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Commentaire de l_intello_du_dessous

sur Jeunes diplômés d'HEC : quelle durée de recherche pour le premier emploi ?


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l_intello_du_dessous (---.---.169.7) 23 février 2006 15:58

Je n’« assène » pas de conclusion sans vergogne. J’utilise des chiffres publics certes, mais pas transparents. Le but n’est pas d’« asséner » des conclusions, mais je ne nie pas avoir fait exprès de présenter les chiffres d’une manière orientée, tout comme la première phrase du rapport présente un chiffre d’une manière complètement orientée pour faire croire à un taux de placement extraordinaire.

Personne ne dit qu’une grande école amène à la réussite assurée, mais la plupart de la presse étudiante, voire de la presse tout court, est plus ou moins d’accord pour dire qu’on s’en sort mieux avec une grande école, et beaucoup d’élèves y entrent en croyant réellement qu’elle va leur permettre de trouver facilement un travail. C’est bien grâce à cet espoir-là qu’ils payent des frais de scolarité énormes voire qu’ils s’endettent sur des très longues périodes. Non seulement on leur fait croire à un travail rapidement obtenu après le diplome, mais en plus on laisse entendre que le salaire sera conséquent et permettra de rembourser sans problème le prêt éventuel.

Le seul but de cet article est de montrer que l’affirmation qui est mise en première ligne du rapport est incomplète et quasi mensongère. Ce n’est pas 87% « des diplomés » qui trouvent leur premier emploi en moins de deux mois, mais « 87% des diplomés en poste 6 mois après la sortie ». On oublie ceux qui n’ont toujours pas trouvé, on oublie ceux qui font un VIE, on oublie ceux qui continuent leur études.

Et je ne dis nulle part que le fait que 5% soit encore en recherche d’emploi prouverait que l’école n’est pas si bonne qu’il n’y paraît, ni même que c’est un signe d’échec.

Ce qui était important pour moi, c’était d’informer les futurs étudiants. HEC n’est pas visée en elle même, mais l’ensemble des écoles qui se servent de chiffres incomplets pour attirer les meilleurs élèves et leur faire payer des frais de scolarité conséquents. L’unique but de cet article est d’amener à relativiser les chiffres qui peuvent apparaître ici et là.

Nul jugement de valeur ni sur l’enseignement qui y est donné, ni sur la qualité des diplomés. Savoir « se vendre » et donc décrocher rapidement un emploi n’est pas selon moi gage de valeur dans le travail futur, et j’ai trop vu de recruteurs se baser sur des a priori pour penser que la rapidité de placement est significative des qualités professionnelles de quelqu’un... En témoigne le commentaire de pedro. S’il y a jugement de valeur, c’est plus sur la façon de communiquer et de présenter ce rapport de placement. Mon but n’est pas de dire « regardez, les HEC ne sont pas si bons que ça », ou « regardez, même les HEC galèrent à la sortie de l’école ». Tous les jeunes galèrent en ce moment, et les diplomés d’HEC s’en sortent peut-être (sûrement) beaucoup mieux que les autres quand même ; là n’est pas la question. Qu’ils soient « fils de riche » ou « fils de pauvre », les élèves de ces écoles ont passé des concours ou sélections difficile et ont payé cher pour aller dans une école dont on leur dit qu’elle est le nec plus ultra, ou tout au moins qu’elle amène à l’emploi assuré, ou tout au moins qu’elle permet d’être bien accueilli sur le marché de l’emploi, que ce soit grâce à la réputation de l’école ou grâce au réseau d’anciens.

Si j’avais à asséner quelque chose, c’est qu’il y a manipulation dans le chiffre avancé au début de ce rapport de placement. Parce que si je peux comprendre qu’on exclue de la statistique ceux qui ont choisi de ne pas trouver tout de suite un emploi, je trouve inadmissible d’exclure ceux qui sont toujours en recherche d’emploi 6 mois plus tard. Dans la grille du délai de recherche d’emploi, il n’y a que les catégories « avant le diplome », « 0-2 mois », « 3-4 mois » et « 5-6 mois », ce qui amène à un total parfaitement rond de 100%, comme si les 4.6% de diplomés qui recherchent encore un emploi n’existaient pas.

D’ailleurs, je ne nie pas être provocatrice en manipulant les chiffres dans le sens inverse pour donner une image plutôt catastrophique. Le but est simplement qu’on ne soit plus dupes face à ces annonces


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