Oui, il s’agit de régimes politiques qui ont existé. On sait exactement quel est le langage employé dans ces régimes et quels sont les « remèdes » ou solutions proposées.
Et ces réalités historiques ont pu avoir lieu parce que justement le niveau moyen des débats avait atteint le fond.
On peut dire que la question posée par l’auteur apparaît comme « normale » à un lecteur sur deux. C’est un indice de l’évolution de notre société.
Le RMIste a pour spécificité d’apparaître dans le champ social comme celui qui présente le plus d’avantage à être attaqué : il n’est pas organisé, il vit du travail d’autrui, l’écart entre le SMICard et lui est si faible que le premier voit là une injustice. On lui indique l’auteur de son manque de reconnaissance (et donc de ses non augmentations) et peut être même de son licenciement de demain.
Le RMIste a dans ce discours le rôle du « juif » de service. On évite ainsi de remettre en question des choix macroéconomiques qui engendrent ces situations.
Il est coupable de facto de la non réussite collective.
Bref, c’est le discours bien connu du bouc émissaire dont la principale caractéristique sa faible capacité à se défendre.
Combien de RMIstes ont un ordinateur portable ? Combien tranquillement dans le confort de leur appartement peuvent lire et répondre à ce genre d’attaques ?
Pratiquement aucun. C’est donc très facile.
Il serait plus délicat d’expliquer qu’elle est la politique des banques françaises à l’égard des PME/PMI. Pourtant, nous aurions là, un sujet plus intéressant quant à la valeur explicative des phénomènes que nous vivons. Faut-il encore l’oser.