Rejeter la faute de l’intoxication des enfants sur les médias serait une solution de facilité ? Quelle affirmation gratuite et ingrate ! Depuis plusieurs décennies, des chercheurs du monde entier se sont astreints à étudier le fonctionnement des médias électroniques pour vérifier, puis finalement comprendre, les dommages causés aux enfants, aux ados. Réponse des médias ? « Balivernes » ! Les adorateurs du petit écran se répètent (pour s’en convaincre) que les parents qui pensent que la télé nuit à leur enfant sont des malades imaginaires. Ces parents seraient victimes d’un préjugé ; ils auraient peur des fantômes, du diable, des comic books, de tous les nouveaux gadgets électroniques.
Il a fallu beaucoup de persévérance pour réunir le financement nécessaire aux études sur les impacts des dommages causés par la consommation médiatique. Et que dire des efforts déployés par l’industrie pour cacher les conclusions de ces études ou déjouer les réglementations ? Les résultats n’étaient pas sitôt publiées que l’industrie les tournait en dérision.
Devant des pratiques médiatiques condamnables, certains préfèrent condamner les parents. Ils se croient courageux et clairvoyants de leur jeter la pierre. Les parents ne sont pas
organisés et sont donc vulnérables. Ils sont divisés
entre pauvres et riches et se méfient les uns des autres. La
vie trépidante moderne les incite à abandonner leurs
responsabilités parentales pendant qu’à leur insu, des agences de publicité apprennent aux enfant à asticoter leurs parents jusqu’à la démission,
grâce à une technique de marketing répugnante connue aux
États-Unis sous le vocable de
« nag factor », et de « pester power » en
Angleterre. Les parents modernes sont dépassés et
voient l’exercice de leur autorité présenté comme
rétrograde et méprisable. Les parents qui prennent leur mission au sérieux se
font dire par leurs amis, voisins et collègues qu’ils se font du soucis inutilement.
Imaginez quand en plus, de prétendus experts, commandités par
l’industrie, viennent expliquer à la télé
que l’influence des écrans est superficielle, passagère
et qu’il faut lâcher prise. « Il faut bien que jeunesse se passe ». La
pression est telle que les parents les plus
consciencieux se mettent à douter et finissent par se résigner
à confier leurs petits à la télé-nounou.
Quand on discute du partage des responsabilités entre médias et parents, on constate que deux équipes se font face. D’un côté, il y a les enfants, les parents, le personnel de l’école et la communauté. Les quatre membres de cette équipe ont en commun d’être des alliés naturels de la citoyenneté, de la responsabilité et de la solidarité dans la lutte de l’humanité contre l’ignorance et la violence. Dans l’autre équipe, on retrouve les médias électroniques et les agences de publicité, prêtes à tout pour augmenter les auditoires, attirer le plus grand nombre de cerveaux possibles pour pouvoir ensuite les vendre à des annonceurs. Ce commerce de cerveaux humains (très bien décrit par Patrick Lelay, ex pdg de TF1) ne peut s’exercer qu’en neutralisant les décideurs publics et en manipulant l’opinion publique. N’oublions pas que dans la vente des jeunes auditoires aux publicitaires, des fortunes colossales sont en jeu.
Devant une telle conjoncture, chacun choisit son camp. Ceux qui croient que les parents ont besoin de support plus que de blâmes peuvent rendre service à l’équipe citoyenne. En jetant la pierre aux parents, ils concèdent du pouvoir à l’industrie. Jusqu’à quand laissera-t-on les divertissements électroniques nous cacher les intérêts des enfants ?
30/11 20:58 - Jacques Brodeur
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30/11 00:33 - Jacques Brodeur
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