L’homme de l’UTLS débarqué de la sorte d’une radio culturelle (enfin ce qu’il en reste) !
Et comme il assume son côté « marginal » , il reste de bonne composition.
Quant à Finkielkraut, il est certes horrifié de voir les tombereaux d’insultes et de basses calomnies qui se déversent sur le web en général, mais sa défense sans nuance et sa réduction à l’amalgame donne à voir un aspect peu sympathique du personnage, encore moins quand il découvre que Polanski est né en France.
Ce qui est cocasse, c’est que Michaud dit que le droit est le droit, et entend donc qu’on n’a pas plus à tenir compte de la personnalité du procureur ou du juge pour libérer un Polanski que pour un autre quidam — tant de justiciables n’ont droit qu’à des juges tordus ! — alors que Finkielkraut lui-même a pour marotte préférée de s’indigner du laxisme vis à vis des règles de l’Ecole, manifesté via téléphone portable, orthographe ou autre usage de l’accusation potentielle de racisme pour paralyser les profs.
Toutefois, l’acharnement historique du juge maintenant déssaisi est lié à la nature de star de Roman Polanski, et là-dessus, Demorand n’a pas enquiquiné Michaud.
Au final, sur ces 7 décennies (1940 à 2010), Polanski sera donc une icône à deux faces de la « déliaison des pulsions » (terme Stieglerien), soit comme victime soit comme acteur successivement :
- via le moment nazi en Pologne à Cracovie (victime),
- puis via le meurtre épouvantable de Sharon Tate (victime),
- pour continuer par ce 3/4 de viol de 1977(acteur),
- et enfin pour ces potentielles retrouvailles avec la justice en 2009 (où ce sont les Finkielkraut qui veulent délier les règles pour son bien) , même si la manière est des plus déplaisantes (il se rendait en Suisse régulièrement !).
En tout cas, rétrospectivement, ça me donne envie de relire du Michaud !