas vivre et prospérer), et se défaire volontairement des besoins non vitaux, ceci afin de faire baisser la presion financière et à reprendre des heures au travail, heures qui ont été volées aux enfants et qu’il faut leur rendre.
                          Mieux vaudrait commencer tout de suite non seulement pour restaurer la santé publique (dans une ou deux générations) à travers une éducation respectueuse des besoins des enfants et respectueuse de leur nature humaine, mais aussi pour ramener notre consommation au niveau des ressources possibles de la Terre de façon organisée et non en fermant les yeux et en attendant la fin des feuilles de paye et les famines généralisées, qui se combineront, de plus, avec les exodes climatiques. Si nous continuons sur notre lancée c’est l’apocalypse qui est devant nous.
                          REVEILLONS-NOUS !


                          • morice morice 24 octobre 2009 11:13

                            Tous vos textes sont réactionnaires, Mr de Trevaez, tous. Et même ailleurs, vous continuez à répandre ce qui est bien une idéoligie, en vantant vos IDOLES.


                            parmi celles-ci, l’ignominieux Zemmour, dont vous relayez les textes les plus immondes en les applaudissant à tout rompre :


                            ces propos sentent mauvais, c’est l’odeur de l’homophobie. Bref, c’est bien un TOUT chez vous : de la REACTION avant tout, de la bonne vieille droite catho perdue à ne pas comprendre le monde qui l’entoure. Et encore moins son système éducatif, que vous ne savez que fusiller à longueur d’articles. Zemmourien, quoi.

                            • morice morice 24 octobre 2009 11:32

                              où trouve-t-on du Trevarez ?

                               ici :



                              chez Soral...

                              et ça, ce n’est pas un hasard non plus. 

                              • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 24 octobre 2009 13:00

                                Il me semble malheureusement que Morice a parfaitement raison dans ses analyses.

                                Quant àl’idée qui voudrait que seule l’école éduque quand les parents « Ã©lèvent » (pourquoi pas l’inverse, que je sache, les élèves sont àl’école ?), elle me paraît relever de la confusion mentale. Elever son enfant, c’est l’éduquer. Et l’éducation se fait bien sà»r dans le cadre de l’éducation nationale aussi.


                                • Eric de Trévarez 24 octobre 2009 13:15


                                  Quelques précisions sur l’enfant roi.

                                  L’enfant sans limite va, par conséquent, se construire d’une manière instable, prenant certains traits d’adulte avant l’âge, usant d’argumentaires d’adultes pour justifier ses caprices, et étant parfois totalement incapable de trouver du plaisir dans les jeux d’enfants. 

                                  Un enfant roi est un enfant qui n’a jamais connu de limites, un enfant qui ressent une injustice insupportable dès lors que la moindre des contradictions vient le perturber - quand par exemple, ses parents ne lui achètent pas ce qu’il veut, tout de suite. L’enfant devient le dictateur de la maison. Il ne sait que fonctionner en mode « caprice ».

                                  Il ne sait pas :
                                  -désirer une chose avant de l’avoir,
                                  -attendre,
                                  -être seul et s’amuser seul,
                                  -gérer le « non » de n’importe quelle autorité.

                                  L’inconscient collectif social, poussé par l’« enfant roi consommateur », encourage cette postulation de l’enfant en tant que dictateur du couple, en tant qu’arbitre, un arbitre au comportement incohérent car non encore formé par son éducation. En fait il devient un des éléments moteur de la consommation. (Plus de cinquante pour cent des décisions d’achat dans un couple sont motivées par l’enfant. Ce simple chiffre, effrayant, est l’arbre cachant la forêt. Plus qu’une forêt, notre société est malade de ses enfants et des comportements dits normaux qu’on accepte chez eux et pis, que l’on encourage.)


                                   En guise d’« éducation », il n’a connu en effet que le OUI. Il y a donc une logique dans la névrose infantile : le monde externe doit fonctionner comme ses parents fonctionnent avec lui : il est le centre du monde, et tous les adultes sont asservis à ce qu’il désire. Très tôt, l’enfant apprendra à mépriser ses parents et l’enfant roi deviendra potentiellement un adolescent à problèmes.


                                  • Tristan Valmour 24 octobre 2009 14:18

                                    @ Luc-Laurent

                                     

                                    Salut mon ami. J’ai lu l’un de tes livres, comme je te l’avais promis dans un précédent échange (où on s’est bousculé à propos des thèses girardiennes). J’y ai pris beaucoup de plaisir. Tu es parfaitement clair et brillant : peut-être me convertiras-tu !!! Au fait, tu n’étais pas à la conférence CERI-OCDE de 2002 ?

                                     

                                    @ Eric de Trévarez

                                     

                                    Les parents et les enseignants ne sont pas des maîtres, mais des guides. C’est la meilleure façon de fonctionner. Et vous idéalisez le passé. Les choses ne se passaient pas comme le croyez. On taisait beaucoup de choses. Si vous ne souhaitez pas lire les ouvrages sur l’histoire de l’éducation (dont le style est souvent lourd), vous pouvez lire des autobiographies. Je crois que vous n’avez pas la formation adéquate pour discourir sur ce que vous ignorez. Luc-Laurent est ici une source fiable et pertinente. Votre pensée vient de la bile. Que connaissez-vous des stades de développement piagétien, ericksonniens (apprentissage réflectif), de Vigotsky ou plus récemment de Gardner ? Il n’y a pas eu de mai 68 aux US, pourtant les problèmes sont pires qu’en France. Il n’y a pas eu de mai 68 en Finlande, pays montré à tort par PISA comme un modèle. Pourtant un élève a massacré ses camarades dans l’enceinte de son établissement. Alors qu’en France, malgré tous les problèmes, ça n’est encore jamais arrivé ! Mais vu la violence de la politique du gouvernement, cela va se produire. La violence appelle la violence. Et n’oublions pas que l’adolescence est le stade où l’on veut être tout-puissant.

                                     

                                    Vous voulez des élèves qui se taisent et obéissent à un maître tout-puissant. La restauration d’une illusoire autorité absolue (Platon se plaignait déjà du comportement de ses élèves). Et bien voici ce qui se passerait : la toute puissance d’un maître conduit à ce qu’on appelle l’harm avoidance. Cela entraîne l’inhibition et la timidité (racine de timidité : lâcheté), cela empêche de nourrir des projets, de faire, d’expérimenter, brise la motivation comme rien d’autre, engendre des frustrations. On fuit les protéines qui déclenchent la dopamine (c’est ça qui donne envie de faire et d’expérimenter sur le plan neuro). Parmi les 5 problèmes majeurs dans les disfonctionnements des lobes frontaux qui affectent la réflexion et l’apprentissage, les neuropsychologues Stuss et Benson (1993 je crois) ont noté la perte d’ambition et de motivation qui conduisent à la léthargie et l’apathie. Donc, une société autoritariste et absolument mauvaise.

                                     

                                    Toutes, et j’insiste – toutes – les recherches en neurobiologie, neuropsychologie, psychologie comportementale, pédagogie, philosophie rejettent l’apprentissage par la peur et la menace. Avez-vous entendu parler du système d’apprentissage émotionnel ?

                                     

                                    A la fin des années 80 (je crois), un chercheur américain a suivi une classe de Boston qui avait respecté à l’école primaire, la pédagogie piagétienne. Ce n’étaient pas des élèves issus de familles favorisées. Douze ans plus tard, aucun d’entre eux n’a fait preuve d’un comportement violent !!!

                                     

                                    Pour conclure, bien qu’il y aurait encore une fois matière à disserter pendant des années – mais je sens que Luc-Laurent est en forme -, le jeu est essentiel. Voir : Dunn & Dunn + Robert Sylwester (A celebron of neurons + a biological brain in a cultural classroom) + Panksepp et pourquoi pas Damasio. Sans compter tous les autres, mais bon, la liste est longue. En tout cas les sources proposées ne sont pas d’affreux soixante-huitards. Encore une fois, Bruno Hourst est un bon vulgarisateur, et il a puisé aux bonnes sources. Tout le monde peut le lire.

                                     

                                    Salut à tous, je m’en retourne à mes recherches. C’est repos aujourd’hui ! Parce qu’étudier est un plaisir, n’est-ce pas Eric ?

                                     

                                    @ Luc-Laurent

                                     

                                    Si tu as le temps, je crois qu’il faudrait écrire des billets sur le sujet. Parce qu’on ne peut pas laisser dire n’importe quoi. Cette société est déjà trop polluée par la sarkozite aiguë.


                                    • Eric de Trévarez 24 octobre 2009 15:50

                                      Merci de votre contribution.
                                       
                                      j’ai lu avec intérêt votre approche neuro-biologique, cependant je regrette que vous ne soyez pas entré dans la problèmatique. Je vous rappelle qu’il s’agit du traitement du NON ( la limite) par l’enfant à la maison et plus tard à l’école...

                                      Parmis les techniques de manipulation, il y a celle de la présentation scientifique...
                                      Cela peut être une tentation irrésistible (impossibilité de dire NON) quand on dispose de beaucoup de connaissance, et que l’on a de fortes convictions politiques.

                                      Je vous rassure ce n’est pas mon cas, j’aime trop la réflexion et l’étude pour cela. (Ce qui m’étonne, c’est l’absence de raisonnance de mes coups de butoir sur la consommation.
                                      et la société de consommation son corollaire. Elle doit bien avoir ses tabous elle aussi ? c’est à dire les sujets que l’on ne peut aborder...)

                                      Cependant pour revenir au débat, c’est vrai qu’étudier doit être un plaisir. La frigidité dans ce domaine n’est jamais bon signe...
                                      L’onanisme peut même dans ce cas, faire partie d’un cercle vertueux ( et ne pas rendre forcément sourd...), car il est vrai, aussi, que l’on ne peut pas, tout le temps, suivre ses guides, aussi brillants soient-ils, et que la pédagogie de groupe présente, aussi, très vite ses limites... 

                                      Encore faut-il pour cela avoir appris à dire NON, et ne pas être réduit à la seule expression du chahut, pour exprimer son désaccord.

                                      C’est là que le problème commence... Le NON fait peur !
                                      Mais pourquoi donc ?

                                      La résistence sous l’occupation n’a-t-elle pas été un NON COURAGEUX ?


                                    • Senatus populusque (Courouve) Senatus populusque 24 octobre 2009 22:13

                                      « Vous voulez des élèves qui se taisent et obéissent à un maître tout-puissant. »

                                      Si on tient à maintenir la formule de l’heure de cours, c’est nécessaire.

                                      Si les élèves s’amusent entre eux et que le prof attend la fin de l’heure, alors oui, il faut supprimer des postes de fonctionnaires.

                                      Solution : diminuer fortement les heures de cours (de bons cours), mettre des ordis à dispostion de ceux qui veulent apprendre, les autres n’ont rien à faire dans un établissement d’enseignement.


                                    • DIMEZELL 24 octobre 2009 14:53

                                      Oui, il existe bien des enfants dont le comportement pose un réel problème, ils sont de plus en plus nombreux.
                                      Dans le cadre de l’enseignement autoritaire, rétrograde et passéïste, dans l’absence d’écoute de la part des adultes, dans l’impossibilité pour eux d’être acteurs ( pédagogie du projet, travail en collaboration et non en confrontation, acceptation du challenge pour progresser personnellement et non pour avoir la meilleure note, adaptation des structures et des plannings.....) et non consommateur de discours de l’adulte - roi qui lui échappent totalement, les enfants en souffrance construisent leur dégoût de l’école.
                                       Heureusement, il leur reste le chahut et la provocation pour exister, on ne peut pas leur retirer toute vie.

                                      Les réformettes actuelles depuis 2 008 dans l’Education nationale (mais déjà à l’époque d’un De Robien complètement inculte et n’ayant pas compris les manières d’apprendre à lire à des élèves) ne font que renforcer ce dégoût. Depuis peu, on a ajouté celui des enseignants qu’on prend pour du bétail. Tout est donc en place pour progresser.

                                      Je commence à en avoir vraiment assez de ces individus qui n’ont jamais pris le temps de pousser la porte d’une classe et de s’informer, qui n’ont aucune autre formation que les murailles de leurs certitudes et qui se permettent de propager leurs conseils.


                                      • Eric de Trévarez 24 octobre 2009 15:03

                                        Nous noterons que certains parents font des erreurs continuelles d’interprétations des actes de leur enfant, poussés qu’ils sont par l’aveuglement dû à leur projection d’adulte sur l’enfant. Ainsi, quand l’enfant fait un caprice, ils y voient leur volonté de rébellion contre la société, voire leurs révoltes adolescentes contre l’autorité familiale. Ils prennent donc sur eux, donnent à l’enfant ce qu’il veut, tout en pensant que l’enfant est « précoce », alors que ce dernier n’agit que par pur caprice et cherche seulement les limites...


                                      • Eric de Trévarez 24 octobre 2009 21:58

                                        Vous donnez l’impression de vouloir zaper sur un aspect non négligeable du problème.
                                        Je vous conseille cet article d’Isabelle Buot-Bouttier sur Agoravox

                                        Référence bibliographique :
                                        Pourquoi l’amour ne suffit pas, Claude Halmos, Editions Nil.

                                        Dont voici un petit extrait. A lire sur Agoravox
                                        http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=18630

                                        « Nos gamins sont mal éduqués. Ils ont le nez qui coule, ne disent pas bonjour à la dame et boivent du Coca-Cola américain à longueur de journées. Face à ce constat désolant, point de demi-mesure, il faut rétablir l’ordre républicain. »

                                        « ...Un problème qui glisse entre les doigts car le chimilimilblik enfant-roi n’a pas d’odeur, pas de couleur, pas d’âge, ni d’origine. Toutefois, et fort heureusement, il a une particularité qui permet de le reconnaître au milieu de ses semblables. Il crie volontiers, tape des pieds, exige, est impatient, intransigeant, égoïste, boudeur, moqueur et souvent, au fil du temps, manipulateur. L’enfant-roi est un petit d’homme intelligent qui ne manque pas d’apprendre la vie à ses parents...

                                        Si l’on estime que son comportement est un problème dont le protagoniste et son environnement souffrent. Si l’on constate, en y réfléchissant bien, que l’on en croise de plus en plus souvent, en faisant ses courses, peinard, dans son petit supermarché de quartier. Si l’on prend conscience de cela, alors, ne serait-il pas temps de reconnaître que nous sommes face à un vrai problème de société ? »



                                      • Raymond SAMUEL paconform 24 octobre 2009 18:00

                                        Ce qu’on appelle des enfants rois sont TOUS des enfants en grande souffrance, victimes de la société de consommation, de l’individualisme, de nos modes de vie, des dérives idéologiques largement diffusées par la désinformation, etc..., etc...

                                        DIMEZELL, vous êtes de ceux qui savent, mais permettez une critique : ce n’est pas derrière la porte d’une classe qu’il faut chercher à comprendre mais en amont. Tant que les enfants de zéro à six ans feront le parcours qu’ils font les problèmes perdureront, à l’école comme ailleurs.


                                        • Eric de Trévarez 25 octobre 2009 01:40



                                          Vous avez raison car les jeux sont faits quand l’enfant roi arrive à l’école. Complêtement irrespectueux de tout, il est le résultat du laxisme en matière éducationnelle infantile de nos sociétés modernes et la conséquence de la destruction des couples et des familles. Il faut arriver à avoir le courage de le dire.Tout semble se jouer entre 1 et 6 ans, puisque dans la majorité des cas, il reste bloqué au stade de l’impulsivité. Par la suite vissé sur son égocentrisme, il fait barrage à toutes les tentatives éducationnelles et ce quelques soient les méthodes. Il s’emporte dés que l’on entrave son plaisir et son mode de fonctionnement. Devenu parent, il reproduira le schéma catastrophique de sa genèse.

                                          Son coté dominant impulsif aura pour conséquence une propension à consommer très forte. Il sera d’ailleurs, pour cette raison, en permanence frustré.

                                          Personnellement j’ai du mal à croire que ce résultat catastrophique soit uniquement la conséquence d’erreurs en matière éducationnelle, infantile ou autres. Je pense plutôt que le système crée ses propres besoins, et ses propres acteurs.

                                          L’enfant roi sera l’individualiste cynique, prêt à tout et sans scrupule, de demain.

                                          En partant de cette hypothèse, nos intellectuels ont été en dessous de tout !


                                        • Kookaburra Kookaburra 24 octobre 2009 18:58

                                          Si l’école d’autrefois fut si sadique et oppressive comme il est dit dans ce fil, les générations qui en sortaient auraient du être malades et débiles. Les générations sortant des écoles aujourd’hui sont elles plus heureuses, mieux instruites, plus équilibrées psychologiquement ?
                                          L’insistance sur l’importance du jeu pour apprendre implique que les matières sont ennuyeuses. Devoir apprendre les maths, les sciences, la géo, l’histoire est supposé être une tâche désagréable et contraignante, qu’il faut rendre moins pénible en l’intégrant dans des jeux. Il faut sucrer la pilule. Dans le meilleur des cas l’enfant apprendra sans se rendre compte. L’école devient alors une récréation permanente. C’est un peu ce qu’il est arrivé. Ennuyer, voire blesser irrémédiablement l’enfant avec des dictées et des tables de multiplication à apprendre par cœur est tabou, et, en outre, inutile, puisque l’ordinateur s’occupe de l’orthographe et le calculateur du calcul. Dans cette école ludique l’autorité tyrannique du prof a été éradiquée et les élèves peuvent, enfin, s’épanouir. La discipline carcérale de l école d’autrefois a disparu, et le prof est devenu copain qu’on tutoie, mais judicieusement surveillé par les parents et par les élèves eux-mêmes. C’est l école démocratique. Les horreurs de la compétition et de la sélection appartiennent au passé, et l’angoisse des épreuves du bac a été adouci par « le bac pour tous », en faisant abstraction du niveau.


                                          • ZEN ZEN 24 octobre 2009 19:35

                                            Article stimulant
                                            Normal que le débat soit vif, il s’agit avant tout d’un problème de civilisation dans lequel nous sommes tous impliqués
                                            Je n’ai pas le temps de m’étendre , mais je conseille la lecture de Charles Melman : « L’homme sans gravité », qui fait une approche socio-psychanalytique globale du problème, à mon avis très pertinente


                                            • ZEN ZEN 24 octobre 2009 20:06

                                              L’infantilisation galopante de beaucoup d’adultes ,la crise de l’autorité qui s’en suit, sous l’effet de la course à la jouissance avant tout, prônée par le société ultralibérale , qui façonne jusqu’à nos désirs et nos repères, me semble être la source principale des principaux problèmes évoqués


                                              • Le péripate Le péripate 24 octobre 2009 20:22

                                                Ce que la bourgeoisie redoutait par-dessus tout, c’était la culture intellectuelle du prolétariat. Madeleine Pelletier, l’École Unique". 1924, écrit au lendemain de la victoire des partisans de l’école unique. Nous sommes en 2009. Un presque siècle d’expérience socialiste et franc-maçonne sur l’école, un siècle de fabrication de l’homme nouveau.

                                                Il vous faut reconnaître votre création, messieurs les ingénieurs sociaux. Assumez.


                                                • Dolores 25 octobre 2009 21:14

                                                  Arrêter un peu de voir l’école d’antan comme un lieu de souffrance.
                                                  J’ai fréquenté l’école primaire dans les années 50 et je n’ai jamais été brimée !
                                                  J’ai même d’excellents souvenirs de mes institutrices d’alors.

                                                  J’avais 22 ans en 68 et j’étais étudiante, mais je n’ai jamais été assez débile pour appliquer ce slogan que tout le monde répète à l’envie !
                                                  Il y en avait beaucoup d’autres, « Mort aux vaches » n’a jamais amené à décimer les policiers,
                                                  crs = ss n’a jamais conduit à les interner comme nazis !
                                                  Il n’est que des imbéciles pour les prendre au pied de la lettre.

                                                  J’ai eu des enfants dont tout le monde s’accorde à dire qu’ils ont été bien élevés : je leur ai appris la politesse.
                                                  Dire bonjour, merci et au revoir ne leur ont pas paru être des contraintes insurmontables et ils se sont rapidement aperçus qu’ils étaient mieux accueillis partout où ils allaient quand ils se montraient polis.
                                                  Je leur ai dit « non » à chaque fois que cela m’a paru nécessaire, mais probablement qu’à la différence de la génération précédente, je leur expliquais pourquoi je disais « non », mais aussi pourquoi je ne changerais pas d’avis.
                                                  Je leur ai accordé des libertés qui me semblaient correspondre au degré de responsabilité
                                                  qu’ils pouvaient montrer à un âge précis.
                                                  Comme tous les enfants, il ont fait des bêtises , elles aussi correspondant à leur âge.
                                                  Les sottise que les enfants commettent en général sont dues à leur inexpérience à apprécier les situations et leurs conséquences. Donc la 1° fois, je leur expliquais les conséquences de leurs actes et pourquoi ils ne devaient pas recommencer. S’ils récidivaient, je les punissaient, pas de télé, pas de jouet qu’ils désiraient. A la 3° récidive, c’était la fessée assurée.
                                                  Je dois dire que la 3° récidive ne s’est produite qu’une fois ou deux pour chacun.
                                                  Je ne pense pas qu’ils se soient jamais sentis brimés, je crois même qu’ils me sont assez reconnaissants de leur avoir transmis un certain nombre de valeurs.

                                                  Dans la même période, j’étais abasourdie par ce que des « éducateurs » faisaient subir aux enfants : ils acceptaient la violence des jeunes enfants sous prétexte qu’il fallait les laisser se « défouler »(!). Comment ose-t-on se plaindre maintenant de ce qu’on a permis, voire encouragé.
                                                  J’ai quelques prétentions à dire que je connais bien les enfants, j’ai été institutrice pendant 36 ans, ils méritent mieux que ce qu’on fait d’eux aujourd’hui.

                                                  Le malheur vient aussi de ce qu’on a « psychiatrisé » l’enfance, toute action parentale pouvant engendrer complexes ou traumatismes. On fait appel aux psy pour tout et rien.
                                                  Les enfants sont devenus des objets de la psychologie ou de la psychiatrie.

                                                  Les politiques sont intervenus pour culpabiliser les parents, et même de les menacer de sanctions, au point que désormais ceux-ci les laissent croître sans aucune contrainte tant ils craignent d’être de mauvais parents aux yeux de la société ou de la loi s’ils n’accèdent pas au moindre désir de leurs rejetons.
                                                  Malheureusement, quand ils arrivent au seuil de l’adolescence ou de l’âge adulte, ils ont du mal à comprendre que la société n’obéisse pas à leurs ordres comme l’ont fait leurs parents. Le constat de leur impuissance les mène à se montrer violents.

                                                  Tant qu’on aura pas compris que l’éducation parentale est primordiale, les choses demeureront en l’état. L’école n’est là que pour la parfaire et non pour l’initier.

                                                  En voulant en faire des égos à part entière face aux adultes, en voulant croire contre toute évidence que les enfant sont capables de juger de tout sans la moindre expérience, que seul le moment de bonheur présent compte au mépris de l’avenir, c’est vouloir non pas leur bonheur, mais leur malheur et peut-être pour longtemps.

                                                  La fermeté n’exclue en rien l’amour pour l’enfant et sa protection.

                                                  Mais encore faut-il le comprendre !


                                                  • Tristan Valmour 25 octobre 2009 22:28

                                                    Bonjour

                                                     

                                                    Je trouvais inutile d’intervenir sur le fonds de votre billet, à savoir la nécessité de fixer des limites, de dire non, et de dénoncer les méfaits de la société de consommation sur les apprentissages et les comportements. Mais pire que la société de consommation, c’est l’individualisme. Sur les points précédents, je vous rejoins, comme vous pouvez le lire dans l’un de mes billets. Bien entendu que la discipline est nécessaire. En revanche, je voulais juste signaler que les comportements – inadmissibles – de certains élèves ont plusieurs origines. C’est complexe, et mai 68 n’a joué qu’un rôle minuscule dans ce phénomène. Enfin, je maintiens que le jeu est essentiel aux apprentissages. Cela ne les dénature pas. Le travail et les études sont un plaisir.


                                                    • Eric de Trévarez 26 octobre 2009 00:25


                                                      Votre exemple rétablit de l’objectivité dans ce débat. On ne peut diaboliser le passé comme certains le font et le présenter à la manière d’un épouvantail. La situation actuelle ne permet pas un pareil aveuglement. Jeter le bébé avec l’eau du bain n’a jamais été une méthode.

                                                      La politesse est un rituel d’accès qui permet de faciliter les rapports entre les individus. Le recul des civilités chez les jeunes, est en fait un recul de civilisation. c’est un phénomène inquiétant.

                                                      Romilly parle de nouveaux barbares

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