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Commentaire de GRESILLAUD

sur AZF, une justice relax, à défaut d'être cool...


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GRESILLAUD 25 novembre 2009 15:09

Le jugement est celui d’une juridiction pénale et ne peut donc accuser sans preuve.
Contrairement à ce que cette relaxe générale au bénéficie du doute peut laisser croire, le doute était bien plus gros que ce que les médias et certains avocats d’association de victimes ont voulu faire croire en coeur avec le parquet auprès des victimes.
L’accès à l’information est effectivement extrêmement important. Mais beaucoup de lois en France le permet.
1/ D’abord les données publiques accessibles à tous sont nombreuses et beaucoup de gens ne le savent pas et souvent des responsables administratifs font croire le contraire ! Il faut exiger les données publiques et toutes les données et le plus vite possible avant que des prétextes divers les effacent définitivement.
2/ Ensuite les parties civiles ont accès à tout le dossier judiciaire. Certains avocats leur ont fait croire qu’elles ne pouvaient pas l’obtenir et qu’il fallait qu’elles les suivent aveuglément. Ceci était un abus grave et scandaleux de leur part. Ces avocats ont menti. Ce dossier AZF très riches en information est finalement très peu connu de la part de ceux qui lancent partout leur opinion sur l’affaire. Dans ce dossier, on y découvre énormément de choses jamais médiatisées, jamais étudiées par les experts judiciaires, tues au procès et pourtant extrêmement important pour la compréhension des événements etc...
3/ La justice doit être aidée par tous les citoyens. Et si l’aide de ces citoyens, en tant que témoins, en tant que contributeurs d’information nouvelle, est méprisé anormalement par les acteurs judiciaires, il faut aussi le dénoncer et insister pour obtenir des explications de ces acteurs.
Dans ce dossier AZF, le nombre de témoins présentant des faits vécus incompatibles avec la thèse officielle est énorme. Le juge Thierry Perriquet a eu au moins l’honnêteté de faire un travail d’instruction à charge et à décharge de 2003 à 2005. Les experts judiciaires ont nié volontairement ces témoins qui étaient loin d’être des amis du personnel d’AZF. Beaucoup étaient proches de l’usine, à l’Hôpital Marchant, à la SEMVAT, à Sanofi, à la SNPE, à Tolochimie, dans les magasins et entreprises avoisinants etc... leurs dépositions sont extrêment nombreuses et précises et contredisent la thèse du « bang sismique » qui n’a aucun fondement scientifique. Le juge Lemonnyer a eu, début Avril 2009, une attitude scandaleuse lors du procès vis à vis de de ces témoins très rarement cités à la barre. Il a fermé toute ouverture sur des compléments d’enquête en insultant ces témoins et en affirmant des croyances techniques personnels erronées pour dénigrer ces témoins. Il a refusé la diffusion sonore dans la salle des 7 enregistrements matériels des deux explosions pourtant sous scellés. Il a sauvé du témoignage mensonger un pilote d’un Puma de l’Armée de l’Air extrêmement troublé lorsqu’on lui a fait visionner la vidéo de France 3 contredisant ses dires sur l’origine du bruit d’un hélicoptère. Bien d’autres exemples de cette justice qui se veut aveugle et limitative existent.
Ceux qui suivent l’affaire en faisant cette démarche d’accéder aux données techniques comprennent très bien pourquoi, le juge Lemonnyer a évité tout de même l’erreur judiciaire ce 19 Nov 2009.
Mais ils doivent maintenant aussi exiger de tous les pouvoirs publics de fournir à tous les acteurs judiciaires l’ensemble des données qui concernent cette catastrophe.
Un procureur général de la Cour d’Appel de peut balayer d’une main une information technique indubitable sous le simple prétexte qu’elle ne cadre pas avec les croyances du parquet étrangement acquises dès le 24 Sept 2001. S’il le fait, il commet une faute qui peut lui être reprochée plus tard.
Les dirigeants des grands groupes industriels et les plus hauts responsables politiques connaissent très bien cette tactique qui est de donner au public un os facile à ronger, une thèse facilement médiatisable, des individus faciles à lyncher sans preuve... et détourner les gens de tout raisonnement exigeant, solide, rigoureux réclamant des arguments, du temps et une vision des choses claires.
Pour AZF, quelques salariés et leur directeur d’usine ont été donné en pâture sur la base d’aucun élément matériel solide. Un sac de DCCNa quasiment vide découvert après 10 jours
la catastrophe, bien en vue, jamais répertorié... et le tour était joué pour mentir aux Toulousains. Au bout de 8 mois, on mettait en examen 13 personnes sur la base d’une thèse argumentée avec une expérience truquée de la part de l’expert F Barat. Il sera dénoncé par d’autres experts et les personnes auront le non lieu excepté le directeur de l’usine.
Pendant ce temps, les vidéos de la surveillance du voisin SEMVAT ne sont pas expertisées, les données sismiques officielles des réseaux nationaux ne sont même pas traitées scientifiquement, la vidéo de la gendarmerie de 13H45 n’est pas exploitée, les corps des victimes ne sont même pas photographiés sur leur lieu de découverte (certaines avaient apparemment fui de leur lieu de travail avant l’explosion d’AZF), le SRPJ n’a même pas chercher un nombre plus important d’enregistrements sonores et de vidéos, elle a gentiment demandé que EDF veuille bien lui donner ses enregistrements électriques dont beaucoup manquent à l’appel etc... etc...
Les certitudes de la justice reposent sur un travail complétement orienté et notamment parce que le libellé de l’instruction de fin Septembre 2001 était déjà orienté sur l’unique piste accidentelle : « homocide involontaire par manquement aux règles de sécurité ». Elles sont au final très faibles et aboutissent naturellement à des relaxes. L’Etat et Total le savaient et entre temps c’est bien le verrouillage de toutes les autres pistes de recherche qui a été savamment entretenu. A la fois par l’omerta globale sur les informations précises et aussi par la caricaturisation de quelques thèses simplistes qui étaient facilement démontable.
La justice est donc instrumentalisée... mais c’est aussi parce qu’elle le veut bien.
Le carriérisme, l’influence des réseaux, la corrution même peuvent être derrière tout cela... aucun changement du système ne permettra une réelle avancée. Seule la transparence maximum, le débat, l’ouverture au public, la fourniture des données publiques, l’information juridique de la population, la liberté réelle des média, la compétence technique des journalistes peuvent garantir cette non instrumentalisation. Cela s’appelle Res Publica (La Chose Publique) et DEMOCRATIE.
Internet est le seul espace pour cette affaire qui a pu ouvrir les portes et fournir des données. Il est de plus en plus présent maintenant mais seul, cet outil ne pourra pas grand chose.
On ne sait encore rien des vraies origines de l’explosion... et pourtant le dossier judiciaire n’est pas vide. Il suffit d’ouvrir l’information pour que de réelles avancées aboutissent.


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