Coupable de culpabilité.
La question de la culpabilité est-elle si liée à la délinquance ? D’une part, nous sommes incapables de discerner, ni même de bien voir par lesquels biais nous nous sentons coupables nous-mêmes de toutes choses, comme presque depuis notre naissance. Comme une évocation d’une faute originelle d’être tous nés ou d’avoir été jetés dans ce monde de la culpabilité même.
D’autre part, qui saurait dire, après l’examen dans sa plus profonde intimité de sa conscience : Qu’il saurait, sans aucun doute désigner un coupable ou un délinquant dans tout son plus acertain degré de culpabilité ? Et mieux encore : Qui saurait outre assumer de délivrer personnellement la punition juste ou utile ? c’est-à-dire sans le biais qui consiste à se décharger en versant à d’autres cette culpabilité d’avoir donné la punition.
On le constate dans ce débat : l’humilité est la plus sûre force d’une justice probable, si elle existait et donc pour chaque cas singulier. Ce qui est loin d’être raison, quand on sait que les juges doivent étudier tant de dossiers, qu’ils en sortent forcément relâchés, à tout le moins, dans leurs conclusions qui amènent hasardeusement la culpabilité et la punition.
Aussi, il serait escient qu’on enhorte plus chaque lecteur, qu’il jugeât et votât moins et qu’il laisse-là les questions de culpabilité, par une saine crainte qu’elles ne lui reviennent un jour à la face. Comme cette culpabilité si oublieuse des temps, quand l’accusateur incertain n’imaginait point qu’elle put lui revenir aussi en retour sourd et à basse note jusqu’à la morsure du chien qu’il a pourtant nourri de longue main dans sa propre maisonnée.
La sagesse dirait : Ne point juger pour ne point être jugé et selon la nôtre mesure de gamelle.
Demian West