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Commentaire de PELLEN

sur La voiture électrique : c'est parti… et bien parti


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PELLEN PELLEN 24 octobre 2009 15:15

Au début des années 1990, le portable I Book de chez Apple coûtait 32000 francs. Il était en noir et blanc, possédait un disque dur de 6 Mo et une mémoire vive de 2 Mo. Les nombreux acheteurs dont j’ai fait partie n’eurent pas le sentiment de se projeter dans l’ère de Star wars. Ils avaient compris qu’il s’agissait là d’un produit d’appel très innovant, certes de luxe, mais qui ouvrait réellement l’ère de la micro-informatique et de la communication de masse accessible au plus grand nombre, sous une à deux décennies tout au plus. Nous y sommes. Allez donc voir ce que vous avez aujourd’hui pour 4900 euros dans la gamme Apple : le haut de gamme ! Pour la voiture électrique, nous en sommes aujourd’hui où en était le micro-ordinateur portable au début des années 1990. 

Mais je sais que je prêche dans le désert avec des gens comme vous qui semblent s’être fait une religion définitive. Aussi, est-il parfaitement inutile que j’attire leur attention sur le fait que la plupart des modèles de voitures électriques qui vont, à n’en pas douter, pulluler sur le marché dans moins de 5 ans afficheront des puissances comprises entre le dixième et le sixième de la puissance de la Tesla... et des prix divisés dans des proportions presque analogues.

Quoi qu’il en soit, ce qui me rassure c’est que, pour une fois, la souveraineté absolue du marché apparaîtra comme une vertu hautement appréciable. En effet, si, comme j’en suis persuadé, les gens tendent à acheter massivement des voitures électriques, que ça plaise ou non à certains mouvements partisans, EDF sera bien obligée de suivre l’explosion de la demande électrique en matière de production. Et nous nous rendrons alors compte que la plupart des incantations aux faux airs spécialisés, provoquées par mon article, n’étaient pas fondées. En particulier, la nécessité qu’il y aurait à construire un hallucinant parc nucléaire, aux délais de construction prohibitifs, pour suivre la demande. Toutes les études sérieuses sur ce thème montrent qu’un à deux réacteurs EPR, tout au plus, permettront de faire face à la demande prévisible, au moins jusqu’en 2020. Ils sont en construction. Simplement, la nuit, au lieu de turbiner notre électricité nucléaire dans nos stations de pompage de montagne (les STEP), nous rechargerons notre parc de véhicules automobiles.

Pour l’après 2020, je suis tranquille : la dynamique observée sur ce marché particulier ne pourra que conduire les pouvoir publics à accentuer l’étoffement de notre parc nucléaire.

En conclusion, je connais beaucoup de gens qui, comme moi, vont acheter une voiture électrique - j’ai déjà un vélo à assistance électrique depuis 5 ans - et qui se moquent pas mal de la rhétorique artificielle des mages de l’écologisme. Ils savent que le pouvoir réside dans leurs décisions d’achats, que contre la dynamique du marché, ces mages ne pourront rien... Comme toujours, les chiens vont aboyer et la caravane passer. C’est pourquoi, je m’emploie à une promotion très soutenue de la voiture électrique, vous engage vivement à m’imiter... et prends même les paris avec quiconque sur ce que sera la physionomie de notre parc automobile dans une quinzaine d’année, si Dieu me prête vie évidemment.

André Pellen     

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