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Commentaire de Frédéric Alexandroff

sur Dieudonné ou la liberté d'expression


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Frédéric Alexandroff Frédéric Alexandroff 26 octobre 2009 16:13

A Arcane,

-Sur le décalage entre le contenu de l’article et les faits au moment de sa publication : je n’aurais pas été contre un erratum, et je l’aurais volontiers écrit moi-même si j’en avais eu la capacité. Malheureusement, une fois la publication demandée, plus moyen d’en modifier une ligne...

-Sur Dieudonné : deux choses.
Primo, je me moque éperdument de créer ou participer à un quelconque buzz autour de Dieudonné. Il s’occupe très bien de sa communication par lui-même, et n’a sans doute pas besoin de moi pour cela. Secundo, je me borne à constater l’inégalité de traitement existant entre un universitaire qui écrit n’importe quoi sur l’Islam, soutenu par l’intégralité de ce que l’on nommera, par facilité de langage et pour éviter de verser dans l’injure gratuite, « l’élite intellectuelle française » (sic), BHL en tête ; et un humoriste enterré sous les tonnes de gravats de l’anathème médiatique pour... pour quoi, d’ailleurs ?

La question devrait être posée. J’ai déjà écrit ce que je pensais de la venue de M. Faurisson sur scène, mais pour ce que j’en sais ce dernier ne suit pas Dieudonné où que celui-ci se rende. Et le contenu même des spectacles -j’en ai visionnés quatre sur YouTube, histoire de juger en connaissance de cause- n’a rien de spécialement antisémite... sauf à verser dans la paranoïa la plus extrême, bien entendu. Ou alors je serais moi aussi en droit de me sentir insulté, que ce soit en tant que Français ou Chrétien. Les Chinois demandent-ils la peau de Dieudonné ? Non, et pourtant il ne rate jamais une occasion de s’en prendre à eux.

-Sur l’interdiction, le fascisme et tutti quanti :

Petit avis de juriste, en guise de préliminaire : la notion de trouble à l’ordre public est très souvent exploitée à l’encontre de ceux qui risquent d’en être victimes, et non de ceux qui pourraient les provoquer. Vous allez dire que j’aggrave mon cas, mais lorsqu’un meeting du Front National est interdit sous prétexte qu’une centaine de gauchistes risqueraient de l’avoir mauvaise, on est en droit de penser que le juge administratif du coin abuse de certaines substances introuvables en supermarché. C’est exactement le même cas de figure ici : qui fait courir un risque à l’ordre public, les spectateurs de Dieudonné ou ceux qui, à l’extérieur, voudraient leur refaire le portrait ?

Donc, être anti-fasciste serait mal vu, d’après vous ? Et bien je l’écris comme je le pense : tant mieux. La notion de fascisme ayant elle-même été galvaudée au point que la réalité historique n’a plus aucune importance (qui pourrait aujourd’hui rappeller les différences entre le fascisme italien et le nazisme allemand sans se faire taper sur les doigts ?) et l’anti-fascisme a subi, fort logiquement, le même chemin.

A quel fascisme prétendez-vous donc vous opposer ? A quel milice paramilitaire, à quel parti à vocation totalitaire ? Trouvez-vous vraiment que mon article sente la Chemise Noire ? Laissez-moi vous dire ceci : le seul totalitarisme qui, à court terme, menace la France, c’est la Médiocratie incarnée par Nicolas Sarkozy, et l’asphyxie intellectuelle de tout un peuple.

Et puis... Dieudonné est quand même beaucoup plus drôle que Dany Boon. Vous me direz, ce n’est pas difficile. Même un croquemort serait plus drôle.

Frédéric Alexandroff


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