@ Renève
Comme j’aime comprendre même le point de vue de mon pire ennemi, expliquez moi en quoi sont mauvais ces trois extraits :
1- l’un exprime l’impression que l’on ressent en arrivant par la mer à Venise : l’effroi devant la beauté née de rien aussi dangereusement. Banal ce sentiment ? Pas sûr ! Qui imagine en arrivant par la mer à Venise que tout ce qu’il voit, y a été apporté de mains d’hommes et de loin. Déjà dit ? Et alors ? Tout est dit depuis qu’il y a des hommes qui... etc. Et la mémoire est infidèle.
2- L’autre extrait décrit seulement un des tympans de San Marco : le rapt des restes de Saint Marc à la barbe des douaniers musulmans qui se détournent de dégoût en respirant les odeurs de lard dont les restes à leur insu sont recouverts. Banal de relever cette scène de farce sur San Marco ? Il est rare de le faire ! On comprend à ce tympan de mosaïque le conflit multi-séculaire entre l’ Islam et le Christianisme !
3- Et le dernier qui est « une carte postale », au sens strict, dont se souvient l’amant ; il était avec sa compagne à l’arrière du vaporetto. Tous deux, comme le ciel rouge, brûlaient d’un intense désir l’un pour l’autre tandis qu’ils voyaient Venise s’éloigner le dernier soir de leur voyage. Communion banale avec le monde ? Elle est toujours nouvelle, chaque fois qu’elle renaît !
De quelle droit dénier le droit de le dire et redire ?
Quel est ce charlatanisme dont vous vous réclamez ? Du formalisme à la mode ?
Merci de m’éclairer de vos lumières sur ces trois extraits qui ont eu l’heur d’indisposer votre veine créatrice. Paul Villach