Voilà quelques infos sur cet ouvrage
Ambrose Bierce (1842-1914 ?) est au récit américain ce que le Picon est
au plateau apéritif. Amer, sombre, corrosif, à doser avec la plus
grande prudence, mais rapidement addictif.
Autodidacte, dernier
rejeton d’une famille puritaine qu’il rejeta violemment, il dut sa
carrière d’écrivain à une rencontre frappante avec l’Histoire : la
Guerre de Sécession, où il s’engagea par idéalisme et qui l’exposa à
des spectacles dont il ne se remit jamais. Elle nourrit ses premières
nouvelles, dont le célèbre « Ce qui se passa sur le pont d’Owl Creek »
(qui inspira sans doute à Terry Gilliam la fin de Brazil). Pessimiste,
cynique, cultivant un humour noir parfois désopilant, Bierce, qui
devint journaliste après la guerre, se fit surtout connaître par son Dictionnaire du diable, rédigé sur vingt-cinq ans et cultivant un ton distancié et misanthrope.
En
1914, excédé par ses compatriotes et miné par des malheurs familiaux
(un fils suicidé, un autre alcoolique, une épouse quittée), Bierce
s’engage auprès de Pancho Villa à 75 ans et disparaît. On ignore s’il
est tombé au champ d’honneur cette fois, ou s’il a tout simplement
profité de l’aubaine pour se refaire une nouvelle vie sous une autre
identité, tel un héros de Borges.
Excellent pour passer sa bile
les jours où l’on se dit que si l’espèce humaine n’existait pas
(concierges vociférantes inclues), ça ne vaudrait sans doute pas la
peine de l’inventer.
Epouse : femme qui a un brillant avenir derrière elle.
Cadavre : produit fini dont nous sommes la matière première.
Cynique : grossier personnage, dont la vision déformée voit les choses comme elles sont et non comme elles devraient être.
Déluge
: première expérience de baptême qui fit disparaître de la surface de
la terre tous les péchés - et tous les pécheurs avec.
Sorcière :
a) vieille femme horrible et repoussante se livrant à des activités
perverses avec le diable ; b) jeune personne belle et attirante dont
les activités perverses dépassent largement le diable.
Tuer : créer une vacance sans nommer un successeur.
Violon : Instrument qui charme l’oreille par le frottement d’une queue de cheval sur les boyaux
Source:Archea2 live.journal