Quelques précisions sur l’enfant roi.
L’enfant sans limite va, par conséquent, se construire d’une manière instable, prenant certains traits d’adulte avant l’âge, usant d’argumentaires d’adultes pour justifier ses caprices, et étant parfois totalement incapable de trouver du plaisir dans les jeux d’enfants.
Un enfant roi est un enfant qui n’a jamais connu de limites, un enfant qui ressent une injustice insupportable dès lors que la moindre des contradictions vient le perturber - quand par exemple, ses parents ne lui achètent pas ce qu’il veut, tout de suite. L’enfant devient le dictateur de la maison. Il ne sait que fonctionner en mode « caprice ».
Il ne sait pas :
-désirer une chose avant de l’avoir,
-attendre,
-être seul et s’amuser seul,
-gérer le « non » de n’importe quelle autorité.
L’inconscient collectif social, poussé par l’« enfant roi consommateur », encourage cette postulation de l’enfant en tant que dictateur du couple, en tant qu’arbitre, un arbitre au comportement incohérent car non encore formé par son éducation. En fait il devient un des éléments moteur de la consommation. (Plus de cinquante pour cent des décisions d’achat dans un couple sont motivées par l’enfant. Ce simple chiffre, effrayant, est l’arbre cachant la forêt. Plus qu’une forêt, notre société est malade de ses enfants et des comportements dits normaux qu’on accepte chez eux et pis, que l’on encourage.)
En guise d’« éducation », il n’a connu en effet que le OUI. Il y a donc une logique dans la névrose infantile : le monde externe doit fonctionner comme ses parents fonctionnent avec lui : il est le centre du monde, et tous les adultes sont asservis à ce qu’il désire. Très tôt, l’enfant apprendra à mépriser ses parents et l’enfant roi deviendra potentiellement un adolescent à problèmes.