La formation professionnelle existe en France depuis les années 70.
En 40 ans, elle a su évoluer et se diversifier pour mieux s’adapter aux demandes de l’entreprise : de la salle de formation aux solutions virtuelles et autre blending learning.
Les cadres des grands groupes ont largement été favorisés avec un budget de plus de 900 euros par tête contrairement aux TPE et PME qui disposent d’un budget d’environ 80 euros.
Le prix des formations, lui reste pratiquement inchangés avec des séminaires inter-entreprises aux alentours de 1000 euros les 2 jours et des séminaires sur mesure, les intras, avec une douzaine de participants pour un prix consultant à 800 euros/jour en moyenne.
Ces disparités associées au financement opaque des OPCA amène une concurrence déloyale dans l’accès à la formation pour les salariés. Ne parlons pas des indépendants qui sont victimes d’une double discrimination quand à l’accès à la formation.
Le DIF était censé faire des entreprises des apprenantes, les demandes sont essentiellement axées sur des formations de type développement personnel alors que les entreprises préfèrent des formations sur la sécurité et l’informatique.
Les ouvriers du savoir travaillent dans les call center. Auparavant recrutés sans qualification pour vendre des abonnements de presse ou des médicaments aux pharmaciens, le recrutement est aux bac +5 ou 8 avec l’embauche massive d’ingénieurs ou de médecins qui opèrent dorénavant à distance.
Cette rationalisation à outrance très bien expliquée dans le documentaire La mise à mort du travail amène notre société à créer un nouveau modèle puisqu’il n’y aura plus jamais du travail pour tous.
Le nombre croissant de diplômés au chômage ou employés à de plus basses qualifications est révélateur que le travail n’est plus le ferment de la société.
Dans ce contexte à quoi sert la formation ?
Le DIF n’est qu’une bombe supplémentaire.
En 2010, avec 120 heures de formation comment les entreprises confrontées à la crise vont-elles pouvoir envoyer en séminaire les employés restants et assurer la productivité nécessaire ?
120 heures de formation soit plus de 3 semaines de formation + 5 semaines de congés payés + les jours de RTT avec des équipes, qui sont comme les stocks, calibrées pour être sur du juste à temps, le fameux flux tendu.
Nous sommes d’accord sur le fait que la formation aurait pu être un levier de performance pour la nation, il n’a été qu’un levier de croissance pour une minorité.
Avec plus de 20 milliards de chiffre d’affaires, les gagnants sont les sectes qui ont 10% du marché.
Malraux disait que le 21e siècle serait spirituel, il avait sous-estimé l’essor des religieux et des mouvements sectaires.
En guise de conclusion, l’accès à la formation pour assurer cette transition indispensable à un nouveau monde ne se fera uniquement quand les politiques arrêteront d’entretenir une France et une Europe des héritiers. Ils peuvent commencer par réformer les modes de financement et de gestion des OPCA qui sont les premier freins à une formation équitable.
En attendant les discours les plus élogieux sur le plus beau métier du monde resteront dans les livres et n’auront aucune réalité.
06/11 12:09 - Junior M
Des participations comme on les aime. Ca change. En progrès bruno. Continuez
03/11 10:55 - NOVATEM
Bonjour, Sur ce sujet, je vous renvoie à mon forum de discussion : http://www.le-dif-en-questions.f
03/11 09:39 - Junior M
Les formations DIF peuvent se faire pendant ou en dehors du temps de travail. Quand elles se (...)
03/11 09:09 - titi
Concernant les 120h, c’est tout simple... http://fr.wikipedia.org/wiki/Droit_individuel_%C3%
02/11 20:06 - Yohan
j’aurai plutôt choisi ce titre "Le DIF est-il l’avenir de la formation (...)
02/11 15:27 - Junior M
La formation professionnelle existe en France depuis les années 70. En 40 ans, elle a su (...)
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