Ce qui me désole profondément dans ce tiercé, c’est que nous n’aurons aucun débat de fond.
Segolène se fait bouffer sur le débat de fond, elle le sait, et elle diverge toujours sur son image, et sur les « grandes idées » (ou en se victimisant, ce grand art français).
Elle n’a pas tort, c’est une très bonne stratégie, et qui marche très bien (élections du PS le prouvant).
Mais nous n’aurons pas notre débat de fond ! (sniff !) Ce sera une bataille d’image, d’image, et encore d’image !
Et nous, comme de pauvres enfants, nous collectionnons encore des images à coller dans notre cahier, et que nous sommes tout fier de montrer à nos copains.
Aller, dans dix ans, on passe au collège, et on commencera à faire un peu d’histoire, un peu de géo (pas d’économie, parceque c’est tabou en France), un peu de math (enfin, d’équation à une inconnue, faut pas trop pousser non plus), et un peu de français (orthographe et grammaire).
Quand on sera au lycée (peut-être dans vingt ans), on commencera timidement la philosophie, la biologie, la littérature, les équations du second degré, et, si on en veut vraiment, on pourra prendre une option économie (ou le nom de Adam Smith ne sera évidemment jamais évoqué).
Dans trente ans, quand nous aurons notre bac, nous serons suffisamment mûr et majeur pour avoir le droit de voter.
Autrement dit, dans trente ans, les politiciens ne nous prendrons peut-être plus pour les gamins que nous sommes aujourd’hui, et nous aurons peut-être enfin droit à un débat de fond, argumenté, structuré, où on parle de notre avenir (et pas des dernieres images de Paris Match). Ce jour-là, nous serons bien gouvernés.
Toute la question est de savoir si nos dirigeants actuels et futurs n’ont pas tout intéret à ne pas nous voir grandir (est-ce la raison de la déchéance de notre système éducatif ???) ET de savoir à quel point les français auront été massacrés pour en arriver à grandir. (Trente ans, c’est long ...).
Axion