• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de bugsy

sur Le RMI sans condition, ça suffit !


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

bugsy (---.---.170.121) 23 novembre 2006 19:50

En neuf ans le nombre de chômeurs n’a pas baissé en France (chômage effectif).

En neuf ans, de 1996 à 2005, le chômage apparent (chômage officiel) a diminué de 21% en passant de 3.062.980 à 2.419.600 inscrits en catégorie 1 Anpe (chômage officiel). En fait, le chômage réel des diverses catégories de chômeurs et des chômeurs en partie ou en totalité dissimulés à travers différents dispositifs, calculé en équivalent « temps plein », a un peu augmenté, passant de 5.745.310 à 5.848.550.

Pour tenir compte de la réalité sociale, le calcul du nombre effectif de chômeurs est effectué en attribuant un coefficient de travail à chaque catégorie de chômeurs, aux chômeurs dissimulés (dispensés de recherche d’emploi, préretraites licenciements, emplois artificiels, stages illusoires) et aux emplois à temps partiel (acceptés en l’absence de vrais emplois). Le coefficient de travail est nul (0) pour les chômeurs de catégorie 1 à 3 (chômeurs à temps complet), de 0,5 pour les chômeurs de catégorie 6 à 8 et les contrats emploi solidarité (CES), de 0,6 pour les emplois à temps partiel. Les chômeurs de catégorie 4 sont comptés dans le tableau s’ils sont en stages divers (mais pas s’ils sont en maladie, ni les chômeuses en congé de maternité). Ceux de catégorie 5, pourvus d’un emploi (temps plein ou partiel) et recherchent un autre emploi ne sont pas comptés.

Ainsi, les chômeurs des catégories 1 à 3 sont des chômeurs à temps plein (aucun travail ou négligeable), ceux des catégories 6 à 8 sont des chômeurs à mi-temps (ayant travaillé plus de 78 heures dans le mois), donc des travailleurs à mi-temps (à distinguer des emplois à temps partiel). Les emplois en C.E.S. (20 heures par semaine) sont des demi-emplois, donc des demi-chômeurs (20/39e d’emploi). Les emplois à temps partiel représentent 23,2/39e d’un emploi complet. En 2005, la durée effective du travail en France n’est pas de 35h par semaine mais de 39h pour le travail à temps complet (horaire affiché de 35,9h).

En neuf ans cependant, la population active, occupée (ayant un emploi) ou non (chômeur inscrit), est passée de 25.591.000 (1996) à 27.637.000 (2005), au sens du BIT et de l’INSEE. Cette population active doit toutefois être corrigée en réintégrant les personnes qui en sont artificiellement exclues : les dispensés de recherche d’emploi, celles en préretraites entières et les chômeurs en stage. La population active corrigée devient 26.070.000 en 1996 (+479.000) et 28.132.000 en 2005 (+495.000).

Nous avons ainsi un taux de chômage apparent (officiel) de 11,96 % en 1996 (3.062.980 / 25.591.000) et de 8,75 % en 2005 (2.419.600 / 27.637.000) en prenant la moyenne annuelle de la catégorie 1 de l’ANPE. Le taux de chômage réel est :
- 16,97 % en 1996 (4.425.700 / 26.070.000) et 14,54 % en 2005 (4.091.700 / 28.132.000) sans tenir compte de l’équivalence chômage des emplois à temps partiel
- 22,04 % en 1996 (5.745.300 / 26.070.000) et 20,79 % en 2005 (5.848.500 / 28.132.000) en tenant compte de ce chômage partiel de fait. Un progrès bien faible en neuf ans et tout relatif, car si la population active continue d’augmenter, le rythme de cette augmentation s’est beaucoup ralenti au cours des dernières années. Reste à savoir la part prise par les chômeurs découragés, disparus des statistiques, dans cette diminution de la population active.

Note : pour le BIT, il suffit d’avoir travaillé une heure dans la semaine pour ne pas être un chômeur.

Ne croyez pas pour autant à une situation réelle plus enviable dans les autres pays en Europe ou dans d’autres régions du monde. Bien souvent, un taux de chômage officiel autour de 5 %, même estampillé Ocde ou Eurostats, cache un taux effectif du chômage compris entre 10 et 20 %. Et bien souvent, la proportion d’emplois à temps partiel est plus importante qu’en France avec un nombre d’heures plus faible (Pays-Bas, Royaume-Uni ... ). Par exemple, une étude détaillée de la situation danoise montre un taux de chômage réel de 14,65 % en 2004, soit 2,52 fois le taux de chômage officiel de 6,38 %. Voir : Danemark et chômage : le modèle danois n’a aucun mérite

Sources : BMST de 1996 et de 2005 (Bulletin mensuel des statistiques du travail - Dares - Ministère du travail) Enquêtes emploi de 1996 et de 2005 - Informations Premières IP467 et IP1070 (INSEE)

BIT : Bureau international du travail INSEE : Institut de la statistique et des études économiques

Ce dossier est de 2006


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès