Le débat sur l’identité est une initiative louable. En effet, il est temps d’imaginer un projet commun pour les différentes communautés résidant en France.
Pourquoi réveiller une notion, la nation, qui semble venue du XX siècle dans ses heures les plus sombres ? Et bien en raison du « Droit de peuples à disposer d’eux-mêmes ». Cela a l’air anachronique, mais ce mécanisme historique est à la base :
-de l’éclatement de l’Empire Austro-Hongrois à l’issue de la WWI.
-du pangermanisme de regrouper les territoires germanophones lors de la WWII.
-des guerres de décolonisation et de l’émancipation des peuples.
On continue ?
-du génocide Rwandais.
-de l’éclatement de la Yougoslavie dans les années 90.
-de la scission pacifique de la Tchéckoslovaquie.
-des affrontements chiites-sunnites en Irak.
-de l’indépendance du Kosovo.
etc...etc...
L’histoire passée et récente montre qu’il est utopiste de vouloir garder des peuples sur un même territoire plusieurs peuples qui ne peuvent pas se blairer, sauf à les « maintenir » par un système totalitaire. L’exemple de l’Irak (Sadam Hussein) et de la Yougoslavie (Tito) est particulièrement parlant. Le pays éclate dès que le dictateur est renversé. A ce titre, la situation des pays occidentaux suscite des interrogations, tant le multiculturalisme, la « diversité » et le communautarisme deviennent la norme. En temps de paix, la cohabitation peut exister, mais les tensions sont excerbées dans un contexte de crise économique. Dans le cas de la France, le dilemme est de conjuguer la population européenne, crispée par la perte de son empire colonial, de la pression à la baisse sur les salaires, et du rejet de l’islam pour certains, avec la population africaine et nord-africaine, affectée par le colonialisme et l’esclavagisme, rejetant les valeurs de l’occident pour certains et victime de racisme.
Nous pouvons nous questionner en quoi le libéralisme peut-il estomper les différences et susciter le vivre-ensemble. Il n’en est rien. La concurrence mondialisée du marché du travail tend à favoriser les mouvements de population et à affaiblir les états nations. Si l’assimilation dans le nouvel état d’accueil était possible au début du siècle, les nouveaux moyens de communication (internet, TV satellite, téléphone) et de transport (voiture,avion) permettent de garder un lien plus fort avec le pays d’origine.
Au vu du « Droit de peuples à disposer d’eux-mêmes », le débat sur l’identité nationale de peuples différents reste entier...