Extrait concernant la commission Goldstone qui juge les agissements d’Israel dans la bande de GAZA :
"Dans
l’accomplissement de leur mission, les experts ont été guidés
uniquement par les normes pertinentes du droit international, a dit le
juge Goldstone. Il a ajouté qu’il s’était basé sur l’appréciation de
ce qui a été dit lors des auditions et sur ce que les experts ont
constaté personnellement à Gaza. « Chaque chapitre du rapport commence
par énoncer ce que nous avons constaté », a-t-il mentionné, précisant
que les rapports d’organisations non gouvernementales (ONG) et les
informations de source gouvernementale n’ont été utilisés que pour
corroborer ces constations. Le juge a cependant précisé une exception
à ce traitement d’informations, en ce qui concerne ce qui s’est passé
en Cisjordanie et en Israël, à cause de l’interdiction de se rendre sur
le terrain.
« En
se basant sur les faits ainsi constatés, nous avons réuni des preuves
solides établissant de nombreuses violations graves du droit
international, du droit international humanitaire et des droits de
l’homme, commises par Israël pendant ses opérations militaires à Gaza,
lesquelles, a-t-il dit, constituent des crimes de guerre, et peut-être
des crimes contre l’humanité. Les 36 incidents faisant l’objet de
l’enquête ne relèvent pas de faits commis par des officiers ou des
soldats, mais plutôt de la politique adoptée délibérément pour engager
une action militaire en dehors d’un cas d’urgence.
En
ce qui concerne les groupes armés palestiniens, il a indiqué que les
tirs de roquettes et de mortiers ont été commis délibérément et
visaient à tuer et à blesser leurs cibles et à détruire des structures
civiles. Ces actes peuvent être considérés comme des crimes de guerre
graves et peut-être des crimes contre l’humanité, a-t-il expliqué.
Le
chapitre 11 du rapport, par exemple, décrit des incidents dans lesquels
les Forces de défense israéliennes ont lancé des attaques directes
contre les civils ayant des conséquences mortelles. La mission n’a pas
pu identifier dans ces cas un objectif militaire pouvant justifier ces
attaques, ce qui en fait des crimes de guerre, a expliqué le juge
Goldstone.
Au
nombre des 36 incidents, M. Goldstone a cité celui de l’attaque au
mortier d’une mosquée dans la ville de Gaza, au moment où plusieurs
centaines de personnes étaient réunies pour la prière, qui a entraîné
la mort de 15 d’entre elles. Pour justifier cette attaque, le
Gouvernement israélien et les Forces de défense israéliennes ont
invoqué le fait que la mosquée était utilisée pour abriter des membres
de groupes armés à Gaza et pour stocker des armes. « Après avoir
interrogé plusieurs personnes, nous avons conclu qu’il n’y avait pas de
militants qui s’y étaient abrités ». Même en supposant qu’ils étaient
présents dans cette congrégation et que des armes étaient cachées dans
la mosquée, cela ne peut pas justifier l’attaque de la mosquée et des
centaines de civils, a estimé l’expert.
Dans
tous les documents présentés par le Gouvernement israélien, qui n’ont
d’ailleurs pas été versés au dossier de notre enquête puisque le
Gouvernement israélien n’a pas voulu coopérer avec nous, il n’est fait
mention d’aucune erreur, a-t-il encore précisé.
Le
rapport donne des détails sur les autres 35 cas qu’il cite, a indiqué
le juge Goldstone. La mission a aussi examiné les souffrances des
victimes et les dommages causés dans les villes, à cause des tirs de
roquettes et de mortiers. On parle notamment des répercussions sur les
enfants scolarisés et de la terreur qui a été ressentie par la
population. En outre, le rapport se montre critique à l’égard du
Gouvernement israélien qui n’a pas fourni aux Palestiniens d’Israël une
protection similaire à celle assurée aux citoyens juifs affectés par
les attaques de roquettes et de mortiers."