En effet, il faut attendre la fin des auditions pour se faire une opinion sur les circonstances ayant entouré le déroulement de cette affaire. Les juges entendus hier soir ont bien essayé de faire comprendre leur position ( y compris celle du juge Burgaud) en la resituant dans la situation du dossier tel qu’il se présentait à l’époque, c’est à dire compte tenu des faits et des éléments réunis, tous graves et concordants qui ne leur permettaient pas de prendre le risque de libérer les « mis en examen ».
Et surtout avant ce formidable rebondissement de dernière minute, quand la principale accusée s’est mise à disculper la plupart des accusés en pleine audience de Cour d’Assises ..
En première instance, son mari , lui, s’était brusquement accusé pendant le procès, alors qu’il avait toujours clamé son innocence.
Le message qu’adressent les magistrats sur leurs méthodes et leurs conditions de travail est particuièrement intéressant pour comprendre le fonctionnement de la justice et il faut les écouter. Ce que ne semble pas faire vraiment les députés si l’on en juge par la pauvreté de leurs réactions et de leurs questions à la suite de ces exposés. A commencer par le rapporteur Houillon, qui, à l’issue de plusieurs heures d’explications , d’analyse sur le fonctionnement du système judiciaire et de propositions de réforme de la part des magistrats, n’a trouvé qu’à revenir sur cette histoire de barbe de l’un des accusés . Citant une des pièces du dossier ( mais sourd à la remarque du juge qui lui en citait une autre sur le même sujet), il s’est apesanti sur l’intérêt qu’il aurait fallu porter au déclarationn d’un coiffeur qui trouvait, personnellement, que la barbe de cet accusé ne changeait pas beaucoup son apparence alors que l’instruction avait indiqué que ça le changeait « substantiellement ».
On était, de toute évidence, redescendu à un niveau qui ne permettra certainement pas de faire progresser la réflexion !
Pitoyable ! Et inquiétant !