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Accueil du site > Tribune Libre > Identité nationale : un débat scélérat

Identité nationale : un débat scélérat

Un débat sur l’identité nationale ?
Non ! Sans blague !
N’est-ce pas avec de pareils sujets que l’on prépare et gagne les élections quand on est de droite ?
 
***
 
L’identité nationale ?!
 
A la fois litote et euphémisme, cache sexe subliminal de la question de l’immigration et par ricochet, des immigrés… noirs, musulmans, arabes et la menace qu’eux tous feraient peser sur l’identité française...
Car vous trouverez toujours une majorité d’électeurs pour penser : « L’intégration et l’identité nationale, c’est l’immigration ; et l’immigration c’est l’intégration ; et l’intégration, ça concerne en premier lieu les noirs et les arabes ; mais ce n’est certainement pas l’affaire de la société française dans son ensemble ! »

Et ça, la droite décomplexée le sait mieux que personne.
 
 
 ***
 
A l’initiative du gouvernement dont la légitimité ne s’étendra et ne durera guère au-delà du temps qu’il lui sera donné de représenter une majorité dite « présidentielle », elle-même sujette au bon plaisir et aux humeurs d’un électorat instable et taciturne ce débat dont il se propose d’assurer la coordination, maître d’ouvrage et maître d’œuvre, client et fournisseur tout à la fois, ainsi que la « synthèse » avant une conclusion qui, nul doute, étant donné les personnalités en présence et leur penchant idéologique (ministères de la justice, de l’intérieur et celui dit « de l’immigration, de l’intégration, de l’identité nationale et du développement solidaire ?!….. » aux relents pétainistes), sonnera comme un avertissement, un coup de semonce, tant dans la lettre que dans la forme, adressés à tous ceux qui seraient tentés par une identité autre, ou bien tout autre, ou bien encore multiple, sans oublier ceux qui, abandonnés culturellement et économiquement, peinent à donner un sens à cette identité qu’on leur voudrait française quant à leurs devoirs et étrangère quant à leurs droits ou bien plutôt, quant à ce qu’il leur sera permis d’espérer pour eux-mêmes ; et d’autres encore qui ont déjà choisi l’option « religieuse », sans nationalité, sans frontières à revendiquer ; ailleurs ils sont et leur retour au sein du credo républicain au cœur de pierre et gravé dans le marbre, plus idéologique que pragmatique, avec ses prêcheurs décidément toujours pas payeurs pour un sou, et qui ne se reconnaissent le plus souvent aucune obligation de résultats, ne se fera pas sans heurts ni déchirement.
 
Aussi, quiconque participe à ce débat sans prendre au préalable le soin de dénoncer la malhonnêteté d’une telle initiative, se fait le complice d’une gigantesque entreprise de manipulation des bonnes volontés - bonnes poires ? Sans oublier les bavards qui verront là une opportunité supplémentaire de briller en public.
 
Mais alors… que les bavards se taisent ! Qu’ils laissent Besson, l’homme des basses besognes et son acolyte Hortefeux, celui qui ose dire tout haut ce qu’il croit entendre tout bas, porter seuls le fardeau du déshonneur qui ne manquera pas, tôt ou tard, de retomber sur eux car...
 
A aucun moment, il ne sera question - faute de volonté politique depuis deux générations -, d’affronter la crise structurelle à la fois économique et culturelle qui frappe les classes populaires, et plus particulièrement les Français issus de l’immigration sur-représentés au sein de ces classes.
Volonté politique sans laquelle, pourtant, tout débat autour de l’identité française se soldera par la marginalisation, le rejet et une ghettoïsation croissante de millions de Français...
 
 Que personne n’obligera à voter, il est vrai !
 
 ***
 
Tous les coups sont donc permis comme... ce débat sur l’identité française qui n’a pas lieu d’être sinon... à des fins de réconcilier des pans entiers de la société française.
Mais qui, sérieusement, peut croire qu’un Sarkozy, qu’un Hortefeux et un Besson puissent incarner la possibilité d’un quelconque début de réconciliation nationale ?
Il est permis d’en douter et de soupçonner (oui ! le soupçon ! encore le soupçon !) des intentions bassement partisanes.
 
Non, il n’y aura pas de débat tout simplement parce qu’il n’y a pas et n’y aura pas la volonté politique d’écouter et de comprendre qui que ce soit qui n’ait pas déjà été entendu et compris - et bien compris même ! -, et dont le vote de soutien dans les urnes sera assuré à ceux qui auront organisé ce débat-scélérat, prélude à une échéance présidentielle dont le candidat, faute de pourvoir afficher un bilan économique et social porteur d’espoirs pour le plus grand nombre, n’aura qu’un seul axe possible de compagne : le bon vieux recours au bouc-émissaire et au procès d’intention à l’égard de ceux qui dénonceront cette manœuvre déshonorante.
 

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11 réactions à cet article    


  • LE CHAT LE CHAT 17 novembre 2009 11:01

    il ne peut pas y avoir de débat sur l’identité nationale sans que certains comme l’auteur y voient des relents pétainistes , il serait temps d’arrêter de godwinner sec sur ce sujet !
    on peut être fier de son pays sans être un nostalgique du Maréchal , y’en a plus guère maintenant ! Il est certain que ce thème sert beaucoup à noyer le poisson , mais la gauche brille par son abscence totale quant à proposer un quelconque autre sujet de débat ! le néant idéologique , seule transparaissent les luttes internes pour le pouvoir au PS ;la gauche toujours suiveuse ( et encore quand elle s’exprime autrement que par des protestations pavloviennes ), jamais force de proposition est condamné à perdre !


    • Big Mac 17 novembre 2009 20:22

      Excellent le chat, marre de ses vendus pour qui la France doit toujours renier ce qu’elle est pour faire le bonheur des colons.

      Eh oui m’sieur l’auteur, c’est bien d’immigration qu’il s’agit et surtout d’islam, et si ça ne vous plait pas allez donc donc vivre dans une des nombreuses théocraties halal et laissez les Français décider qui ils veulent accueillir chez eux.


    • Voris 17 novembre 2009 11:03

      Ne m’appelez plus jamais France ou alors que le débat scélérat quitte le navire !


      • abdelkader17 17 novembre 2009 11:37

        Dans le cadre du débat sur l’identité nationale il faudra aborder la question de l’idéologie sioniste qui s’est emparée des leviers du pouvoir en y plaçant ses agents d’influence au service d’une puissance terroriste.
        Il faudra une fois pour toute régler les cas de tous ces Shalit,des Français de circonstance,faisant allégeance à une puissance étrangère et servant dans une armée d’occupa-sion criminelle,au service d’une structure coloniale.
        Nous devrons déchoir de la nationalité Française ceux qui ont choisi leur patrie de cœur par pur tribalisme et parce qu’ils se considèrent comme des membres permanent du peuple élu,un groupe de fanatiques au dessus des lois de l’humanité.
        Le sionisme doit se conformer aux lois de la république et non sionisé ses institutions.La république sioniste doit disparaitre.


      • Mathieu Bédard melt_core 17 novembre 2009 12:04
        Très intéressant, merci !

        Ce que ce faux débat occulte, ce sont toutes les questions d’intégration économique des immigrants. Le droit du travail est tel qu’il est très difficile pour un immigrant de se faire sa place. On a fait un papier sur ce sujet ;


        • Ali 17 novembre 2009 12:51

          bonjour
          le soutient à Agx par SMS est-il une escroquerie ?
          le service contact ne répond pas
          Qq peut-il m’informer ?


          • Intrepid_ibex 17 novembre 2009 20:49

            Le débat sur l’identité est une initiative louable. En effet, il est temps d’imaginer un projet commun pour les différentes communautés résidant en France.
            Pourquoi réveiller une notion, la nation, qui semble venue du XX siècle dans ses heures les plus sombres ? Et bien en raison du « Droit de peuples à disposer d’eux-mêmes ». Cela a l’air anachronique, mais ce mécanisme historique est à la base :
            -de l’éclatement de l’Empire Austro-Hongrois à l’issue de la WWI.
            -du pangermanisme de regrouper les territoires germanophones lors de la WWII.
            -des guerres de décolonisation et de l’émancipation des peuples.
            On continue ?
            -du génocide Rwandais.
            -de l’éclatement de la Yougoslavie dans les années 90.
            -de la scission pacifique de la Tchéckoslovaquie.
            -des affrontements chiites-sunnites en Irak.
            -de l’indépendance du Kosovo.
            etc...etc...
            L’histoire passée et récente montre qu’il est utopiste de vouloir garder des peuples sur un même territoire plusieurs peuples qui ne peuvent pas se blairer, sauf à les « maintenir » par un système totalitaire. L’exemple de l’Irak (Sadam Hussein) et de la Yougoslavie (Tito) est particulièrement parlant. Le pays éclate dès que le dictateur est renversé. A ce titre, la situation des pays occidentaux suscite des interrogations, tant le multiculturalisme, la « diversité » et le communautarisme deviennent la norme. En temps de paix, la cohabitation peut exister, mais les tensions sont excerbées dans un contexte de crise économique. Dans le cas de la France, le dilemme est de conjuguer la population européenne, crispée par la perte de son empire colonial, de la pression à la baisse sur les salaires, et du rejet de l’islam pour certains, avec la population africaine et nord-africaine, affectée par le colonialisme et l’esclavagisme, rejetant les valeurs de l’occident pour certains et victime de racisme.
            Nous pouvons nous questionner en quoi le libéralisme peut-il estomper les différences et susciter le vivre-ensemble. Il n’en est rien. La concurrence mondialisée du marché du travail tend à favoriser les mouvements de population et à affaiblir les états nations. Si l’assimilation dans le nouvel état d’accueil était possible au début du siècle, les nouveaux moyens de communication (internet, TV satellite, téléphone) et de transport (voiture,avion) permettent de garder un lien plus fort avec le pays d’origine.
            Au vu du « Droit de peuples à disposer d’eux-mêmes », le débat sur l’identité nationale de peuples différents reste entier...


            • Intrepid_ibex 17 novembre 2009 22:03

              Le débat sur l’identité est une initiative louable. En effet, il est temps d’imaginer un projet commun pour les différentes communautés résidant en France.
              Pourquoi réveiller une notion, la nation, qui semble venue du XX siècle dans ses heures les plus sombres ? Et bien en raison du « Droit de peuples à disposer d’eux-mêmes ». Cela a l’air anachronique, mais ce mécanisme historique est à la base :
              -de l’éclatement de l’Empire Austro-Hongrois à l’issue de la WWI.
              -du pangermanisme de regrouper les territoires germanophones lors de la WWII.
              -des guerres de décolonisation et de l’émancipation des peuples.
              On continue ?
              -du génocide Rwandais.
              -de l’éclatement de la Yougoslavie dans les années 90.
              -de la scission pacifique de la Tchéckoslovaquie.
              -des affrontements chiites-sunnites en Irak.
              -de l’indépendance du Kosovo.
              etc...etc...
              L’histoire passée et récente montre qu’il est utopiste de vouloir garder des peuples sur un même territoire plusieurs peuples qui ne peuvent pas se blairer, sauf à les « maintenir » par un système totalitaire. L’exemple de l’Irak (Sadam Hussein) et de la Yougoslavie (Tito) est particulièrement parlant. Le pays éclate dès que le dictateur est renversé. A ce titre, la situation des pays occidentaux suscite des interrogations, tant le multiculturalisme, la « diversité » et le communautarisme deviennent la norme. En temps de paix, la cohabitation peut exister, mais les tensions sont excerbées dans un contexte de crise économique. Dans le cas de la France, le dilemme est de conjuguer la population européenne, crispée par la perte de son empire colonial, de la pression à la baisse sur les salaires, et du rejet de l’islam pour certains, avec la population africaine et nord-africaine, affectée par le colonialisme et l’esclavagisme, rejetant les valeurs de l’occident pour certains et victime de racisme.
              Nous pouvons nous questionner en quoi le libéralisme peut-il estomper les différences et susciter le vivre-ensemble. Il n’en est rien. La concurrence mondialisée du marché du travail tend à favoriser les mouvements de population et à affaiblir les états nations. Si l’assimilation dans le nouvel état d’accueil était possible au début du siècle, les nouveaux moyens de communication (internet, TV satellite, téléphone) et de transport (voiture,avion) permettent de garder un lien plus fort avec le pays d’origine.
              Au vu du « Droit de peuples à disposer d’eux-mêmes », le débat sur l’identité nationale de peuples différents reste entier...


              • eric 18 novembre 2009 09:59

                je ne devrai pas vous le dire puisque c’est le but poursuivi, mais vous tombez dans le panneau !
                Il ne s’agît que marginalement de gagner des voix à l’extrême droite. Non seulement les braves gens qui constituent l’écrasante majorité de l’électorat frontiste partagent exactement les mêmes idées de fond sur l’identité nationale que la droite classique, mais plus encore, l’immense majorité de la gauche républicaine est sur la même longueur d’onde.

                Il s’agit bien d’introduire un coin entre la gauche républicaine et la « gauche anomique ». On va vous laisser continuer à pontifier un moment sur l’absolue nécessité de préserver l’exception nationale française face à l’impérialisme américain et la non moins absolue nécessité de la nier face aux réfugiés afghans.

                 L’étape suivante consistera à diviser la gauche tout venant, vraiment généreuse, de la gauche fonctionnarisée à statut égoiste. Quand elle aura longuement disserté sur la beauté de l’acceuil des afghans, il sera temps de lui demander de quel accueil elle parle quand les dits afghans sont exclus d’office de 30% du marché du travail par le statut de la fonction publique.

                Enfin, on parviendra à la vraie question de fond qui devrait pour le coup porter à son comble les divisions entre gauche raisonnable et gauche foutraque.

                Le postier afghan homosexuel doit il avoir le droit à la Burqua en pays chti ?


                • Excellente votre intervention qui n’est certes pas en contradiction avec ... " Car vous trouverez toujours une majorité d’électeurs pour penser que l’identité nationale, c’est l’immigration ; et l’immigration c’est l’intégration ; et l’intégration, ça concerne en premier lieu les noirs et les arabes ; mais ce n’est certainement pas l’affaire de la société française dans son ensemble !
                  Et ça, la droite décomplexée le sait mieux que personne.

                • eric 18 novembre 2009 15:35

                  Merci pour vos encouragement et pour votre hommage à la droite mais il est un peu injuste !

                  Effectivement, si il n’y avait que des français sur la planète, la question de l’identité nationale se poserait autrement ! Elle n’existe qu’en liaison avec l’existence « d’étrangers » et de leur identité à eux.

                   Parmi ceux-ci deux catégories principales. Ceux qui nous dominent, en gros les américians, et qui sont présents surtout culturellement, et ceux que nous dominons économiquement et qui viennent travailler chez nous.

                  En ce qui concerne la culture américaine, il est certain que la droite embraye moins servilement le pas aux modes qui nous viennent de là bas. Dans ses idées comme dans ses modes de vie, elle est certainement plus franchouillardement résistante que la gauche, qui s’habille, mange, à l’américaine et s’enthousiasme sans nuances pour tous les combats made in US, communautarisme homo, des genres, et écologie primaire.

                  Quand des pauvres arrivent dans un pays riche, il existe deux voies, l’intégration ou la ségrégation. Il n’y a pas d’autres formes existantes durable dans l’histoire. Effectivement, la droite persiste dans le projet républicain traditionnel d’intégration.

                  La pratique de la « préférence nationale » dans l’administration, défendue par tous les syndicats de gauche est certes un obstacle à l’intégration, mais bon, dans une démocratie, certains ont bien le droit de préférer la ségrégation même si ce n’est pas jolis jolis et rappelle un peu les heures les plus sombres de notre histoire ( vous vous souvenez, certains n’étaient pas digne d’être fonctionnaire en raison de leur origine), mais laissons ce passé que nul d’entre nous n’a connu au passé.

                  Enfin, bravo pour votre grande lucidité, comme quantitativement, les nouveaux pauvres, étrangers, forcés pour des raisons économiques de venir travailler ici sont essentiellement noirs et arabes, c’est d’abord d’eux que nous nous soucions. La position potentielle de la droite en ce qui concerne l’acceptation des modèles familliaux polyandriques du kerala n’en conserve pas moins tout son intérêt théorique, mais sur le plan pratique, elle n’est pas réellement d’actualité.

                  Là ou à mon avis vous êtes un peu injuste, c’est que :

                  - Justement, la droite, en organisant un débat national sur la question montre bien "que c’est l’affaire de la société française dans son ensemble, et pas uniquement celle d’éventuels spécialistes qui moralement, sauraient, à la place des français

                  - Il serait faux de prétendre que nous savons en ce domaine quoi que ce soit mieux que personne, parce que justement, l’essentiel de la gauche nationale, républicaine, laïque à des idées extrêmement claires sur la question, qui sont sensiblement les même que les nôtres. en revanche, il est vrai que complexé par ses extrêmes, elle n’ose pas toujours s’exprimer.

                  A quand une gauche décomplexée ?

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