Marie N’Diaye déclare ce qu’elle veut, et fait ce qu’elle veut, comme tout être supposé libre.
Elle exprime son ressenti de la France sarkozyenne, partagé par beaucoup, et décide d’aller vivre en Allemagne, dans l’espace européen ; c’est son droit le plus strict.
Elle n’engage qu’elle même.
Qu’on partage ses avis exprimés ou non, ça se discute ; mais certainement pas sous la forme de procès d’intention ou de fouille dans ses poubelles ; c’est une bobo, et elle a quand même une maison en France, gnagnagna...
Et alors ?
Quant au crétin Raoult, fidèle à ses convictions les plus sinistres (rappelons, outre le fait de son non-respect de la loi SRU sur la commune qu’il administre, qu’il avait voulu faire voter un amendement pour rétablir la peine de mort), lui, c’est un élu de la République.
Il n’engage donc pas que lui-même, d’autant qu’il interpelle le ministre de la Culture, pour essayer de faire taire une écrivain.
On est donc très loin d’un « match nul ».
Il y a une tentative de censure de la part d’un élu UMP , sans aucune espèce d’autorité en la matière, vis à vis d’une femme écrivain, libre..
Il y a, donc, en terme sportif, carton rouge, et expulsion justifiée.
Donné, d’ailleurs, par un des membres du jury Goncourt ; Bernard Pivot :
Bernard Pivot, membre du jury du Goncourt, a qualifié d’« erreur ou de bourde » la prise de position d’Eric Raoult, en estimant que le député de Seine-Saint-Denis ne connaissait « rien au milieu littéraire ».
"Le devoir de réserve qu’il invoque n’a jamais existé, n’existe
pas et n’existera jamais, pas plus pour le lauréat du prix Goncourt que
pour le lauréat du prix Nobel de littérature", a-t-il dit sur France Info.
C’est donc sur un score de N Diaye 3- Raoult - 0 que la partie est enregistrée, pour vice de forme.