Bonjour,
Je trouve l’article plutôt inexact, et qu’il formule donc des accusations à l’emporte-pièce...
Je viens pour ma part de sortir de prépa, donc je connais plutôt bien
le système, assez pour pouvoir vous répondre sur plusieurs points.
En premier lieu, juste une petite précision : vous parlez là des
classes préparatoires scientifiques, mais il y a des prépas dans la
filière éco (pour préparer HEC par exemple), bio (écoles vétérinaire,
géologie...) et littéraires (critique littéraire, analyse
linguistique...). J’ai fait les classes prépa scientifiques pour ma
part, mais bon je pense que certains pourraient vous laisser des
commentaires en disant « et la prépa éco, c’est du boudin peut-être ? »...
Tout d’abord, dans votre premier paragraphe, où vous parlez de la
culture générale que l’on enseigne dans les classes préparatoires (ce
qui est vrai, mais vous avez oublié de mentionner le français, où
l’élève doit réfléchir sur un thème orienté par trois textes, ce qui
vise à tester la culture littéraire, l’orthographe (bête à dire,
mais...) et l’esprit d’analyse). Mais vous concluez par "Il n’est pas
exclu de se réorienter vers la recherche mais rien n’y pousse, surtout
pas les meilleurs".
Au contraire ! Par exemple vous ne mentionnez nulle part dans votre article les
Ecoles Normales Supérieures d’Ulm, Lyon, Cachan et Ker Lann, qui sont
les écoles au concours le plus sélectif (au moins aussi difficile que
Polytechnique), et dont le credo est "l’enseignement par la recherche
pour la recherche". Ces écoles de haut niveau visent à former les
chercheurs de demain dans toutes les disciplines (littéraires
comprises) ; il est donc incorrect de dire que la seule possibilité est
l’ingénierie, surtout pour les meilleurs. De plus l’école Polytechnique
a d’excellents laboratoires de recherche et offre la possibilité à ceux
qui veulent de passer une thèse. De plus, bon nombre d’écoles
d’ingénieur offrent la possibilité de poursuivre le cursus d’ingénieur
par une thèse, débouchant ensuite sur des possibilités de recherche.
Ensuite vous parlez du faible nombre de prix Nobel, et en substance, si
j’ai bien compris, du faible niveau de la recherche vu que les
meilleurs partent en école d’ingénieur à Polytechnique. Rien n’est
moins faux ! La France est cinquième au rang des pays ayant le plus de
prix Nobel de Physique (dont un il y a deux ans), et quatrième pour les
Nobel de médecine (dont deux l’an dernier pour la découverte du SIDA),
et deuxième pour les médailles Fields (équivalent du prix Nobel en
mathématiques). Je trouve cela plutôt honorable, non ?
Puis, pour revenir sur le cours de relativité de Polytechnique, la
question du niveau ne se pose pas : en tant que 38è université
mondiale, cette école se doit sans doute d’assurer des cours de haut
niveau pour ceux qui le veulent - car tous les cours ne sont pas
obligatoires ! (il me semble) Au contraire, en tant qu’école
généraliste, l’école doit proposer des cours dans tous les domaines,
donnant la possibilité aux élèves de suivre les cours de leur choix et
de constituer leur parcours. Il est totalement faux de dire que les
carrières d’ingénieur ne laissent pas l’individu composer son parcours
: il y a une multitude d’écoles d’ingénieur spécialisées dans un
domaine offrant une formation pointue dans le domaine (libre à
l’étudiant de vouloir aller dans telle ou telle école) et les écoles
généralistes sont généralistes, et proposent donc des cours dans tous
les domaines pour former tout un tas d’ingénieurs qui se spécialiseront
(dans leur dernière année en général) vers le domaine de leur choix.
Certes, c’est
dans la majorité des cas la recherche fondamentale qui fait "progresser
la science", mais les ingénieurs font aussi progresser la science et le
monde ! Ce sont les ingénieurs qui construisent les avions et
modélisent les flux d’air sur leur prototype, ce sont les ingénieurs
qui inventent les applications de la recherche fondamentale, ce sont
les ingénieurs qui construisent les instruments de mesure des
chercheurs ! Si le monde est ainsi technologique de nos jours, c’est
certes grâce à la recherche fondamentale (mécanique quantique par
exemple), mais aussi grâce aux multitudes d’inventions, d’innovations
et d’applications que l’on doit aux ingénieurs.
De façon générale, je trouve votre argument erroné : on ne devrait pas
conduire tout le monde (ou « l’élite des lycées », comme vous la nommez
quelque part) vers une thèse. La recherche et la carrière d’ingénieur
sont deux choses totalement différentes, et chacun (en prépa) a une
inclinaison vers l’un ou l’autre, mais ce sont réellement deux façons
de faire totalement différentes. Certains veulent faire de la recherche
en informatique, d’autres veulent concevoir les ordinateurs de demain.
(ce qui est totalement différent !) Il faut donc laisser à chacun le
choix de sa carrière !!
Et j’en profite pour rajouter : favoriser la recherche au niveau
gouvernemental serait souhaitable, plutôt que de leur mettre les bâtons
dans les roues à coup de restrictions budgétaires par exemple...
Bref, en clair : les ingénieurs ne sont pas des produits d’une machine élitiste préformatée au détriment de la recherche fondamentale.
01/11 23:50 - eratosthène
Je suis en prépa moi même en ENS Cachan D2 (éco-gestion) et quand je peux te dire qu’on (...)
01/11 18:28 - jacques Roux
Bonsoir Moristo...Un ami, 60 ans, généticien des plantes, major de sa promo Harvard, invité à (...)
01/11 10:18 - nevenael
Basile écrit : « cet élève rentre dans un type d’enseignement auquel je reconnais (...)
31/10 22:57 - Florentin Gastard
31/10 22:21 - thomthom
A mes yeux, les prépas scientifiques sont une abération, une abomination bien francaise : On (...)
31/10 22:03 - brieli67
ah : ces bêtes de Tests en tout genre ! Parmi les zeureux zélus :2o % dans les limites de la (...)
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