Sisyphe,
Sur le plan des principes et de l’argumentaire, pas de désaccord fondamental avec ce que tu viens d’écrire (comme quoi, au lieu de céder à des caricatures faciles on peut discuter). Mais tu évites toujours les problème des libertés conditionnelles et des réductions de peine. Alors joignons les deux raisonnements - sans mesure d’accompagnement, point de liberté conditionnelle et de réductions de peine. Car comme tu le dis toi-même, la prison à l’heure actuelle est criminogène (et la France tient le pompon dans le domaine) dont relâcher trop tôt c’est infliger à la société un risque qui, pour limité qu’il soit, est inacceptable.
Quant aux peines elles-mêmes, il y aurait beaucoup à dire. Je rejette la philosophie du syndicat de la magistrature tendant à renvoyer dos-à-dos la peine infligée, quand elle est réputée cruelle, et le crime ainsi puni. La justice était autrefois beaucoup plus soucieuse de la notion de ’contrainte’ - rien ne contraint le criminel à accomplir son forfait ; en revanche, l’innocent qui se défend, l’Etat qui punit, sont sous la ’contrainte’ de réagir. L’Etat (ou l’individu) qui se défend n’est pas amené à s’amender et ne représente pas de danger pour son environnement, le criminel si.