@ Paul Villach
J’ai particulièrement apprécié les trois premiers paragraphes où vous dénoncez très justement la funeste victoire de la lettre contre l’esprit : en s’emparant d’idées intéressantes, voire provocantes en leur temps et en les transformant en dogmes, les tâcherons administratifs ont massacré l’étude de la littérature. Il faut l’avoir vécu pour imaginer à quel point ce dogmatisme a pu être accablant pour les enseignants et leur élèves. Au lieu d’entrer avec passion dans les textes, on s’est vu obligé de rester sur le seuil, cloué dans l’adoration d’une boîte à outils.
En ce qui concerne le premier dogme, j’aimerais attirer votre attention sur les textes suivants qu’on peut consulter grâce à une recherche avec Google : Le relativisme culturel et ses dangers. Journée d études scientifiques des Femmes Juristes Suisses du 25 juin 2005 à l Université de Berne . En substance, il s’agit de démontrer que le point de vue de l’anthropologie, s’il est tout à fait justifié dans son domaine, ne saurait s’appliquer systématiquement ailleurs.
Je passe sur la typologie des textes, outil d’analyse qui peut être parfois intéressant à condition de ne pas en faire une fin en soi pour en venir au troisième dogme, la distinction auteur / narrateur : là encore, ce n’est qu’un instrument tout bête, qui permettra de faire des distinctions utiles, par exemple :
un jeune lecteur ne confondra plus l’auteur Arthur Conan Doyle avec le Dr Watson, le narrateur des aventures de Sherlock Holmes,
et un lecteur moins jeune pourra apprécier tout ce qui distingue la vie de M. Proust, telle qu’elle nous est dévoilée dans ses biographies et la longue initiation du narrateur Marcel à « la vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent pleinement vécue, [qui ] est la littérature ».